EQUATEUR – Voyage au « Milieu du Monde »

[supsystic-gallery id=null position=center][supsystic-gallery id=null position=center]Voyage au « Milieu du Monde » !

EQUATEUR
Dans la banlieue de Quito, «La Mitad del Mundo» est le monument marquant l’emplacement de la ligne équinoxiale et qui a donné son nom à l’Équateur.
 

Nous sommes partis, pour 10 jours, à la découverte de «L’Equateur des Traditions » en partenariat avec le circuit du même nom organisé par TUI (ex-Nouvelles Frontières). Un bel itinéraire qui nous a menés de Quito au marché d’Otavalo puis en forêt amazonienne, sur la Route des Cascades, à Banos, Rio Verde et Riobamba, Cuenca, la belle coloniale et enfin Guayaquil, la capitale économique… Puis, nous avons continué, seuls, notre voyage équatorien en direction du Pacifique (Puerto Lopez et l’Isla de la Plata) pour traverser les montagnes, découvrir le géant Cotopaxi avec ses 5.897 mètres, et reprendre l’avion à Quito.

Le Marché d’Otavalo

L’Equateur est le plus petit des pays Andins : sa superficie recouvre à peine la moitié de la France mais il possède la plus importante biodiversité au monde. Situé entre le Pérou et la Colombie, il se divise en 4 régions : La forêt Amazonienne, Les Andes équatoriennes, la Côte et l’Archipel des Galapagos à 965 km des côtes. Sa spécificité est, bien entendu, de se situer « Au Milieu du Monde » c’est-à-dire à cheval entre l’Hémisphère Nord et l’Hémisphère Sud d’où son nom tiré du latin « aequare », (rendre égal). Ancienne colonie espagnole, il a acquis son indépendance en 1822.

Au Musée Homero Ortega à Cuenca : toute l’histoire du Panama !

Comme tous les pays andins, situés près de la zone d’affrontement de la plaque continentale d’Amérique du Sud et de la plaque océanique du Pacifique, l’Équateur est victime de terribles tremblements de terre et d’éruptions volcaniques : c’est le premier risque de catastrophe naturelle ! Le 16 avril 2016, un séisme d’une intensité de 7.8 sur l’échelle de Richter a affecté la zone côtière (provinces de Manabi et Esmeraldas) causant des destructions jusqu’à Guayaquil. On comptera 668 morts, 8 disparus, 6.274 blessés et 29.067 sans abris… Ceci explique la désaffection partielle des touristes qui redoutent les colères de la terre… Pourtant, le tourisme est un élément essentiel de l’économie du pays qui repose aussi sur la culture de la banane (1er exportateur mondial), le pétrole et le cacao (septième producteur mondial). Les fleurs coupées aussi sont exportatrices comme la fameuse « Rose de Quito »… Mais n’oublions pas le chapeau « Panama » devenu « culte » et dont nous allons vous raconter la légende…

Quito, inscrite au Patrimoine de l’Humanité

Quito : la Place d’Armes avec le Palais Présidentiel

Nous arrivons à Quito après un vol de 11 heures au départ de Madrid. Nous y sommes trois jours avant le début du circuit, histoire de s’acclimater aux 2.850 mètres d’altitude et d’absorber les six heures de décalage !

Quito : les nouveaux quartiers

Quito s’étend, au cœur de la Cordillère des Andes, aux pieds du volcan Pichincha qui se réveilla en 1999. On la dit « fondée » par les colons espagnols en 1534 mais en réalité les Incas s’y étaient déjà établis depuis 50 ans s’installant, eux-mêmes, dans une zone habitée voici 2500 ans ! L’Unesco a déclaré Quito Patrimoine de l’Humanité en 1978 pour son architecture coloniale : le Vieux Quito, avec sa belle « Place d’Armes », la cathédrale, l’église de la Merced et le Palais Présidentiel témoigne bien de cet héritage. Chaque lundi, à 11 heures, le Président Rafael Correa (élu depuis 2007) sort sur son balcon accompagné de personnalités du monde politique et économique pour assister à la relève de la garde. C’est lui-même qui a instauré ce rituel mais ses trois mandats s’achèvent et les Equatoriens doivent, à regret, en élire un autre le 17 Février 2017 ! Sa politique (comparée à celle d’Hugo Chavez au Venezuela ou d’Evo Morales en Bolivie) s’inscrit dans la mouvance du « socialisme du 21ème siècle » et se traduit notamment par un refus du paiement de la dette, des nationalisations et un accroissement des investissements publics. Comme nous avons pu le constater, le pays baignait, en janvier, dans une rude campagne électorale…

El Panecillo et sa vierge ailée dominent Quito

El Panecillo (de l’espagnol : « petit pain ») domine Quito à 3.000 m. À son sommet se découpe la Vierge de Quito faite de pierres et d’aluminium qui protège la ville de ses ailes ouvertes. C’est en fait, une réplique de la vierge de Bernado Legarda érigée en 1979 par l’Espagnol Herrán Matorras. Regardant vers le nord, certains disent qu’elle tourne le dos aux pauvres (les quartiers les plus populaires se trouvant au sud de Quito). Sa couronne composée de 12 étoiles représente les 12 apôtres, le serpent à ses pieds symbolise le péché et la tête de dragon, le démon. Ses ailes seraient là pour l’éloigner du péché et l’aider à fuir le mal ! C’est le monument emblématique de Quito !


Coup de cœur


Le Restaurant Octava de Corpus

Dans sa maison de 1830, Jaime Burgos nous reçoit en amis ! La demeure est un délicieux bric-à-brac, entre brocante et inventaire à la Prévert… La déco est celle du Quito de jadis… « Le nom vient, dit Jaime, d’une fête indienne religieuse relative au solstice d’été ». Ici, c’est le patron qui décide le menu tout autant que les peintures d’artistes locaux rigoureusement sélectionnés. Jaime est fier d’afficher des racines basques espagnoles (Son grand-père venait de San Sebastian) et met l’accent sur une cuisine organique à base de produits frais. Nous avons pu déguster les Gambas al Ajillo (trempées dans l’ail et réduites au vin blanc) le Poulet Napolitain à la plancha et ses petits légumes et les figues confites au fromage « Higos con Queso »… Mais l’intérêt évident de l’adresse, c’est la cave à vin avec plus de 500 références du monde entier et quelque 2.000 bouteilles ! Une adresse à noter lors de votre passage à Quito… Site : octavadecorpus.com

La Mitad del Mundo et le Musée Intinan

Le Musée Intinan, situé au « Milieu du Monde » est un espace ethnographique sur l’Amazonie et ses civilisations mais aussi l’occasion ludique de tester vos réactions face à l’attraction terrestre entre les deux hémisphères ! Par exemple, essayer de marcher, les yeux fermés, sur une ligne droite : on ne peut pas, le magnétisme du lieu fait perdre l’équilibre, ou encore essayer de faire tenir un œuf en équilibre sur la tête d’un clou… Il paraît que c’est plus facile car au milieu du monde il y a moins de gravité… Nous avons tous échoué lamentablement sauf Sylvia (Notre photo)… Mais ce n’est pas équitable car elle est… Equatorienne ! Notre guide, Claudia, qui parle un Français parfait, nous explique tout sur la tribu Shuar et sa tradition de réduire les têtes (interdit de photographier la miniature !) dont la pratique est prohibée depuis 1960… Il faut dire que cette tribu a connu la civilisation seulement dans les années 50 ! Les totems exposés représentent les croyances d’Amérique du Sud communes à tous les pays. Le cadran solaire, poursuit Claudia, a été imaginé par les Indiens bien avant les Espagnols ou même les Incas : ils savaient que l’ombre disparaissait et qu’ils se trouvaient au centre de la terre. D’ailleurs, en Equateur, toute l’année, le soleil se lève et se couche à 6 heures. Une visite vraiment intéressante !

La Mitad del Mundo déterminée par des scientifiques Français…

Le « Milieu du Monde », c’est la ligne de latitude 0° 0’ 0’’. En avril 1735, le Français Charles-Marie de la Condamine est chargé par l’Académie des sciences de conduire une expédition à Quito afin de mesurer la longueur d’un arc de méridien d’un degré à proximité de l’équateur. Il s’agissait de vérifier l’hypothèse de Newton selon laquelle le globe terrestre n’est pas une sphère parfaite mais est enflée près de l’équateur et aplatie aux pôles. Cette idée de Newton avait soulevé une énorme controverse chez les scientifiques Français. L’expédition à Quito est dirigée par Louis Godin et deux autres savants accompagnent La Condamine : Pierre Bouguer, astronome, et Joseph de Jussieu, médecin, naturaliste. Lorsque l’équipe française a calculé ce point (entre 1735 et 1743), La Condamine voulut que l’on construise un monument pour célébrer la découverte : celui-ci fut érigé quelque 200 ans plus tard ! Aujourd’hui, avec la technologie du GPS, on s’aperçoit qu’il y a un infime décalage… mais le lieu reste symbolique et on y a aussi érigé un bel immeuble moderne dédié à l’Union des Nations Sud Américaines (UNASUR). Il est amusant, bien sûr, de se photographier entre les deux hémisphères ! Les boutiques locales proposent même la vente d’un Certificat de présence pour immortaliser le passage des voyageurs !

Nous quittons le « Milieu du Monde » pour des raisons plus terre à terre… A Quito, nous allons tester la gastronomie de la région Manabi au restaurant « La Tejedora Manabita » (La tisserande de Manabi) où Sonia, originaire de cette région Pacifique, nous fera déguster la cuisine régionale dans son établissement traditionnel avec grand four à bois (Notre Photo ci-dessous).


RENCONTRE : Michèle et Jean-Pierre, bénévoles au Secours Populaire


Nous avons rencontré Michèle et Jean-Pierre Castagnès à notre hôtel de Quito. Dans une autre vie, ils étaient enseignants dans la Nièvre, en Corrèze, au Canada puis dans le Lot… Aujourd’hui, ils sont engagés depuis une dizaine d’années au sein du Secours Populaire Français et responsables départementaux et nationaux pour des actions internationales. Dans ce cadre ils travaillent au Salvador et font des actions ponctuelles, entre autres au Nicaragua ou ici, en Equateur où ils agissent après le tremblement de terre dévastateur d’avril 2016. En effet, la région de Muisne, au nord du pays, a été détruite à 75% et les ressources élémentaires des habitants ont été balayées avec le séisme, à savoir la pêche dans les mangroves (coquillages et crabes). Leur mission : promouvoir cette pêche artisanale du poisson et des fruits de mer et la commercialiser par le biais du commerce équitable et solidaire pour reconstruire l’économie de cette région côtière. Le Secours Populaire est impliqué financièrement dans ce programme et ses délégués viennent constater si les résultats sur le terrain sont conséquents et bien réels eu égard les fonds investis !

Leur principale action à long terme se déroule au Salvador sur 2 départements : l’Ahuachapan et Comasagua. Ils y développent l’agriculture biologique pour que les familles rurales aient la sécurité alimentaire. La commercialisation des produits se fait sous forme de « paniers paysans » vendus dans le lycée Français, les grands hôtels et ambassades. Un projet qui concerne les jeunes mais plus encore les femmes car ce sont elles qui dirigent : ceci a contribué à éradiquer la violence dans les familles concernées et le revenu mensuel est passé de 75 $ par mois à 300 $ ! Les autochtones ont créé une coopérative avec 3 salariés et chaque paysan amène ses produits. Ceci a permis à tous les enfants d’aller à l’école. « Notre fierté, dit Jean-Pierrre, c’est de rencontrer des jeunes filles (que nous suivons depuis l’école primaire) et qui vont, aujourd’hui, à l’université ! Nous avons formé des gens qui eux-mêmes vont former les paysans. L’an passé, nous avons réussi à faire venir dans notre petit village de Corrèze (Beaulieu-sur-Dordogne) 10 enfants du Salvador avec 2 accompagnateurs. Ils ont été hébergés en Auberge de Jeunesse et ont visité la région. Leur venue a impliqué beaucoup de locaux et après leur retour au pays, ils se sont mis de plus en plus aux études. Nous sommes retournés les voir 6 mois plus tard… Ils étaient si heureux ! Nous avons fait les « Pères Noëls Verts » chez eux en récoltant de l’argent en France pour offrir aux familles des filtres à eau. Nous organisons des conférences, des expos photos, des braderies pour récolter des fonds… L’autre partie de notre vie, poursuit-il, c’est celle de bourlingueurs sacs à dos dans le monde entier ! On profite de nos voyages pour aller à la rencontre des autres ! On a franchi 83 fois l’Océan Atlantique et parcouru en bus la Panaméricaine dans son intégralité de l’Alaska à Ushuaia ! Nous sommes citoyens du monde… » D’ailleurs, ils ont publié un livre de récits « Invitation aux Voyages » où ils narrent leurs plus belles expériences d’Ushuaia à l’Indonésie en passant par l’Alaska. On peut se procurer l’ouvrage sur le site societedesecrivains.com

Les voyages forment la jeunesse… Jamais le dicton n’a été aussi vrai qu’avec ce couple formidable, altruiste et charismatique qui n’a qu’un but : aider les autres et aller à leur rencontre en toutes circonstances… Et des galères, ils en ont eu, parfois des grosses… Mais ça ne les empêche pas de croire en l’Humanité ! Ah, j’oubliais, malgré leur confort très « roots », ils trimbalent dans leurs sacs à dos, de petites boîtes de foie gras du Sud Ouest qu’ils souhaitent partager avec les amis de passage : nous avons été de ceux-là ! Encore merci pour ce bel échange verbal, amical et… gustatif !

Artisanat au marché coloré d’Otavalo

Après avoir fait connaissance (la veille) avec nos 7 compagnons de voyage et notre guide, Jorge, nous commençons notre circuit, ce matin, par la visite du marché d’Otavalo, ville située au nord de la région andine (Sierra) dans la province d’Imbabura et à moins de deux heures de route de Quito. La cité coloniale de San Luis de Otavalo a été fondée en l’an 1534 par les Espagnols. Elle obtint le statut de ville en 1829 par un décret de Simón Bolívar alors Président de Grande Colombie. Otavalo est également le nom de l’un des peuples indigènes d’Équateur appartenant à la nationalité Kichwa (Quechuas). Le tissage est la principale production artisanale. Les autres activités artisanales sont la broderie, la céramique, la sculpture sur bois et la vannerie.

Nous débarquons, dans un joyeux brouhaha, sur le marché aux bestiaux où perdure l’échange séculaire du « Trueque » (Troc). C’est le lieu de rendez-vous hebdomadaire de tous les Indiens de la région qui ont revêtu, pour l’occasion, leurs magnifiques vêtements et chapeaux : ponchos bleus et pantalons blancs, longue tresse noire et chapeau de paille pour les hommes ; jupe bleue, corsage blanc brodé, colliers de perles dorées et rouges pour les femmes… Alors qu’échange-t-on ? Veaux, vaches, cochons, couvées et même des coqs de combat… Moutons, chevaux… Difficile de se frayer un chemin à slalomer dans les excréments de tous ces bestiaux… Des couleurs, des odeurs… mais aussi une ambiance bon enfant et des Kichwas qui s’adonnent partout à leur meilleur passe-temps : manger !

La spécialité culinaire la plus prisée est « l’Hornado de Chancho », un cochon entier cuit au feu de bois dans un immense four de pierre suivant un procédé élaboré durant lequel l’animal évacue la graisse qui est remplacée par des épices. Nous avons testé : c’est délicieux !

La statue de Ruminahui, ancien Chef Inca, se trouve sur la grande Place d’Otavalo : c’est le dernier Général de l’Inca Atahualpa qui dirigea la résistance contre les envahisseurs Espagnol en 1535. Son inscription « En homenaje a Rumiñahui, Heroe Nacional i Simbolo de los Pueblos Quichuas del Equador. » (En hommage à Ruminahui, héros national et symbole du peuple Quechua en Equateur)

Le lac Cuicocha et le village de Cotacachi

Tout près d’Otavalo, nous arrivons dans la Réserve Ecologique Cotacachi-Cayapas pour une belle balade sur les rives du lac Cuicocha à 3.200 mètres d’altitude. Un petit musée traite de la formation du cratère, il y a plus de 3.000 ans, de la faune (plus de 650 espèces) et de la flore abondante comme notre objectif pourra le constater…

Deux îlots, au centre du lac semblent prendre la forme d’un cochon d’Inde (d’où le nom du lac, provenant de « cuy », « cochon d’Inde » en Espagnol). Le même « cuy », qui est un véritable repas de fête, est servi à table pour toutes les grandes occasions… Nous déjeunons au village de Cotacachi, célèbre pour son artisanat du cuir.


En route vers l’Amazonie

Ce matin, nous allons à la découverte de l’Amazonie. Le col de Papallacta que nous franchissons avec le Minibus, affiche 4.064 mètres d’altitude dans un paysage d’Altiplano. C’est déjà pas mal… La végétation change et un climat tropical commence à nous donner chaud ! A « La Punta », nous embarquons en pirogue à moteur sur le Rio Napo (affluent de l’Amazone) jusqu’à notre superbe Lodge « Casa del Suizo » (La Maison du Suisse).

Une navigation rapide d’une vingtaine de minutes nous débarque dans un paradis luxuriant où fleurs et arbres jouent l’harmonie des couleurs conjuguée au bois blond des bungalows. Mais comme le paradis est une pure invention, il faut être très vigilants ici : les moustiques attaquent sans cesse et sans vergogne les pauvres visiteurs… On nous recommande impérativement de puissants anti-répulsifs, des manches longues et des pantalons tandis qu’on nous chausse de grandes bottes de caoutchouc pour notre exploration de la forêt amazonienne !

Nous voici fin prêts, ainsi armés, à reprendre la pirogue en direction de l’île Avaconda où notre guide local nous présente Marta, la Kichwa, dans sa maison traditionnelle, en train de préparer la chicha de manioc fermenté. Ici vivent 50 familles structurées (et sédentaires) autour d’un Chef de tribu qui connaît tous les bienfaits des plantes et pratique encore des rituels chamaniques. La vie s’écoule au fil des saisons et des événements…Par exemple les fêtes de mariages sont l’occasion de perpétuer le nomadisme puisque les hommes partent en forêt (une dizaine de jours) avec leurs sarbacanes à la chasse des mets de fête : ils doivent rapporter singes et dindes sauvages destinés aux agapes !

Ce temps passé à la « Casa del Suizo » et à ces balades en forêt est vraiment le point fort du circuit unissant découverte réelle des cultures, de la faune et de la flore avec un guide naturaliste compétent au grand confort de l’établissement dont les repas, proposés sous la forme de buffets, sont aussi un « must » !

Baños et la Route des Cascades

Avec regret, nous rejoignons la pirogue pour continuer notre route en Minibus vers Baños …

Arrêt « Artisanat » à Puyo où les objets en bois sculpté de « Balsa » retiennent toute notre attention : perroquets et autres figures emblématiques du pays prennent forme sous l’outil artistique de l’ouvrier puis revêtent leurs vives couleurs sous des pinceaux experts et bariolés.

Nous arrivons à Baños en fin de matinée. Située à 1.820 mètres d’altitude au pied du volcan Tungurahua (5.023 m) qui signifie « Gorge de feu », la petite ville – nichée dans une vallée féérique – aurait été fondée par les Espagnols en 1553 sous le nom de « Baños de Agua Santa », mais les lieux étaient occupés depuis longtemps par les indiens Puruhá et Panzaleo qui connaissaient les bienfaits des eaux thermales. Plus tard, les Dominicains l’évangélisent tandis que l’église de pierre de lave noire est consacrée à la Virgen del Agua Santa (« Vierge de l’eau sainte ») dont les miracles sont reconnus dans toute l’Amérique Latine ! Un superbe cloître blanc s’adosse à l’église.

La belle église en pierre de lave et son cloître immaculé

Ici, on pratique la culture de la canne à sucre destinée à la fabrication d’alcool (Canelazo). La Melcochas, pâte à base de sirop de canne, est également une spécialité de la ville comme la taille du « Tagua », un palmier spécifique dont le fruit recèle des graines appelées « Ivoire Végétal ». L’artisan retire l’écorce avec une hachette, puis l’intérieur, une matière blanche ressemblant à de l’ivoire à s’y méprendre ! Avec cette matière, il va sculpter puis polir toutes sortes d’objets qu’il colorera ensuite avec des éléments naturels. Le tagua est utilisée pour la fabrication de bijoux, de sculptures, de bibelots en forme d’animaux… De beaux cadeaux originaux à ramener !

A l’heure du déjeuner, nous prenons la direction de la « Maison des Lamas » où une communauté de femmes Kichwa tient « Table d’Hôtes » pour faire découvrir aux voyageurs le lama… en ragoût ! Pauvre lama… Perso, je le préfère en liberté et broutant sur l’altiplano !

A l’issue de cette belle journée, nous arrivons à Rio Verde (à 15 km de Banos), au cœur de cette fameuse « Route des Cascades » dans un hôtel absolument improbable : il s’appelle « Miramelindo » et offre de grandes chambres aux décorations ethniques (toutes différentes) vraiment charmantes, une piscine et un spa ! En anciens enfants émerveillés que nous sommes restés, nous faisons le tour des chambres, chacun s’enthousiasmant de la déco originale de la chambre du voisin ! Un vrai coup de cœur pour tous augmenté par le bon dîner local du soir et le breakfast composé de produits frais et généreux (site : miramelindo.com.ec)

Les cascades en « Tarabita » et le Chimborazo enneigé !

Ce matin sera sportif ! Nous commençons par la balade au « Pailon del Diablo » qui signifie « Chaudron du diable » et nous comprenons vite pourquoi : les cascades sont assourdissantes et les remous puissants… Bien sûr, nous ne sommes pas à Iguaçu… mais l’installation est néanmoins vertigineuse et surtout bien agencée avec ses dénivelés, ses ponts de singe branlants, ses différents panoramas… Pour traverser le fleuve, les Indiens ont longtemps utilisé cette nacelle motorisée appelée « Tarabita » : nous allons suivre leurs traces et expérimenter l’engin ! Bon, pour ceux qui sont habitués aux remontées mécaniques alpines : « Même pas peur » !!! Néanmoins, on se pose la question de savoir si les systèmes de sécurité sont tout aussi rigoureux que sous nos latitudes…

Après les montées d’adrénaline matinale, nous faisons route pour El Chimborazo, le plus haut sommet du monde si l’on entend par là le sommet le plus éloigné du centre de la terre. Il culmine à 6.310 mètres. Le premier refuge est à 4.800 mètres et nous allons l’atteindre avec notre Minibus… Mais les Dieux Incas ne sont pas avec nous et nous essuyons une redoutable tempête de neige bien que nous soyons en été, en janvier, dans l’hémisphère Sud ! Arrivés, non sans mal au camp de base, nous serons obligés d’en redescendre immédiatement de peur de rester coincés par la neige : notre véhicule n’est pas vraiment approprié à de telles conditions climatiques et notre chauffeur, bien qu’expérimenté, brave courageusement les éléments déchaînés mais a aussi hâte de retrouver un climat plus propice…


A Guamote, rencontre avec Eva, de l’Association « Inti Sisa »


Notre nouvelle étape se situe à Guamote où nous sommes logés à la « Art Guest House Inti Sisa».

C’est un B&B communautaire mais aussi un centre de formation pour des gens de tous les groupes de populations, les indigènes – les habitants originaux du pays – et les métisses – les habitants traditionnels des villes. Inti Sisa est un mot Quetchua. « Inti » signifie soleil et « Sisa » est une fleur… La fleur du soleil ? évidemment, le tournesol ! Inti Sisa a comme objectif de créer, par ses ateliers, des possibilités d’éducation dans son centre à Guamote et dans les différentes communautés indigènes. Le personnel d’Inti Sisa est composé de gens de la région, complétés par quelques volontaires européens dont Eva Gielis, Belge Flamande, et Général Manager de la Maison d’Hôtes et du Centre d’Education. « Je suis arrivée en 2011, dit-elle, en qualité de volontaire de base après avoir répondu à une annonce sur internet… Depuis, je n’ai plus eu envie de partir ! Ici, j’ai construit ma vie, et ma maison : j’ai 8 chiens, un chat, un cochon…Je suis parfaitement intégrée au village et j’adore monter des projets qui se concrétisent ! Nous travaillons avec 3 écoles dans les montagnes, avons, sur place, 6 professeurs qui enseignent à 40 enfants ; nous aidons les familles, commercialisons leur artisanat… Ce que j’adore ? Le travail d’équipe que nous menons : nous sommes une dizaine, assistés d’étudiants bénévoles de passage. Nos cuisinières ne sont pas des professionnelles mais ont été formées par des Chefs (Nous avons particulièrement apprécié le repas du soir !)… Je m’occupe aussi du problème des chiens errants qui sont si nombreux en Equateur et milite pour leur stérilisation »… Bref, Eva a trouvé, ici, un sens à sa vie et cela se ressent vraiment dans la paisible douceur de ses propos ! (Site : intisisa.com)


Le fameux « Train des Andes »

Départ matinal pour emprunter le fameux « Train des Andes » à Alausí pour 1heure 15 de route à travers des paysages de rêve. Le train descend par « La nariz del diablo » (Le nez du Diable) jusqu’à la gare désaffectée de Sibambe, au fond de la vallée… pour revenir sur ses rails !

La difficulté topographique de la montagne et le climat très pluvieux font de cette ligne (paraît-il) « le train le plus périlleux du monde » suivant Théodore Wolf qui étudia la géologie de l’Equateur à la fin du 19ème siècle. La plus grande difficulté n’est pas dans la configuration du terrain, poursuit-il, mais dans la nature de la roche et les conditions climatiques ». Cette montagne est appelée par les locaux « Condor Puruha » qui signifie « le Nid du condor ». Ils disent que jadis, c’était leur domaine mais qu’ils en ont été chassés par les explosions lors de la construction du train en 1902 ! Nous sommes assez unanimes pour trouver l’excursion beaucoup trop « touristique »… A l’étape (longue…),  il y a, cependant, un intéressant musée sur la construction de la ligne.

Nous poursuivons note route, sous la pluie, vers le site archéologique d’Ingapirca datant du 16ème siècle. Ce site Inca est le plus remarquable d’Equateur, découvert par le savant français La Condamine (Oui, celui qui définit la ligne de l’Equateur !). Édifié vers 1.500, Ingapirca était autrefois un important site religieux dédié à la divinité principale des Incas : le soleil. Mais aujourd’hui, il n’est pas de la partie : les Dieux Incas nous ont abandonnés et c’est sous une pluie torrentielle que nous le parcourons trempés et en vitesse accélérée !

Cuenca, la belle coloniale, Patrimoine de l’Humanité depuis 1999

A 2.530 mètres d’altitude, Cuenca, au bord de la rivière Tomebamba, jouit d’un climat tempéré. C’est la 3ème ville d’Equateur après Guayaquil et Quito.

Son magnifique centre colonial, classé au Patrimoine Mondial de l’Humanité, séduit les visiteurs depuis le 16ème siècle. Rues pavées, façades multicolores, ambiance décontractée, édifices religieux… La Nueva Catedral de la Inmaculada Conception est l’une des plus belles d’Amérique du Sud avec ses trois coupoles bleues. Elle est à la fois Romane, Renaissance et Gothique car finalisée après 120 ans de travaux (ceux-ci commencèrent en 1855 !). Sa spécificité : les clochers ne furent jamais érigés car, suite à une erreur de calculs, ils n’auraient pas supporté le poids des cloches ! Ses beaux vitraux sont l’œuvre d’artistes européens, l’autel est recouvert de feuilles d’or tandis que la chapelle est en marbre de Carrare directement importé d’Italie !

L’ancienne cathédrale « Catedral vieja » superbement restaurée et fermée au culte depuis 1981 abrite désormais un musée d’Art Religieux où se déroulent des événements culturels : concerts, expos… De riches familles ont contribué à l’édifice et créé des chapelles privées aux peintures murales exceptionnelles dont l’une date de 1573, ce qui est très rare.

Le Museo de las Culturas Aborigenes abrite une collection privée – précolombienne – particulièrement riche de quelque 5.000 pièces (poteries, céramiques, objets quotidiens du paléolithique, du néolithique, objets rituels, funéraires… Notre guide, Jorge, y est un interlocuteur inlassable et érudit. Nous écoutons, religieusement, ses récits, en sachant que nous n’aurons pas la capacité intellectuelle de retenir 1/10 de toutes ses connaissances ! Mais les gens passionnés savent si bien vulgariser leur savoir ! A l’heure du déjeuner, le Musée accueille les visiteurs dans son large patio pour une dégustation de produits locaux dont le fameux « tamal  de maïs ». Tout à côté, une jolie boutique propose l’artisanat de Cuenca.


La vraie histoire du « Panama » au Musée Ortega


Le label Homero Ortega est « La Référence Mondiale » en matière de chapeau de paille tissé à la main ! Homero Ortega fils a succédé à son père (décédé en 1999) avec sa sœur Gladys et c’est eux que nous rencontrons, dans leur « Boutique-Musée » pour évoquer l’épopée de ce célèbre chapeau porté désormais par les « people » de la planète… et les anonymes !

« Le chapeau de paille « Toquilla », dit Homero Ortega, appelé à tort « Panama » est originaire d’Equateur et plus précisément du village de Montecristi. L’histoire de ce chapeau commence en 1835 grâce à Bartolome Serrano qui en crée le premier exemplaire. Dès 1890, l’exportation commence vers Guayaquil puis vers l’étranger… La construction du Canal de Panama en 1912 crée une demande si forte auprès des ouvriers comme des notables, qu’il devient communément « Panama » ! Sa célébrité est telle qu’on voit, sur la photo d’inauguration, le Français Ferdinand de Lesseps, Maître d’œuvre, en porter un ! Ensuite, les photos de célébrités coiffées du « Panama » se succèdent au cours des décennies de Churchill à Roosevelt en passant par Gabin, Julia Roberts, Lady di, Brad Pitt, Sean Connery, Pavarotti, Madonna ou Johnny Depp…

« Nos chapeaux, poursuit Homero, sont réalisés à partir des jeunes fibres d’un palmier originaire d’Equateur appelé “Carludovica Palmata” aux qualités uniques et qui produit la « paja toquilla » fine, légère, souple, fraîche… Comme vous le voyez, celle-ci est tressée à la main… Nous avons une longue expérience dans la production des chapeaux de paille depuis plus de 100 ans et 5 générations… Un chapeau signé « Homero Ortega » n’est pas quelconque : c’est le meilleur des chapeaux ! Notre production est une parfaite fusion entre nature, art et culture qui sont devenus le symbole de notre identité. Tous nos modèles sont entièrement faits main et le musée « La magie du Sombrero » dévoile le processus complexe du tissage de la paille au produit fini. Il rend hommage à ces hommes et ces femmes dont le savoir-faire transcende les générations. Nous sommes fiers d’exporter dans le monde entier ! ». Effectivement, le musée est très intéressant, à la fois pédagogique et ludique… Il a, en plus, l’avantage d’être gratuit ! Mais le sens du marketing est récompensé : à la fin de la visite, on entre dans l’expo-vente et là, comment ne pas craquer devant tous ces modèles (plus de 600 !) plus chics les uns des autres ? Je m’suis payé un beau chapeau… évidemment !


Rencontre avec Magui de l’Hôtel de las Culturas

A Cuenca, nous logeons à l’Hôtel las Culturas, où Magui nous explique son projet : « J’ai étudié à l’Université, dit-elle, et obtenu un Master de tourisme. Ensuite, j’y ai travaillé en qualité d’enseignante « Tourisme » tout en continuant à étudier les langues. Cette maison appartenait à la famille de Xavier, mon mari, et c’était une Auberge de Jeunesse. J’ai eu l’idée d’y créer cet hôtel de 21 chambres et de l’appeler « Las Culturas » car nous appartenons à la même famille que le musée aborigène : c’est pour cela que dans chaque chambre il y a des pièces originales ! Je voulais un hôtel qui ait un concept de culture. C’est une maison historique et je prépare un bouquin pour la décrire : toutes les chambres sont autour du jardin où il y a des plantes aromatiques, des arbres locaux et des colibris qui viennent butiner. Nous avons ouvert en juillet 2016. La cafeteria-restaurant de 16 à 22 heures est destinée à tous les clients, même extérieur à l’hôtel. Logement et restaurant sont bien séparés. Les chambres sont aussi prêtées à des artistes de passage pour des expositions et des soirées artistiques et gastronomiques ; nos clients sont aussi sensibles à cette culture. Pour la gastronomie nous utilisons des ingrédients des communautés indiennes du commerce équitable. J’ai déjà des liens avec des agences de voyage, le musée, je suis ravie que les visiteurs apprécient mon pays. J’adore communiquer avec eux, leur expliquer notre cuisine.. J’ai aussi le projet de mettre en place du relationnel avec les fournisseurs : faire des expos, des dégustations de produits (quinoa, chocolat, café, savon, shampooing aux ingrédients naturels d’Amazonie (Curcuma, gingembre, cacahuètes), des produits cosmétiques aux plantes, de la cannelle à peine sortie de l’arbre pour donner la possibilité aux visiteurs de connaître les locaux. Je suis à la limite entre l’hôtel et la maison familiale où on peut échanger nos expériences. Cuenca reçoit beaucoup de nouveaux habitants dont USA et Canada… Je veux qu’ils s’assimilent et comprennent notre culture. J’organise des soirées à thèmes : Colombie, Argentine avec démo de tango, Mexique et aussi une soirée française (mes enfants vont à l’école française) ». Une excellente adresse ! Lien : hoteldelasculturas.com


De Cuenca à Guayaquil par la Route des Lacs

Nous quittons la belle Cuenca, ses églises, ses marchés et ses chapeaux somptueux pour traverser le Parc National de las Cajas qui s’étend sur la partie occidentale de la Cordillère des Andes entre 3.200 et 4.450 mètres. Avec ses lacs, ses panoramas, ses lagunes, ce parc est un lieu de rando merveilleux même s’il faut prendre en compte la marche en altitude qui peut vite devenir une vraie galère… Stop au col « Tres Cruces » : ses 4.120 mètres se font vraiment ressentir ! Heureusement que nous ne faisons que passer car nous ne nous sentons pas prêts pour le trek ! Petit à petit, le décor change : nous nous acheminons vers des paysages plus tropicaux… La chaleur gagne et les plantations de banane, cacao et rizières font leur apparition.

Découvrir une plantation de cacao…

Les producteurs de cacao d’Equateur sont réunis sous le label « Unocace » créé en 1999 pour réglementer la filière qui regroupe 1.800 membres des provinces de Guayas, Los Ríos, El Oro et Bolívar. Nous sommes sur la Route Touristique de la région de Guyas appelée « Theobroma » du nom savant du cacaoyer qui signifie « Nourriture des Dieux » en Grec !

Notre guide dans la plantation, Jenny, nous explique que le mode de culture actuel est identique à celui que pratiquaient déjà les Mayas puisque c’est au Mexique que commence l’histoire… La culture se déroule sous des arbres plus élevés et résistants qui se nommaient les « mères cacao ». Il s’agit surtout de bananiers (mais aussi de manguiers) faisant de l’ombre aux cacaoyers et leur fournissant de l’azote comme nourriture.

Le cacaoyer se multiplie par semis et, de novembre à avril, un arbre produit environ 120 cabosses. Après ouverture de la cabosse, les graines doivent être semées très rapidement car elles ont une durée germinative très courte. Les taux de réussite du bouturage et du greffage dépendent du génotype : les Criollo sont moins aptes à la multiplication végétative que les Forastero. La récolte du cacao a lieu deux fois par an. La coquille coupée restera sur place et se transformera en compost.

Deux étapes importantes ponctuent la récolte : celles de la fermentation puis du séchage. Vélasquez Jacinto, propriétaire des lieux nous explique : « Les fèves sont rassemblées dans les caisses en bois sous des feuilles de bananier et brassées pendant 4/5 jours. Les arômes du cacao se développent tandis que l’amertume se réduit. L’odeur est assez forte. Elles sont ensuite séchées au soleil une à deux semaines, avant d’être mises en sac pour l’exportation. Une grande partie de la production (75%) est achetée par la Suisse tandis que le reste est destiné au chocolatier équatorien Pacari qui produit un chocolat 75% cacao et 25% sucre de canne… »

Pourtant, au cours de notre séjour nous avons bien eu du mal à acheter du vrai chocolat, les supermarchés ne proposant que des placebos… Notre interlocuteur confirme : « Notre chocolat est, hélas, trop cher pour les Equatoriens »… Oui, les tarifs surréalistes pratiqués dans les boutiques d’aéroports nous ont laissés, effectivement, dubitatifs… Constat affligeant : le chocolat d’Equateur – qui fait son renom – est vendu dans le monde entier… sauf en Equateur… ou alors en discrète quantité et uniquement aux nantis…

Guayaquil, la « Perle du Pacifique »

Dernière étape du circuit NF : Guyaquil, la première ville d’Équateur, sa capitale économique et le port le plus important de la côte ouest de l’Amérique latine. Guayaquil fut fondée en 1537 par Francisco de Orellana qui la nomma « Muy Noble y Muy Ciudad de Santiago de Guayaquil ». Il existait auparavant un village indigène à l’emplacement de la ville. Selon la légende, la ville aurait été nommée ainsi en raison de l’union du chef Indien Guayas et de son épouse Quil. Pour d’autres historiens, le nom viendrait tout simplement du patronyme du chef Guayaquile qui habitait la zone avant la refondation de la colonie espagnole.

Le 26 juillet 1822, José de San Martín et Simón Bolívar, les deux grands Libérateurs de l’Amérique Latine face aux troupes espagnoles, eurent une célèbre rencontre à Guayaquil, au cours de laquelle ils dressèrent les plans d’Indépendance de l’Amérique du Sud. La Rotonda (la Rotonde) commémore cette rencontre historique : Cet hémicyle de marbre fut inauguré en 1938 sur ce qu’on appelle aujourd’hui le Malecón 2000, au bord du río Guayas, et les deux statues des deux plus grands Libertadores ont été réalisées par le sculpteur espagnol José Antonio Homs et transportées depuis l’Europe par le bateau à vapeur hollandais Bos Koop.

Rien ne subsiste de l’architecture coloniale, à cause des incendies. Le quartier le plus ancien de Guayaquil, perché sur une butte, est « Las Peñas », construit à la fin du 19ème siècle au bord du fleuve Guayas. Ce quartier, entièrement restauré, fait partie des 100 monuments historiques, architecturaux et culturels de l’Humanité depuis 2003. C’est le domaine des artistes en tous genres, surtout des peintres : un petit air de Montmartre du Pacifique ! Longtemps Guayaquil a souffert d’une réputation sulfureuse mais aujourd’hui, ses rues sont devenues sûres et l’omniprésence policière rassure locaux et voyageurs…

La Cathédrale de Guayaquil fut construite en 1547 sur le Cerro Santa Ana, mais un incendie ravagea l’ouvrage fait en bois en 1692 et on décida alors de construire une nouvelle église paroissiale à un autre endroit de la ville en 1695. Un nouvel édifice de style néogothique bâti entre 1924 et 1937 fut construit à la place, la Cathédrale Métropolitaine de Guayaquil actuelle qui se trouve en plein coeur de la ville.

Le Parque de las Iguanas

En face de la cathédrale, le Parque Seminario est aussi connu aussi sous le nom de Parque Bolívar ou encore Parque de las Iguanas. Il a pour particularité d’être habité par une énorme colonie d’iguanes terrestres en toute liberté. Tous les jours, vers midi, ces reptiles au physique de monstres préhistoriques descendent des arbres pour profiter de la générosité des promeneurs venus les gaver de feuilles de salade ! La course à la nourriture se termine souvent en pugilat entre les différents protagonistes sous l’œil goguenard des pigeons ! Un vrai spectacle qui se répète à l’infini ! Au centre du parc se dresse une statue équestre du libérateur Simón Bolívar, inaugurée en 1889.

Le Malecon Simón Bolivar est un joli parc, entre l’avenue principale de la ville et le fleuve, où se mêlent le moderne et le pittoresque. Ici, la population est folle de foot et on trouve les deux clubs les plus populaires du pays : Le Club Sport Emelec et le Barcelona Sporting Club qui constitue un club de prestige en Amérique latine et peut se vanter de posséder l’un des plus beaux stades recensés au monde.

Le Malecón 2000 est une longue promenade aménagée le long du río Guayas sur l’ancien Malecón Simón Bolívar datant de 1920. Il offre de nombreuses activités : musées, jardins avec fontaines, centre commercial, restaurants, bars… et la première salle de cinéma Imax d’Amérique du Sud. On peut aussi naviguer sur le fleuve, le temps d’une mini-croisière… Vraiment un joli front de mer mais dont l’accès est un peu gâché par des barrières qu’il faut contourner… Sans doute le tarif de la sécurité !

Le Parc Historique Guayaquil

Autre centre d’intérêt : Sur les rives du Río Daule, le Parc Historique Guayaquil possède une forêt de mangrove qui peut être parcourue à pied sur un sentier aménagé afin de pouvoir découvrir les 28 espèces animales qui l’habitent comme les cerfs de Virginie, les ratons laveurs, les pécaris, les paresseux, les singes, les crocodiles ou les perroquets. Le site possède également une réplique de l’ancienne Guayaquil et certains édifices sont d’authentiques demeures de l’époque républicaine qui furent déplacées dans ce parc, formant avec le Malecón 1900, la Gare Fluviale, le tramway, l’éclairage d’antan et des personnages en costume d’époque, une cité où le temps se serait arrêté depuis plus d’un siècle.

Le circuit va s’achever au Grand Hôtel Guayaquil après un dîner d’adieux… La plupart des participants continuent avec l’extension aux îles  Galapagos … Pour notre part, nous allons explorer la Côte Pacifique puis remonter vers Quito où nous devrons prendre notre avion  « Retour » … A suivre le prochain épisode !


Ce qu’ils en pensent…


Brigitte et Philippe

Ils viennent de Bretagne et sont tous deux dentistes. Ils ont choisi l’Equateur pour retrouver des amis Américano-Equatoriens… « Un projet de longue date pour découvrir le pays de notre amie Sylvia, dit Brigitte… Le groupe était très soudé et l’ambiance sympa. Pour découvrir toutes les facettes de l’Equateur très divers, nous continuons sur les Galapagos et attendons beaucoup de cette nouvelle destination. Nous avons particulièrement apprécié Jorge, notre guide, vraiment érudit, je le recommanderais volontiers ».

Sylvia et Jean-Pierre

Elle est Equatorienne, il est Breton… ils se sont rencontrés à la Duke University de Caroline du Nord… Depuis des décennies, ils partagent leur vie entre les USA, la Bretagne et l’Equateur : une maison dans chacun de ces pays ! Ils avaient organisé ce circuit pour retrouver leurs amis Bretons qu’ils voient tous les étés en Bretagne. NF a combiné le voyage pour que leurs horaires coïncident. Ils sont ravis de leur circuit : le seul bémol est, sans aucun doute, le temps qui n’était pas au beau fixe : encore les facéties d’ El Niño ! »

Merci à Jorge !

Jorge, guide professionnel, nous a accompagnés tout au long du circuit « Equateur des Traditions ». De l’avis général, c’est un passionné de son pays qui sait communiquer et transmettre cet amour. Un grand MERCI à lui pour avoir été attentif à toutes nos demandes, nos questionnements, en essayant toujours au mieux de résoudre les problèmes qui se posaient. Jorge travaille en free-lance mais collabore à NF (Désormais Tui) depuis 1996, année où il fit un stage dans les bureaux parisiens pour sensibiliser les commerciaux à la destination « Equateur ». « Je n’ai pas choisi l’itinéraire, dit-il, simplement donné quelques conseils sur des hôtels ou des restaurants… J’ai trouvé le groupe très sympa et ai eu vraiment du plaisir à vous faire découvrir mon pays ! ».


*** Un autre « Merci » à Geoffrey Bouret, Attaché de Presse Tui France pour avoir organisé notre participation au circuit « Equateur des Traditions » et à Victoria Proffit, Responsable des Relations Presse pour ce partenariat. Site : tui.fr


Copyright : Textes / Dany Antonetti – Photos / Gérard Antonetti

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