CORSE : Sartène

Perchée en amphithéâtre sur les pentes du Monte Rosso, à quelque 80 km d’Ajaccio en Corse du Sud, Sartène, « La plus corse des villes corses » selon Prosper Mérimée, domine la vallée du Rizzanèse.

Corse Sarte
Véritable balcon sur la Méditerranée (Golfe de Valinco), Sartè (en langue corse) est la seconde commune de France par sa superficie. Et si « le Sartenais » offre des montagnes, des lacs, des rivières des sites archéologiques d’une grande valeur, il compte aussi 33 km de côtes partiellement gérées par le « Conservatoire du Littoral ». Des calanques qui sont de véritables joyaux voués au tourisme comme le joli port de Propriano (à 13 km) ou celui de Porto Pollo mais aussi des endroits demeurés complètement sauvages : Campomoro, à l’extrême sud du Golfe, et sa tour génoise la plus importante de l’île (1586) ou encore Roccapina et son fameux lion de pierre couché sur son rocher depuis la nuit des temps…
Lion
Le lion de Roccapina
Longtemps Sartène est demeurée isolée sur son promontoire (même le train n’y est jamais venu !) aussi a-t-elle conservé sa vieille ville aux façades de granit et aux ruelles étroites dont le dédale débouche sur de tout petits passages puis, soudain, sur la grande place à l’italienne. Appelée la Place de la Libération, elle offre une vue époustouflante sur le golfe dont on peut apprécier toute la splendeur confortablement installés sur la terrasse du café abritée de palmiers séculaires. En face, la Mairie est logée dans l’ancien Palais des Gouverneurs Génois. En fait, Sartène n’est pas à proprement parler une « vieille ville » comme on pourrait le supposer car sa construction par les génois remonte seulement à 1550. Antérieurement, il y avait simplement quelques hameaux parsemés… Pour la petite histoire, il faut noter que la mère du grand Napoléon, Laetitia Ramolino (épouse Bonaparte) était sartenaise !
Calanque
Les Seychelles ? Non, la Corse ! A deux pas de Sartène…

De Filitosa à Cauria : un riche patrimoine archéologique

DolmenLe Musée de la Préhistoire Corse et d’Archéologie, installé dans l’ancienne prison de Sartène, est en train de subir rénovation et agrandissement : un nouveau bâtiment juxtaposé va en tripler la surface. Ce musée regroupe une importante collection préhistorique dont certaines pièces sont identifiées au 8ème millénaire avant J.C. Il abrite aussi une unité d’archéologie sous-marine et le département des fouilles médiévales de Corse-du-Sud. Il faut dire que la région est particulièrement féconde en gisements archéologiques ! La Corse compte plus de 900 menhirs, surtout dans le sartenais. Outre les célèbres sites de Filitosa ou Palagghju (l’alignement le plus important de Méditerranée avec 258 menhirs, on l’appelle aussi « cimetière desTurcs »), ceux de Balestra, Foce et Cucuruzzu, le site du plateau de Cauria (par la RN 196 puis la D48 et D48A) encore en cours de fouille dévoile une partie de son mystère aux équipes d’archéologues.

EgliseA voir dans les environs : à 12 km de Propriano, dans la montagne, le village de Fozzano est le cadre où se situe l’action du fameux roman de Mérimée : « Colomba ». Cependant tous les Corses vous diront que l’héroïne romantique ne colle pas vraiment à la réalité et que l’histoire de la pauvre Colomba (déjà vieille quand débuta la vendetta !) relève du domaine du fait divers sordide… Juste à côté, le village de Santa-Maria-Figaniella est fier de sa petite église romane du XIIème siècle qui se visite en empruntant la clé !

Le Pont de Spinacavallu

 Sur la route qui mène à Ajaccio (N 196), on traverse le village d’Olmeto, accroché à flanc de montagne qui mérite d’arrêter la voiture pour flâner dans ses jolies ruelles. A ne pas oublier : le pont génois « Spin a Cavaddu » à 7 km de Sartène par la D69. Une véritable arche de pierre déployée d’une rive à l’autre de la rivière Rizzanese dont la traduction est « Dos de cheval ». Daté du 13ème siècle, il serait en fait plutôt pisan…
 Spinacavallu