QUÉBEC : Chaudière-Appalaches

La Région Chaudière-Appalaches s’étend en face de la ville de Québec de l’autre côté du Saint-Laurent. La route côtière (132) longe le fleuve jusqu’à la péninsule de Gaspésie qu’elle contourne entièrement. Cette route, par son histoire est naturellement devenue « La Route des Navigateurs ». Nous l’avons empruntée jusqu’à Saint-Jean-Port-Joli pour découvrir son patrimoine naturel et culturel lors d’un court séjour organisé par le Tourisme Régional.
QUEBEC
Vue sur le majestueux Saint-Laurent

En longeant la Route 132 le long du Saint-Laurent, on arrive à Saint-Jean-Port-Joli où plusieurs haltes culturelles s’imposent. Ce village pittoresque a été « médiatisé » dans les années 1930 grâce à ses artistes pionniers : Médard Bourgault, le sculpteur sur bois, Emilie Chamard, qui attire les voyageurs dès 1923 par ses beaux tissages et Eugène Leclerc pour la création de bateaux miniature… L’abondant patrimoine architectural mélange les maisons à l’inspiration française et à l’esprit québécois. On trouve aussi des maisons de style monumental anglais, Regency, victorien  d’esprit Mansard et vernaculaire  américain. Le Parc des Trois-Bérets offre une imposante (et gratuite) exposition de sculptures en bois à ciel ouvert. De nombreuses fêtes et manifestations culturelles s’y déroulent dont la Fête des Chants Marins (Fin Août).

Le Musée des Anciens Canadiens

SCULPTURE
Ce musée est le plus important d’Amérique du Nord (fondé en 1975) pour la sculpture sur bois. Le nom « Musée des Anciens Canadiens » vient du titre d’un roman de Philippe Aubert de Gaspé, premier écrivain franco-canadien et dernier seigneur de Saint-Jean-Port-Joli. Mort à 85 ans en 1871, il repose toujours sous l’église du village. La Directrice du Musée, Camil Michaud, rappelle que l’impressionnante collection d’art populaire (plus de 250 pièces) est toujours en mouvement : « Nous continuons à avoir des coups de cœur et à acheter des œuvres… » Parmi elles, on retrouve des reproductions de certaines illustrations de Norman Rockwell, la sculpture (grandeur nature) de René Lévesque réalisée par Jacques Bourgault, la statue de Pierre Elliot Trudeau (Benoi Deschênes), le buste de Félix Leclerc, les sculptures de Jean Béliveau ou encore de Harry Potter réalisées par David Deschênes.
SCULPTURE

Les frères Bourgault ont fondé l’école de sculpture dès 1936. Mort en 1967, Médard était surtout réputé pour l’expression religieuse de ses sculptures. Le bois employé est du noyer canadien,  du pin blanc ou encore du tilleul… »  Outre le côté purement exposition, le musée offre aussi un Centre d’Interprétation de la Sculpture sur Bois, une vidéo sur la sculpture sur neige et présente un sculpteur qui travaille  en direct : Louis Lavoie. Avant de quitter le musée, il faut prendre le temps de parcourir la Boutique offrant des pièces uniques mais aussi des souvenirs à des tarifs abordables. Internet : museedesancienscanadiens.com

MUSEE

Le sculpteur Louis Lavoie et l’illustration inspirée de Rockwell

 Le Musée de la « Mémoire Vivante »

MEMOIRE

Toujours sur la Route 132, voici un manoir reconstruit l’an dernier à l’identique (L’original avait subi un incendie en 1909) de celui ayant appartenu à Philippe Aubert de Gaspé (au 19ème siècle), père de la littérature canadienne francophone. Vers les années 1856-1860, son roman, « Les anciens Canadiens », dont la trame s’articule autour de la conquête par les Anglais en 1764, a pour toile de fond la société canadienne. « Mémoires », suite naturelle du premier ouvrage, dépeint lui aussi avec justesse les milieux tant urbains que ruraux d’après ses propres observations ou encore à travers les témoignages tirés de la mémoire de ses contemporains.
MEMOIRE
« Le Musée de la Mémoire Vivante », dit Mélodie Lachance, chargée de la communication, reprend cette tradition et se consacre au patrimoine oral que sont les témoignages et récits de vie : Espace de création, de convivialité, de discussions… Il recueille les histoires des gens sous toutes les formes (orales, écrites, graphiques, audiovisuelles, numériques…). Il conserve, étudie et met en valeur la mémoire collective pour enrichir la compréhension du monde et transmettre des repères culturels aux futures générations. Une expérience très intéressante et longuement réfléchie puisque l’association qui gère le musée a travaillé trois années en amont (avant l’ouverture du musée) s’appuyant sur l’aide de chercheur en ethnologie de l’Université de Laval.

En face du manoir, le promontoire situé au sud de la route 132 peut être gravi par un escalier de 137 marches. Il a été érigé en 1993. Il est le seul site surélevé de la région accessible au public, situé à proximité du fleuve et offrant une vue exceptionnelle sur le Saint-Laurent, une partie de l’archipel de l’Ile aux Grues, les montagnes de Charlevoix et les Piliers situés entre les deux rives. Le vieux four à pain se dresse près du chemin du Roy (route 132). Selon la tradition orale, ce four aurait été construit au lendemain de la Conquête, soit en 1764 et serait un des plus anciens du Québec. Internet : memoirevivante.org

Le Vignoble du Faubourg

VIGNOBLE
VIGNOBLELe vignoble du Faubourg voit le jour en 1999 avec l’achat d’une terre de 32 hectares. Sébastien Vaillancourt, après 30 ans au service de l’administration québécoise, prend sa retraite et avec un associé, tente l’aventure : 2.500 plants à cépages variés (nord-américains) sont plantés sur un hectare. L’année suivante, 2.800 plants de « Vandale-Cliche »sur 1,2 ha en plus de 6.500 plants de « Sabrevois », « Delisle », « Maréchal Foch », « Kay Gray », « St-Pépin » et un nouveau cépage, le « 517 » sont mis en terre. Puis, une autre plantation de 6.000 plants de cépages rouges « Lucie K », « Foch » et « GR-7 » est réalisée en 2001. En tout, près de 18.000 plants de vignes à entretenir ! La construction du chai servant à la transformation des raisins en un bon vin de qualité ajoute, en 2003, un nouveau cachet à la plantation. En 2005, le vignoble prend une autre tournure : il devient une entreprise familiale avec la participation de sa conjointe, Sylvie et de ses deux filles Kathleen et Marie-Noëlle. Un produit prend la vedette : un vin fortifié de type « Porto » particulièrement apprécié dans la région. « Nous vendons, dit Sébastien, uniquement à la Boutique avec les gens de passage et aux restaurateurs locaux». Un bel exemple d’opiniâtreté : ici, la vigne n’a pas vraiment trouvé son domaine de prédilection ! Internet : vignobledufaubourg.com
AUBERGE
 Hébergement : Gîte du Passant « Auberge La Marguerite » à l’Islet : un beau manoir jaune datant du régime français, situé en face du Musée Maritime (Toujours sur la Route 132), où Janic et Christian (qui règne sur la « Table d’Hôte » pour votre régal) vous accueillent pour vous faire passer un excellent séjour.

Grosse Ile, la porte d’entrée du Québec pendant plus de 100 ans !

LACHANCE
Au départ de Berthier-sur-Mer (Toujours sur la Route 132), à quelques kilomètres de Montmagny, on embarque vers Grosse Ile avec les bateaux de la famille Lachance. Chez les Lachance,  on est marin de père en fils : le grand-père, Jos Lachance,  avait acheté  l’île Patience quelques centaines de dollars dans les années 40… Aujourd’hui, les trois fils, Jean-François, Daniel et Dominique, prennent la relève de leur père, François. Leur ancêtre «Pépin », dit Lachance, certainement  pour le bol qu’il a eu à déjouer toutes les galères subies par les immigrés, venait du Havre.
GROSSE ILE
Il a débarqué à l’Ile d’Orléans en 1655 ! En 1669, il arrive à l’île-au-Canot. Sa future femme, native de La Rochelle, y débarque quelques années plus tard. Les Lachance sont passés maître dans l’art de naviguer entre les redoutables bans de sable…. On dit même que dans le chenal de l’île-au-Canot, seuls les Lachance  sont capables de ne pas se tromper : ce n’est pas un hasard s’il s’appelle désormais « Le chenal Lachance » ! Internet : croisiereslachance.ca
GROSSE ILE

Durant 105 ans exactement, entre 1832 et 1937, Grosse Ile fut le passage obligatoire pour tous les aspirants à l’immigration au Canada : plus de 4 millions d’immigrants provenant de 60 pays y transitèrent ! En effet, la situation de l’île, isolée au milieu du fleuve Saint-Laurent mais à 45 km seulement de la ville Québec, la désigna pour servir de station de quarantaine aux centaines de milliers d’Européens qui avaient fait le choix de la Nouvelle France.

GROSSE ILE
La belle église anglicane tout récemment restaurée

Parmi eux, des milliers d’Irlandais chassés de leur pays par la famine furent décimés par le typhus au cours de la terrible traversée  ou à leur arrivée… L’année 1847, sur 100.000 immigrants il y avait 85% d’Irlandais : ils furent 5.000 à mourir au bout du voyage. Le cimetière des fosses communes rappelle la tragédie ainsi que le mémorial qui leur est dédié. La croix celtique qui domine le fleuve, érigée en 1909, est un monument unique en Amérique du Nord. Elle présente des inscriptions en anglais, en français et en gaélique rendant hommage à ces hommes et ces femmes morts à leur arrivée… Cette année, on commémore le centième anniversaire de cette croix avec de nombreux événements programmés.

GROSSE ILE
La blanche église catholique
GROSSE ILE
Parcs Canada  gère la mémoire de ce lieu « Historique National » depuis 1989 tout en veillant à la sauvegarde de la biodiversité du site. La visite commence par le passage obligé au contrôle sanitaire. En effet, ne débarquent là que les voyageurs des navires mis en quarantaine et  suspectés de trimbaler de terribles épidémies comme le typhus, le choléra, la variole, la peste ou encore la fièvre jaune. Vous êtes immédiatement mis dans le contexte de l’époque : les infirmières (Notre photo : ce jeu de rôle amuse beaucoup le public !) doivent d’abord inspecter les arrivants en mettant l’accent sur les symptômes occasionnés par ces maladies. S’il y a doute, elles en réfèrent au médecin. Ensuite les immigrants sont priés de passer aux douches tandis que leurs affaires sont mises en désinfection à la vapeur. L’isolement dure 15 jours pour être sûr qu’aucune maladie contagieuse ne sera développée une fois arrivé au Canada…
GROSSE ILE
L’Hôtel de Première catégorie pour les immigrants fortunés…
GROSSE ILE
L’Hôpital appelé « Lazaret »
GROSSE ILE
Emouvante accumulation des bagages d’émigrants !
Comme partout ailleurs dans le monde, les hôtels de réception des immigrants étaient divisés en « classes » de la première à la troisième… En traversant l’île avec les guides de Parcs Canada, on découvre l’hôpital appelé « Lazaret », les maisons du personnel soignant, celle du médecin, le laboratoire du chercheur ou encore les églises – anglicane (nouvellement restaurée) et catholique – le presbytère, l’école, la boulangerie… Nouveau : la station de quarantaine peut désormais se visiter à pieds. Le Sentier du Mirador permettra aux amoureux de la nature d’arpenter un chemin de plus de 2 km dans la forêt et d’admirer son l’impressionnante diversité écologique (dès le 1er septembre).
GROSSE ILE

Outre l’intérêt historique, Parcs Canada se penche aussi sur la biodiversité de l’île en reconnaissant le littoral comme un habitat à protéger  de haute valeur écologique (Nous avons pu y photographier un héron !). Internet : grosseile.ca

GROSSE ILE
Sur Grosse Ile de beaux sentiersà travers la forêt !
MAISON TACHÉ
La Maison Etienne Taché à Montmagny
Notre bref passage à Montmagny nous permettra de visiter ce manoir devenu « Lieu Historique National du Canada ». Construite entre 1821 et 1830, la Maison sir Étienne-Paschal-Taché témoigne de la vie de l’un des Pères de la Confédération canadienne (né en 1795), d’un patriote et d’un premier ministre du Canada-Uni.
MAISON TACHÉ
La maison présente l’exposition permanente « Une vie de dévouement », consacrée à l’œuvre de Taché qui fut aussi un médecin adoré de ses contemporains. En plus de rendre un hommage à ce prestigieux Magnymontois, la résidence offre une programmation estivale d’expositions thématiques et de spectacles musicaux extérieurs. Internet :ville.montmagny.qc.ca/maisontache
FORT LEVIS
Lévis, retour vers le sud…

En continuant la Route 132 Sud, on atteint la ville de Lévis située juste en face de Québec qui offre, de l’autre côté du fleuve, son plus beau panorama par temps clair. Lévis possède un centre historique et une architecture parfaitement conservée. De plus, le ferry (« Traversier »,  en Québécois) qui la relie à Québec est une attraction supplémentaire. Le lieu historique national du Canada des Forts-de-Lévis fait partie du système défensif de Québec : redoutant que les Américains n’attaquent Québec, les autorités Britanniques décident de construire entre 1865 et 1872, le Fort-Numéro-Un, dernier debout aujourd’hui, d’une série de trois. De forme pentagonale et camouflé derrière un grand terre-plein, il témoigne de l’avancée technologique qui a régi sa construction. En 1871, le Traité de Washington met un terme au conflit USA-Canada et le fort ne servira jamais ! Internet :pc.gc.ca/levis

LEVIS
L’Internationale d’Art Miniature

Lévis est aussi une ville de culture : La 5ème  édition de « l’Internationale d’Art Miniature » propose plus de 400 œuvres d’art de petit format réalisées par des artistes professionnels de plus de 20 pays à travers le monde. Le Presbytère Saint-Nicolas et la Galerie Louise-Carrier ainsi que deux centres de diffusion des arts ouvrent leurs portes jusqu’au 6 septembre pour faire découvrir ces œuvres minutieuses. Nous avons visité la Galerie Louise-Carrier située dans le presbytère de l’église anglicane. Louise Carrier (1925-1976) était une artiste peintre portraitiste, native de Lévis, dont la renommée s’étend bien au-delà du Québec. Elle vécut là de nombreuses années. Internet : diffusionculturelledelevis.ca

DESJARDINS
La Maison Alphonse Desjardins
La Maison Alphonse-Desjardins est un centre d’interprétation ouvert au public depuis 1982. Elle est située au coeur du Vieux Lévis, à l’angle des rues Guenette et du Mont-Marie. De style néo-gothique (1883), la maison fut la résidence d’Alphonse et de Dorimène Desjardins, fondateurs de la première coopérative d’épargne et de crédit en Amérique. C’est en ses murs que fut élaboré le projet de fondation et que s’effectuèrent les premières transactions de la Caisse Populaire de Lévis. L’histoire du Mouvement Desjardins est indissociable de celle du Québec moderne.
DESJARDINS
Depuis plus d’un siècle, le développement de son réseau et la diversification de ses activités ont accompagné l’essor social et économique du Québec. Formant aujourd’hui l’un des plus importants groupes financiers du pays, Desjardins est toujours resté fidèle à la philosophie de son fondateur : contribuer au mieux-être des individus et des collectivités. Une minutieuse reconstitution historique permet au visiteur d’être accueilli dans l’atmosphère de la résidence familiale des Desjardins en 1906. La visite est complétée par une exposition permanente portant sur les origines du système financier coopératif qui allait devenir un formidable outil de développement. Internet : desjardins.com
JOLY
Le Domaine Joly de Lobinière, un des « Plus beaux jardins du Québec »
En suivant la Route 132 Ouest, on arrive à Sainte-Croix où se situe cette propriété seigneuriale du 19ème siècle. L’histoire du Domaine, c’est celle de ce riche marchand franco-suisse, Pierre-Gustave Joly qui épousa Julie-Christine Chartier de Lotbinière en 1851… Leur fils, Henri-Gustave Joly, passionné d’horticulture, continuera à enrichir ce parc-jardin extraordinaire y créant un lieu d’expérimentation florale reconnu, aujourd’hui, comme l’un des plus beaux jardins du Québec. Il y planta le noyer noir convaincu que le microclimat du lieu serait propice à sa prolifération… Henri-Gustave était un visionnaire : plus de 150 ans après, ses noyers – ils sont une centaine – d’une hauteur de 30 mètres, font l’orgueil du Domaine !
JOLY
En parcourant les sentiers, les allées, les jardins thématiques qui se succèdent dans la forêt, on recense plus de 2.000 espèces de végétaux. Au hasard d’un chemin, voici le romantique kiosque bleu propice aux rencontres amoureuses…« La Fondation du Domaine Joly-De Lotbinière, nous dit Hélène Leclerc, Directrice, est un organisme privé à but non lucratif qui regroupe des représentants des milieux politique, patrimonial, horticole et éducatif tant régionaux que nationaux. Depuis mars 1998, la Fondation est propriétaire du Domaine afin d’en assurer la pérennité. …
JOLY
Quand on est tombé en amour d’un lieu aussi magique, on ne peut plus  le quitter… Des arbres centenaires semblant toucher le ciel, une maison de dentelle habitée par l’histoire, une ambiance romantique digne du 19ème siècle… Tout me touchait, tout m’interpellait. Je devinais la présence des hommes et des femmes qui nous ont laissé en héritage ce magnifique jardin… Et cette attirance  n’a fait que s’accroître au cours des ans !
JOLY
Hélène Leclerc et sa responsable en communication, Sarah Matthews

 

JOLY

JOLYOutre le patrimoine architectural et végétal, nous mettons en valeur l’histoire de cette famille qui fut l’une des dernières Seigneuries du Québec : les Lotbinière sont arrivés en 1651 et ils étaient encore « seigneurs-propriétaires » en 1970… Leur descendant, Monsieur Edmond, diplomate canadien souvent en poste à l’étranger, fut exproprié par le Gouvernement du Québec en 1967 : cette nouvelle administration mettait fin à un régime seigneurial vieux de 300 ans ! »

L’ancienne maison des serviteurs a été reconvertie en café et boutique. On y sert une légère restauration délicieuse ! Un riche programme d’animations culturelles (dont une remarquable exposition sur la dentelle, des concerts champêtres tous les dimanches matins à 11 heures ou un Symposium de peinture et sculpture les 7/8/9 Août) émaille l’été jusqu’au 12 Septembre,  date de fermeture pour tout l’hiver. Internet : domainejoly.com

Plus d’images…
GROSSE
Maison à Grose Ile
* Merci à Annie Thibodeau, pour l’organisation de cette escapade en région Chaudière-Appalaches. Internet : Tourisme Chaudière-Appalaches : chaudiereappalaches.com
Les canons de Grosse Ile n’ont jamais servi !
GROSSE ILE