USA : Route 66 (III)

route_suite37
Route 66

La Route 66 parcourt 640 kilomètres en Arizona
Les boutiques indiennes du Fort Yellow Trading Post nous informent de notre passage en Arizona. Le panneau de signalisation Route 66 est différent de celui des autres états avec un dessin stylisé à gauche. Les fresques et les animaux en plastique qui ornent l’endroit lui donnent un aspect quasi surréaliste !

Après Chambers, la Route jouxte le «Petrified Forest National Park» où l’on trouve des troncs d’arbres, transformés en pierre âgés, de plus de 225 millions d’années. Ce parc présente l’une des plus grandes concentrations de fossiles du monde. Il est traversé par une route de 43 km permettant de voir la plupart des points d’intérêt.

ImageOn arrive à Holbrook où le motel Wigwam Village date de 1950. Il a été restauré et permet de dormir dans des tipis aménagés. Le Cafe Joe & Aggies est aussi représentatif de l’architecture de la Route 66. Toujours une vieille voiture complète le décor !
A Joseph City, «Here it is», le Jackrabbit Trading Post construit en 1947, se trouve au milieu de nulle part puisque sur une portion de Route 66 abandonnée qui longe l’autoroute. Il faut donc y aller exprès car ce sera la preuve irréfutable que vous avez traversé la Mother Road ! Et puis, dès que vous vous trouvez nez à nez avec le panneau «End», c’est fini… Rebroussez chemin !

ImageLa chanson disait «Don’t forget Winona» (N’oubliez pas Winona)… Sorry, mais nous ne l’avons pas trouvée… Nous voici arrivés à Flagstaff qui fut, dès 1880, le camp de base des employés à la construction du chemin de fer «Santa Fe Railroad». Le centre offre des façades de brique avec des frontons hispaniques… Une atmosphère «western» s’en dégage et l’air y est agréable car la ville est entourée des pins de la Coconico National Forest. C’est aussi un lieu de séjour pour les excursions vers le Grand Canyon (rive sud).

ImageNous vous conseillons, à partir de Flagstaff, plusieurs détours possibles, tous autant attractifs et passionnants comme Page et le Lac Powell puis Bryce Canyon, Zion National Park ou encore Monument Valley et naturellement le Grand Canyon du Colorado. Il faut cependant se rendre à l’évidence : on ne peut pas tout voir en une seule fois et les distances sont trop importantes entre tous les centres d’intérêt qu’offre cette région !

Image

Détour au Lac Powell

Retour sur la 66 et arrivée tardive à Williams située dans la Kaibab National Forest. La ville tire son nom d’un trappeur, Bob Williams, qui explora Les Rocheuses du Colorado. Nous sommes encore en pleine architecture «66» avec les nombreux motels (aux tarifs raisonnables : environ 35$) et l’ambiance «néons» et «diners». De la petite gare western, un train, le «Grand Canyon Railway» part tous les matins et met deux heures pour arriver à Grand Canyon Village.

A environ 30 km de Williams, Ash Fork confirme la présence de la Route 66. Nous voici à Seligman, berceau de la réhabilitation de la Route grâce à Angel Delgadillo, pionnier de cette «re-naissance». Angel nous a reçus à son «Barber Shop», véritable musée vivant !


Image
La Boutique-Musée d’Angel Delgadillo

Angel Delgadillo est une figure mythique de la Route 66
Angel est une figure mythique liée à la préservation, la promotion et la protection de «The Mother Road». Il est Président de l’Association Route 66 qu’il a fondée en 1987. – «Mes parents s’établirent à Seligman en 1917 (Ils venaient du Mexique). Ma langue maternelle fut l’Espagnol et mon père et ma mère n’ont jamais parlé Anglais. Moi, je l’ai appris à l’école. J’étais barbier et ma boutique était située sur la vieille Route 66 dès 1950. En 1972, après la création de l’Autoroute I-40, mon village périclitait et ma boutique de barbier battait de l’aile…  Cette récession économique me donna l’idée de créer un musée à partir de la boutique et de fédérer les états concernés par le passage de la Route 66… Aujourd’hui, je suis une «vedette» puisque j’ai déjà répondu à 217 interviews du monde entier, et avec vous, un de plus ! Même les Japonais s’intéressent à la Route 66 nous dit Angel tandis que débarque un car de touristes… Nippons ! – «Pour ma part, j’ai suivi la Route 66 de la Californie à Oklahoma City. Cette Route, c’est l’Amérique d’hier, il ne faut pas l’oublier !». La relève est assurée puisqu’Angel a trois filles, Milena, Clarissa et Martha et un fils, Angel Junior, qui s’occupent de faire tourner la boutique. Au Festival d’Albuquerque, Angel a reçu le «Steinbeck Award», un trophée en hommage à son dévouement à la Route 66, véritable clin d’oeil au célèbre écrivain Américain et au roman «Les Raisins de la colère». Sur le trottoir d’en face, la «boutique-diner» avec ses vieilles bagnoles et ses pompes à essence délire, appartient à Juan, le frère d’Angel, qui oeuvre aussi activement au sein de l’association.

Image

Après Seligman, nous continuerons sur une très belle portion de la Route 66 qui traverse la réserve indienne Hualapai avant d’arriver à Peach Springs. De là, la Diamond Creek Road va jusqu’au Colorado et à la rive ouest du Grand Canyon.

 


ImageA Kingman, nous sommes à 150 km seulement de Las Vegas (300 km pour l’aller/retour). Naturellement, nous conseillons à tous ceux qui n’ont jamais vu de prendre le temps de faire un crochet vers la cité du jeu. Nous l’avons fait et depuis notre dernier reportage en décembre 1999, nous avons pu visiter de nouvelles installations comme l’hôtel Aladin et sa superbe galerie. Il est toujours fascinant de revenir à Vegas, parcourir son strip, l’Avenue Fremont et son ciel de lumières, s’attabler à un gigantesque «Buffet» comme celui de Main Street Station à seulement 10$… Et puis laisser quelques pièces aux «bandits manchots» (slots machins» dont la musique enveloppe la nuit.

ImageAprès l’escapade à Vegas, retour à Kingman pour reprendre la Route 66 et traverser des zones vraiment arides où les chercheurs d’or oeuvraient au début du 20ème siècle. Le paysage est complètement différent, minéral et peuplé de cactées genre yuccas. La route est sinueuse, pentue pour accéder à Oatman au coeur des Black Mountains. Ce village, au milieu de «no where» (nulle part) abrita les plus importants gissements d’Arizona jusque dans les années 1930. Aujourd’hui, les touristes sont surpris par les ânes qui hantent la rue principale : les descendants de ceux qui trimèrent avec les hommes au fond de la mine méritent le respect et les habitants d’Oatman leur vouent une grande affection «We love our burros» (On aime nos ânes) est-il écrit partout ! Oatman est vraiment un village «cow boy», comme au cinéma et son hôtel est célèbre pour avoir abrité le 18 mars 1939, la nuit de noces de Clark Gable et Carole Lombard qui trouva la mort dès 1942, dans un crash d’avion. La chambre est transformée en musée mais les autres sont à louer… Nombreuses boutiques de souvenirs et restaurants (dont l’un tapissé de dollars) sur Main Street (Rue Principale).

ImageA Topock, la traversée du pont sur le Colorado nous amène en Californie

Needles est la ville la plus chaude des USA, comme nous avons pu le constater. Le seul fait d’ouvrir la porte de la voiture climatisée nous jetait du feu sur la tête… On ne sait pas trop combien de degrés il y faisait, mais en Farenheint c’est encore plus impressionnant  : plus de 120° ! Nous voilà prêt à affronter le désert Mojave jusqu’à Barstow. C’est un désert rocailleux, élevé (souvent à 1.800 m d’altitude) et qui se rapproche un peu de ceux d’Afrique du Nord. Parfois, au contour d’un virage, on se croirait au Maroc ! Il faut avoir pensé à faire le plein car les seules stations- services rencontrées sur plus de 200 km, sont des ruines… Sur des dizaines de kilomètres, dans la région de Cadiz, les voyageurs ont laissé leurs empreintes : avec des pierres, ils ont écrit leur nom, des messages, l’année où ils sont passés… Des inscriptions datent de 1930 !

ImageLa Route 66 longe la ligne de chemin de fer, occasion de voir rouler des trains incroyables munis de quatre locomotives et de dizianes de wagons… Des trains de la Santa Fe Railroad qui n’en finissent plus… Une grande colline apparaît à l’horizon : c’est le «Amboy Crater», un des plus jeunes volcans américains dont le cratère mesure 75 mètres de haut et 450 mètres de diamètre. Le Roy’s Café fait aussi station-service.

Arrêt obligatoire au « Bagdad Café »

ImageLa Route arrive ensuite à Newsberry Springs : arrêt obligatoire au «Bagdad Café» où fut tournée le film-culte et accueil chaleureux de la propriétaire Andrea Pruett. Ce café appelé alors « Sidewinder » tombait en décrépitude lorsqu’Andréa en pris possession en 1995. Et comme le film, elle le baptisa « Bagdad Cafe ». Depuis, elle reçoit des visiteurs du monde entier : « En quelques années, dit-elle, ils ont rempli 10 livres d’or de plus de 300 pages chacun. Même le Prince Albert de Monaco et Stéphanie l’ont signé – Au fait connaissez-vous ce pays d’Europe nous interroge-t-elle incrédule ?

Image– Je suis heureuse d’accueillir tous ces voyageurs dont un grand nombre d’Européens et surtout de Français avec lesquels je développe des relations d’amitié. La carte de France, au mur, est noire de toutes les signatures laissées par les passants. Le café, qui sert aussi des « buffalo hamburgers » regorge de souvenirs du tournage du film. Pour compléter ses revenus, Andréa élève des autruches en face du Bagdad Café. Si vous passez par là, n’hésitez pas à venir signer les livres d’or !!!

Encore quelques dizaines de kilomètres et voici Barstow, ville poussée comme un champignon en plein désert
ImageBarstow prit le nom, en 1886, du chef de la «Santa Fe Railroad Compagny». Barstow avec ses motels Route 66, ses néons, son «El Rancho Motel» (en-core un !) et ses fresques murales rappelant la «Mother Road». Nous y sommes arrivés un soir de fête, et la rue principale avait été coupée à la circulation, donnée aux piétons et aux stands d’une kermesse ou braderie à la mesure américaine… C’est-à-dire sur une longueur de 2 ou 3 kilomètres… L’ambiance était sympathique mais le Musée Route 66 n’ouvrait que le week-end…

San Bernardino : la fin du cauchemar pour les pionniers…

Lorsqu’on quitte Barstow, il reste encore une centaine de kilomètres de désert à traverser pour enfin arriver aux paysages de vignes et de vergers de la Californie… Rêve de tous les émigrants de l’Est, la Californie est à la hauteur de l’imagination : terres fertiles, eau, soleil… Une trilogie qui devrait engendrer des jours meilleurs ! A San Bernardino, la Route 66 suit Foothill Boulevard : On traverse Rialto, Claremont, San Dimas, Gledora… Puis nous la perdons ! Impossible de la retrouver sans y passer des heures car il reste plus de 100 km à parcourir jusqu’à l’Océan Pacifique et des dizaines d’agglomérations à traverser. Nous renoncerons, après quelques essais infructueux et nous nous dirigerons vers l’autoroute indiquant Santa Monica, station balnéaire de Los Angeles et point final de la Route 66 au bout du Santa Monica Boulevard.

Santa Monica : le bout de la Route 66

ImageSanta Monica est vraiment le coin le plus cool de L.A. avec sa belle avenue bordée de cocotiers le long du Pacifique, son état d’esprit «Sport et Forme» (Dès 1934, on y organisait des concours de body building !), sa jetée «Santa Monica Pier», la plus ancienne de la côte Ouest érigée en 1909 avec la grande roue offrant une large perspective sur la ville et le manège historique «  Historic Carousel ». Le Palisades Park, ses nombreuses galeries d’art, sa culture (le Getty Center , de pierre et de verre, est l’un des plus grands centres culturels du monde), sa rue piétonne « Third Street Promenade » aux restaurants internationaux et branchés, ses quartiers résidentiels toujours fleuris… L’Aéroport International de Los Angeles est situé seulement à 13 km du centre ville. C’est un lieu de séjour idéal pour qui veut visiter la région, les parcs d’attractions, faire du surf, marcher, faire du vélo, du roller… Ainsi se termine ce road-movie sur la Route 66 !


ImageInfos/Liens Internet :
Nouveau Mexique :http://www.newmexico.org
Albuquerque :http://www.abqcvb.org
Santa Fe : http://www.santafe.org
Santa Monica : http://www.santamonica.com
Tour-Opérateur : http://www.jetset-voyages.fr