USA : Get your kicks on the Route 66 (1)

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De Chicago à Los Angeles,
éclatez-vous sur la Route 66 !

 

Get your kicks on the Route 66

Albuquerque :

Remember The Route !

Au 19ème siècle, seules des pistes existent pour relier l’Est à l’Ouest des Etats-Unis. Créées par les Indiens et les pionniers, elles ont été tracées sans cohérence régionale et encore moins nationale. La traversée peut durer un an… En 1869 a lieu la première liaison transcontinentale en train tandis que les premières automobiles – fabriquées par Henry Ford – apparaissent en 1893. Ensuite, les choses s’accélèrent : au début des années 1920, sur plus de 4,5 millions de kilomètres de pistes, 40 000 sont accessibles en voiture. En 1921, les premiers fast-food apparaissent… Le Congrès décrète que les pistes doivent offrir un véritable réseau routier. A cette époque, il faut 2 jours et 3 nuits en train pour relier Chicago à Los Angeles. Le même voyage en voiture prend des semaines et on n’est pas sûr d’arriver : crevaisons, pannes, stations essence rares, cartes approximatives, panneaux inexistants et pistes impraticables à la moindre averse ! En Californie, le désert Mojave se traverse encore en suivant la ligne de poteaux télégraphiques… A l’automne 1925, le tracé de la route est approuvé de manière définitive. Confié à Cyrus Stevens Avery, un homme d’affaires originaire de Tulsa, en Oklahoma, il permet de désenclaver le riche Middle West, de relier des centaines de communes rurales et d’acheminer les produits agricoles. La route traverse des endroits essentiellement plats et au climat plus modéré que les routes du Nord en longeant généralement la voie ferrée et le télégraphe.

En 1926, le gouvernement  américain ratifie l’acte de naissance de l’U.S. Highway 66
ImageC’est la naissance officielle de celle que l’on appellera «The Main Street of America», la voie royale de l’Amérique. Ce nom apparaîtra pendant un demi-siècle sur les cartes, brochures et guides de voyage. Les panneaux publicitaires, la restauration au volant et les motels se développent… En 1928, une course pédestre internationale, la Footrace, est organisée entre Los Angeles et New York, en suivant le tracé de la 66 jusqu’à Chicago. Dès 1929, dans l’Illinois et le Kansas, la 66 est entièrement bétonnée. Elle l’est au deux tiers au Missouri et au quart dans l’Oklahoma. Entre le Texas et la Californie, seuls 100 km (sur 2000) sont construits en dur.

Au début des années 30, la sécheresse et les tempêtes de sable frappent le Middle West : c’est le Dust Bowl (le Bol de Poussière). Il pousse des milliers de fermiers de l’Oklahoma (les Okies) et de l’Arkansas (les Arkies) à migrer vers l’Ouest. Au total, ce sont 3 millions de personnes (15% de la population de l’Oklahoma) qui sont obligées de quitter leurs terres et leurs maisons à la recherche d’un nouvel Eldorado, et de traverser des centaines de kilomètres de campagne inhospitalière sans croiser ni motels, ni stations essence ni restaurants. Certains avaient peint sur leur voiture : «California or bust» (la Californie ou la mort).

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Williams en Arizona

John Steinbeck décrit cette triste période de migration où les fermiers sont chassés de leurs terres et poussés au départ. Il raconte l’épopée vers l’Ouest (en 1939) de la famille Joad, dans le roman «Les raisins de la colère», qui donnera lieu à l’adaptation cinématographique de John Ford ayant Henry Fonda pour tête d’affiche. Steinbeck surnomme la route «Mother Road» (La mère des routes). Ecoutons ses propos : «La Nationale 66 est la grande route des migrations. 66… le long ruban de ciment qui traverse tout le pays, ondule doucement sur la carte, du Mississippi jusqu’à Bakersfield… à travers les terres rouges et les terres grises, serpente dans les montagnes, traverse la ligne de partage des eaux, descend dans le désert terrible et lumineux d’où il ressort pour de nouveau gravir les montagnes avant de pénétrer dans les riches vallées de la Californie. La 66 est la route des réfugiés, de ceux qui fuient le sable et les terres réduites, le tonnerre des tracteurs, les propriétés rognées, la lente invasion du désert vers le nord, les tornades qui hurlent à travers le Texas, les inondations qui ne fertilisent pas  la terre et détruisent le peu de richesses qu’on pourrait y trouver. C’est tout cela qui fait fuir les gens, et par le canal des routes adjacentes, les chemins tracés par les charrettes et les chemins vicinaux creusés d’ornières les déversent sur la 66. La 66 est la route-mère (The Mother Road), la route de la fuite».

La construction de la route 66 progresse en fonction des possibilités locales et de l’expérience acquise : en 1931, elle est achevée en Oklahoma, en 1934 en Californie et en 1937 au Texas et au Nouveau-Mexique.

En 1938, la route est complètement pavée de Chicago à Los Angeles

ImageLe coût d’un tel projet, les handicaps technologiques et l’énormité des distances expliquent les 12 ans de travaux nécessaires. Pendant et après la deuxième guerre mondiale, de nombreux Américains, soldats et civils, traversent le pays. Les forces américaines organisent leur ralliement ainsi que leur défense face à la menace d’une attaque japonaise sur la Californie. De nombreuses usines d’armement, des bases militaires et des camps d’entraînement sont installés le long de la route qui devient un axe stratégique pour le transport des hommes et des armes. En 1946, Bobby Troup compose les paroles de la chanson « Get your Kicks on Route 66 » (Eclatez-vous sur la Route 66), dont Nat King Cole fait immédiatement un succès. Huit millions d’Américains émigrent vers l’Ouest, la moitié en Californie. Le mythe se poursuit dans les années 50 avec le roman-culte de Jack Kerouac «Sur la Route». Dans les années 60, la route 66 est si populaire que la chaîne de télévision CBS lui consacre une série (Route 66, diffusée de 1960 à 1964) dont les deux héros roulent en Chevrolet Corvette. Dessinée en 1954, cette dernière devient l’emblème de la route. Depuis ses débuts et jusqu’à nos jours, la route 66 et ses environs apparaissent au cinéma comme dans le fameux «Easy Rider»…

Avec la multiplication des automobiles et l’apparition des congés payés, de plus en plus de personnes empruntent la Route 66

ImageInadaptée à l’augmentation du trafic, la vieille route à 2 voies s’effondre. Elle est devenue trop étroite pour les voitures d’après-guerre et les accidents sont très nombreux. Elle sera surnommée Bloody Highway (la route sanglante), Two-Lane Killer (le tueur à deux voies), Death Alley (Allée de la mort), Camino de la Muerte (Chemin de la mort)… mais reste néanmoins la route principale vers l’Ouest. Elle contribue à la croissance économique des différents états traversés et offre de nombreux emplois : motels, stations essence, restaurants, magasins de ravitaillement et de souvenirs… En 1954, le gouvernement décide du remplacement de la vieille route par des autoroutes inter-états inspirées du réseau allemand dont l’efficacité a impressionné les troupes américaines pendant la guerre. Commencées en 1956, ces autoroutes causeront la mort de nombreuses petites villes. Les plus proches bénéficient d’une bretelle d’accès, les autres, ne possédant pas de sortie, deviennent des villes fantôme (ghost towns). Ce projet d’autoroutes devait à l’origine être terminé en 1972. Les travaux dureront près de 30 ans et coûteront 10 fois plus cher que prévu. Dès Janvier 1977, les panneaux de la route 66 sont retirés dans l’Illinois… Au fur et à mesure de leur construction, les nouvelles autoroutes rendent le voyage plus rapide et plus confortable (fin des portions de route en mauvais état ou inondées, chaussées plus larges, plus de voies de circulation). En 1984, on inaugure le tronçon final d’un réseau de 9 autoroutes inter-états.

La ville de Williams (Arizona) est la dernière à être contournée par l’I-40. Il n’est désormais plus nécessaire d’emprunter la 66 pour se rendre de Chicago à Los Angeles. Cinq autoroutes la remplacent : I-55 de Chicago à Saint Louis, puis la I-44 jusqu’à Oklahoma City, la I-40 jusqu’à Barstow, la I-15 jusqu’à San Bernardino et la I-10 dans la banlieue de Los Angeles. La décision est prise d’effacer toute signalisation « 66 ». Celle-ci est rayée des cartes !

Remember  «The Route 66»… pour son 75ème anniversaire

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Harley Davidson’s women à Albuquerque

En Novembre 1987, l’état d’Arizona décide de donner la distinction de «Route Historique 66» à la portion de l’US 66 allant de Seligman à Kingman (c’est une des rares portions à apparaître sur les cartes actuelles). Des associations se forment dans tous les états traversés par la route (8 en tout : Illinois, Missouri, Kansas, Oklahoma, Texas, Nouveau-Mexique, Arizona et Californie) ) et de nombreux panneaux « Historic Route 66 » surgissent. Sauvée de l’oubli et partiellement restaurée, la «Mother Road» demeure aujourd’hui un mythe qui a participé de manière active à l’histoire américaine et qui est synonyme de liberté et d’aventure ! A l’occasion de son 75ème anniversaire, nous avons parcouru un road-movie sur toute la longueur de ce tracé légendaire qui sera particulièrement célébré à Albuquerque grâce à la participation de tous les états  concernés par son passage au Festival «Remember The Route» qui s’est déroulé le week-end du 21 Juillet 2001. Embarquement immédiat… Get your kicks on the Route 66 !

Chicago, l’Architecturale, est la 3ème ville des Etats-Unis
ImageChicago, qui s’étale sur 100 km le long du lac Michigan, fait partie de ces villes (comme Marseille d’ailleurs) qui ont bien eu du mal à se débarrasser d’une réputation sulfureuse… Longtemps l’image projetée  par la mégapole, et pérennisée par le cinéma ou la télévision, fut celle de la lutte acharnée entre les patrons de la mafia, Al Capone en tête, et les «Incorruptibles» (The Untouchables), super-flics américains à la bravoure légendaire… Aujourd’hui, tout cela fait partie du folklore et Chicago peut s’enorgueillir d’avoir retrouvé sa respectabilité grâce à un dynamisme colossal qui la porte même à rivaliser avec New York. Les drames qui ont émaillé son histoire ont dopé son énergie créatrice pour la propulser au sommet…

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Au sommet, il y a longtemps qu’elle y est puisqu’elle détient un certain nombre de records comme le plus grand aéroport du monde, O’Hare transportant 58 millions de passagers par an, la plus grande gare, le plus grand port intérieur en eau douce, le plus haut gratte-ciel jamais construit, la Sears Tower (443 m) mais qui est aujourd’hui dépassée de huit mètres seulement par deux tours jumelles de Kuala Lumpur en Malaisie… Elle possède aussi la plus haute église, Chicago Temple (173 m), le plus grand Centre de Congrès (Mc Cormick Place)… Ici fut construit le premier Mac Donald, inventés le chewing-gum ou le téléphone, créée l’industrie du cinéma (au tout début des années 20), élevés d’immenses studios où travailla Charlie Chaplin, imaginée la statue des Oscars… Et surtout une architecture avant-gardiste «Art Déco» qui allait révolutionner tous les critères d’esthétisme en matière d’aménagement d’espace en usage jusqu’alors.

Tout commence en 1763 lorsque deux Français, Louis Joliet, explorateur et marchand de fourrure, et le Père jésuite Jacques Marquette découvrent le site peuplé d’Indiens.

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Metropolitan Detention Center : la prison de Chicago !

L’endroit s’appelle «Checagou» (oignon sauvage en indien) en raison de la forte odeur des oignons qui y poussent… Il faudra des dizaines d’années aux colons pour créer la ville. En 1833, Jean Baptiste Point du Sable, un Québécois de père Français et de mère noire dominicaine, en sera le fondateur. Chicago doit son essor rapide au développement du chemin de fer. Dès 1848, marchands et industriels affluent, transformant la ville en capitale économique du Midwest. Des marchés se créent : céréales, bétail, viande, aciéries, matières premières… En 1870, on recense 300.000 habitants et vingt ans plus tard le million est atteint ! Pourtant, Chicago connaît le 8 octobre 1871, un terrible incendie qui se propage en un temps record. La légende dit que la vache d’une certaine Madame O’Leary aurait mis un malencontreux coup de sabot dans une lampe à pétrole… La ville recense plus de 250 morts, 90.000 personnes sans abri et 800 hectares de ruines. Cet épisode tragique sera le point de départ d’une reconstruction architecturalement et technologiquement nouvelle.

ImageLes premiers gratte-ciel (Home Insurance Building) à armature métallique apparaissent dès 1885, avant ceux de New York ! Trois ans après la catastrophe, Chicago compte plus de 3.000 édifices. Et puisqu’il n’y a pas assez de place, on construit en hauteur. Quatre sociétés fondées dans les années qui ont suivi le grand incendie sont à l’origine de la transformation de Chicago : William Le Baron Jenney, Burnham & Root, Holabird & Roche, Adler & Sullivan. William Le Baron Jenney, admirateur des cathédrales gothiques françaises, invente les «Chicago windows», larges fenêtres à triples panneaux qui laissent une grande place à la lumière même dans les derniers étages d’un édifice. On lui doit aussi le Manhattan Building, haut de 62 mètres et 16 étages qui fut le premier immeuble soutenu par une armature d’acier fixée par des rivets offrant une meilleure résistance au vent. En compétition avec New York et Saint Louis, Chicago est choisie pour accueillir l’Exposition Universelle de 1893, la «World’s Columbian Exposition» qui célèbre le 400ème anniversaire de l’arrivée de Christophe Colomb sur le continent Américain. Succès sans précédent, la manifestation accueillera 27 millions de visiteurs ! Pour l’occasion, Chicago se dotera de son célèbre métro aérien, le «Loop» qui a été sauvé récemment de la démolition par des amoureux du patrimoine, et créera de nombreux musées et lieux de culture : Art Institute (Un des plus importants musées américains avec sa collection d’impressionnistes), Palace of Fine Arts, Chicago Public Library, Université de Chicago, Field Museum of Natural Industry… En 1909, l’architecte Daniel Burnham, qui voulait faire de Chicago le «Paris de la prairie» conçoit un plan d’aménagement de la ville en créant ou restaurant 550 parcs… Aujourd’hui, Grant Park, Lincoln Park et le Lakeshore accueillent concerts, festivals et activités gratuites tout l’été.

A Oak Park, les maisons «Prairie» de Franck Lloyd Wright

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Si vous avez un peu de temps, n’hésitez pas à vous rendre à Oak Park, banlieue «verte» de Chicago pour admirer les maisons «Prairie» de Franck Lloyd Wright. D’origine galloise, l’architecte le plus célèbre de Chicago a créé là 25 maisons originales. Il y a vécu de 1889 à 1909. L’objectif de cette philosophie architecturale est de laisser la nature et la lumière pénètrer dans la maison et d’intégrer aussi souvent que possible le paysage extérieur à l’habitation. Son principe est simple : utiliser des matières nobles comme le bois ou la brique et des couleurs comme le vert et le marron. L’intérieur est un espace ouvert et fluide d’où murs et cloisons tendent à disparaître. Les fenêtres sont «des écrans de lumière». Contrairement à la maison «Victorienne» qui est verticale, la «Prairie Style» est horizontale. On visite cette maison de 25 pièces où l’architecte vécut avec sa nombreuse famille (6 enfants). Très intéressant et avant-gardiste ! Autre centre d’intérêt à Oak Park : Ernest Hemingway y nacquit en 1899 et y vécut jusqu’en 1917. Sa maison natale se visite ainsi que le musée qui y est consacré.

Il est préférable de ne pas louer de voiture car le stationnement à Chicago est un véritable casse-tête très onéreux et les transports en commun (comme le «Loop») sont un moyen intéressant de visiter la ville. Le mieux sera de prendre possession du véhicule à l’aéroport le jour de votre départ (comme nous l’avons fait nous-mêmes) sur la Route 66 !

A NE PAS MANQUER A CHICAGO

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L’Aquarium de Chicago

Quelques jours (4 ou 5 au moins) seront nécessaires pour avoir un aperçu de Chicago et en goûter l’atmosphère : – La visite passera parMarshall Field’s, l’un des plus grands magasins du monde aux 12 étages, ouvert depuis 1852, avec une halte-déjeuner au Walnut Room, élégant restaurant du 7ème étage.  – Le sommet de la Sears Tower  au 103ème étage et à 443 mètres d’où l’on peut admirer toute la «skyline» et faire des photos sublimes. – Union Station, la gare avec son fameux escalier d’où dégringole le landau dans les «Incorruptibles» de Brian de Palma avec Kevin Costner et Sean Connery. – The Art Institue of Chicago. – Navy Pier, la grande jetée ludique aux nombreux restaurants et sa grande roue de 40 cabines au bord du lac Michigan, d’où l’on pourra embarquer sur les bateaux «taxis» pour rejoindre le Field Museum of Natural History, l’un des plus importants musées d’histoire naturelle et d’ethnologie du monde et, tout à côté l’Aquarium «John G. Shedd Aquarium»,remarquable avec son récif corallien et ses shows de dauphins. – Un tour de Chicago en bateau d’où les angles de prise de vues seront différents… – On ira dîner à «The Signature Room», restaurant panoramique au 95ème étage du John Hancock Center, le 3ème plus haut gratte-ciel de Chicago, pour admirer la ville, la nuit, et enfin apprécier du bon jazz ou du blues dans un des nombreux clubs en vogue de la ville… Et si vous vous trouvez à Chicago, un dimanche matin, faites l’expérience du «Gospel Brunch» à la «House of Blues». C’est grandiose !

En route (66) pour la traversée de l’Illinois…

ImageAprès les quelques jours à s’émerveiller sur la beauté verticale de Chicago, «Get your kicks on the Route 66»… Nous voilà prêts à affronter les quelque 2000 miles (environ 4.000 km) qui nous conduiront (en trois semaines) au bord de l’Océan Pacifique à Santa Monica, quartier privilégié de Los Angeles. Bon, il faut l’avouer, tous les guides de tourisme nous annonçaient le début de la «66» à l’intersection de Jackson Boulevard et de Michigan Avenue… Nous n’avons pas trouvé trace de la plaque de départ «Historical Route 66 starts here» (qui pourtant existe !) et avons dû emprunter l’Interstate 55 pour échapper à la grande banlieue de Chicago. Notre première tentative à Bolingbrook fut un échec… Retour sur l’Interstate et encore quelques dizaines de kilomètres pour finir par trouver les fameux panneaux. La suite en Illinois était plus facile. La Route 66 longe l’autoroute et passe par Wilmington où  tout le monde s’arrête pour photographier Gemini Giant du restaurant Launching Pad.

ImageA Dwight, la station-essence désaffectée vaut le détour. Au sud de Bloomington, les fermiers de Funks Grove fabriquent leur sirop d’érable depuis 1890 ! Un peu plus loin à Mc Lean, le Dixie Truckers Home est le rendez-vous des camionneurs empruntant l’axe routier. Tout le «merchandising» Route 66 est en vente à la boutique et nous en profiterons pour acheter des tee-shirts à l’effigie de la Route, histoire de se mettre dans l’ambiance !

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Gemini Giant

La Route défile en une longue ligne droite, rectiligne, ornée de fils électriques très bas et à perte de vue… Un peu l’ambiance d’Hitchcock ! Partout d’immenses prairies céréalières mènent à Springfield, capitale de l’Illinois depuis 1837 et première étape de notre périple. Springfield est la ville d’Abraham Lincoln, l’un des plus populaires présidents des Etats-Unis qui y nacquit en 1844 et vécut là jusqu’en 1861. On visite sa maison «Lincoln Home», le cabinet juridique «Lincoln-Herndon Law Official Building» où il exerça son métier d’avocat jusqu’en 1852, «l’Old State Capitol» qui fut le centre du gouvernement de 1839 à 1876 et la tombe du président «Lincoln Tomb State Memorial» assassiné en 1865.

Au matin, nous continuerons la Route 66 Illinois, facile à suivre, et qui passe par des petites villes typiques comme Litchfield avec son café, Mount Olive qui possède la «Soulsby Station», la plus ancienne station-service de la route… pour arriver à Saint Louis, capitale du Missouri et porte d’entrée de l’Ouest.

Saint-Louis/Missouri : la Porte de l’Ouest !
ImageAu confluent du Missouri et du Mississippi, Saint Louis est «The Gateway to the West» (La porte de l’Ouest) dont le passage est symbolisé par la «Gateway Arch», immense arche d’acier de 192 mètres de haut érigée en 1965, en hommage au Président Jefferson. Véritable «Tour Eiffel» du Missouri, l’arche reçoit chaque année des millions de visiteurs. C’est le monument le plus élevé des Etats-Unis. La montée au sommet s’effectue en cabines de quatre personnes, système tout à fait différent des habituels ascenseurs. De là haut, la vue est magnifique sur les berges du Mississippi et sur toute la ville. Au pied de l’arche, le musée «Museum of Westward Expansion» retrace la conquête de l’Ouest laissant une grande place aux «Native Americans», dernière appellation donnée aux peuples Indiens…

Un Français, Pierre Laclède, est à l’origine de la fondation de Saint Louis en 1763. Il y crée un comptoir commercial pour les fourrures qu’il baptise Saint Louis en l’honneur du roi de France Louis IX. Lorsqu’en 1804, les explorateurs Lewis & Clark sont envoyés par le Président Jefferson pour remonter le Missouri, ils ne savent pas qu’ils vont accomplir un exploit en atteignant le Pacifique. Saint Louis devient alors la dernière escale avant les montagnes et la «Porte de l’Ouest». Pendant des décennies, des entrepreneurs font fortune en vendant leur négoce aux pionniers. Le premier bateau à aube arrive à Saint Louis en 1817 augurant une nouvelle ère de commerce le long du Mississippi. Il est alors coutumier de voir plus de onze navires parcourir le Mississippi.

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Gateway Arch

Les nouveaux immigrants changent la face de Saint Louis tout au long du 19ème siècle. Se joignent aux Français, Espagnols, Indiens et descendants d’Africains, Allemands et Irlandais chassés de leur île par la famine. Ils ont tous entendu parler de la possibilité de s’enrichir à Saint Louis ! En 1874, le train qui apparaît amorce le déclin du commerce par bateau. On ouvre la grande brasserie «Anheuser-Busch» dont se visitent encore les installations, on crée des usines de textiles et de chaussures comme celle qui abrite aujourd’hui le «City Museum». On dit alors de Saint Louis qu’elle est «première en chaussures, en alcool, mais dernière en championnat» (à cause de sa mauvaise place au classement du baseball !). En 1904, on célèbre les 100 ans de l’expédition de Lewis & Clark et le «Forest Park» est transformé en immense parc d’attraction draînant 20 millions de visiteurs de 43 pays différents pendant 7 mois. Le cône d’ice cream et le thé glacé naissent ici. La chanson «Meet me in Saint Louis» (retrouve-moi à Saint Louis) chantée par Judy Garland dans le film du même nom, fait connaître la ville au monde entier. La même année, les Jeux Olympiques octroyés à la «Washington University» de Saint Louis finissent de positionner St. Louis au rang de capitale mondiale.

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Union Station devenue
hôtel et Centre Commercial

La 1ère course internationale de Ballon se tient en 1908 et moins de 20 ans plus tard, Charles Lindbergh et son avion partent de là pour traverser avec succès l’Atlantique ! D’ailleurs le premier vol New York/Paris de 1927, se fait à bord d’un avion appelé comme chacun le sait, «Spirit of Saint Louis» ! Comme à Chicago, le violent incendie qui détruit la ville en 1849 et se déclare sur le bateau à aube «White Cloud» a pour effet de doper la création architecturale. Les riches habitants qui avaient fait fortune dans le commerce font reconstruire leur cité d’une façon harmonieuse. Briques rouges, rues pavées, frises de terre cuite, verre et acier… sont les matériaux qui font l’architecture de Saint Louis, multiculturelle peuplée d’Indiens (Native Americans), d’Africains-Américains, d’Hispaniques, d’Asiatiques et un tas d’autres cultures… Leur présence et celle de nouveaux arrivants continue d’influencer la vie sur les rives du Mississippi et du Missouri. Côté musique, St. Louis demeure la capitale du Blues ; Joséphine Baker commença sa carrière à Saint Louis avant de partir à Paris… W.C.Handy composa le «St Louis Blues». Pour ne citer que les plus importants : Miles Davis, Chuck Berry qui honora St Louis avec son fameux «Blueberry Hill», (quartier de la ville), Ike & Tina Turner…

A NE PAS MANQUER A SAINT-LOUIS

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Missouri Botanical Garden
– La Gateway Arch, bien sûr ! – A l’ouest du centre s’élève la Cathedral Basilica of Saint Louis, sa conception originale combine une architecture extérieure de style roman à un magnifique intérieur de style byzantin.  Elle renferme la plus grande collection de mosaïques du monde, créée par vingt artistes différents et couvrant plus de 8.000 m2. En 1921, la Ravenna Mosaic Co. commença la mise en place de 41,5 millions de morceaux de mosaïque en tesson de verre d’une palette de plus de 7.000 couleurs… Elle fut terminée… en 1988 ! – Le Jardin Botanique«Missouri Botanical Garden», renommé non seulement par la beauté et la variété de ses jardins mais aussi par son programme de recherche scientifique sur la forêt tropicale (rainforest) et d’autres écosystèmes actuellement menacés sur la planète. – Le St. Louis Zoo : ses 6.000 animaux dont de nombreux menacés d’extinction et son «Insectarium». – Le St. Louis Art Museum : sa collection de 30.000 objets, de l’ancien au contemporain avec des espaces pré-colombiens et une grande collection d’expressionnistes Allemands. – En ville, le magnifique hall de la gare «Union Station» abrite désormais un centre commercial avec de nombreux restaurants et le «lobby» (Hall d’entrée) de l’hôtel Hayatt. Il faut noter l’usage de la lumière comme élément architectural à part entière. Designé en 1894, la gare d’Union Station était, à l’époque, la plus grande du monde ! – Laumeier Sculpture Park, un immense jardin de sculptures avec une collection permanente et des expositions itinérantes. – St-Louis Riverfront, les rives du fleuve et ses bateaux à aube. – Cahokia Mounds State Historic Site, un lieu chargé de l’histoire de la civilisation indienne.
Image– Route 66 State Park avec de nombreux chemins pédestres et pistes cyclables ainsi qu’un musée gratuit rappellant l’époque où la Route était «America’s Main Street» (la rue principale de l’Amérique). – La visite de la brasserie «Anheuser-Busch Brewery». – Le délirant «City Museum», un lieu dingue, créé à partir de matériaux entièrement recyclés, installé aux trois premiers étages d’une ancienne usine à chaussures et consacré aux enfants avec des jeux d’aventure interactifs et des ateliers de création toute la journée, «Un endroit où l’art et l’aventure se retrouvent au coeur de la ville». Aux étages suivants, on découvre «l’International Arts Complex» avec des expositions aussi farfelues que celle des poignées de portes, des outils détournés de leur usage «Tools as Art» (outil comme objets d’art) ou le grille-pain, «The Toaster» en 600 pièces de collection élevé aussi au rang d’objet d’art ! ça, c’est l’Amérique… D’ailleurs, à noter qu’un peu plus bas, au Texas, sur la Route 66, un musée est consacré au fil de fer barbelé…

Au nord de la ville le «Old Chain of Rocks Bridge» était le pont original de la Route 66. Il est aujourd’hui réservé aux piétons et aux vélos mais seulement le week-end. Malheureusement, nous sommes passés en semaine… Une heure au sud de St Louis, les «Meramec Caverns» sont une des plus anciennes attractions de la Route 66 dans le Missouri. La légende dit qu’ici Jesse James trouva une cachette discrète. En quittant St Louis, la Route 66 continue au sud vers les «Ozark Mountains» puis vers Branson, notre prochaine étape après St. Charles.

Saint-Charles : l’élégante voisine aux racines Françaises
ImageSaint Charles est située au bord du Missouri, à 39 km du centre de Saint Louis. Elle fut fondée en 1769 par un trappeur français du Canada, Louis Blanchette dit «Le Chasseur» et d’abord appelée «Les Petites Côtes» ou «Little Hills» en anglais. C’est la plus ancienne ville sur les rives du Missouri. La reconstitution fidèle du centre historique «Main Street» (depuis 1970), classée au Registre des Monuments Historiques, en fait un haut lieu touristique recevant un million de visiteurs par an. Il ne faut donc pas rater St. Charles sur votre itinéraire ! En 1802, les frères Millington, grâce à l’huile de castor aux vertus médicinales, font connaître St. Charles au monde entier… Mais une épidémie de choléra décime la population et emporte les deux frères en 1834. Entre temps, en 1821, le Missouri devient le 1er état d’Amérique de l’Est et St. Charles en est proclamée capitale.

ImageA St. Charles, nous ne nous sentirons pas seuls… Jamais autant l’hospitalité des Américains ne nous a paru évidente et chaleureuse qu’avec Donna Cordle-Powell, Manager du Tourisme pour le Missouri et Stephen Powell, son époux et néanmoins Directeur du Tourisme à St. Charles. Et, puisque ni l’un ni l’autre ne parlent notre langue, ils avaient eu la délicatesse de se faire accompagner par Indira Mc. Clure, une Française émigrée à St. Charles et restauratrice (voir par ailleurs). Avec eux, nous avons visité «Main Street» : les petites maisons de brique peinte des 18ème et 19ème siècles abritent des boutiques où l’on trouve de tout et surtout une ambiance feutrée, très cocooning  que nous fera partager Virginia, une guide en costume d’époque. Toutes les maisons ont une histoire et Virginia est inépuisable sur les anecdotes d’antan. Les deux explorateurs Lewis & Clark sont partis de St. Charles en 1804 et un petit musée très intéressant «Lewis & Clark Center» retrace l’épopée des deux pionniers qui remontèrent le Missouri pour atteindre les côtes Pacifiques.

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Victorian Memories

Stephen nous parlera de ce bateau à aube de 1909, ancré sur le Missouri, le «Goldenrod» qui inquiète les habitants de la ville avec son fantôme de jeune femme toute de blanc vêtue se déplaçant sur les ponts et coursives… Peut-être que le «Steamer» reprendra du service bientôt, mais seulement pour les touristes ! Nous irons, ensuite, tester les bières de la «Trailhead Brewing», la célèbre brasserie de St. Charles où six breuvages, de la plus blonde à la plus brune seront laissés à notre appréciation : bière de saison, bière blonde, bière goûteuse, bière ambrée, bière sombre et vieille brune… Difficile quand on n’est pas vraiment connaisseur, mais immenses parties de fous rires et discussions interminables avec nos nouveaux amis Américains !
Et comme tout était parfait à St. Charles, nous avons passé la nuit dans le plus charmant «Bed and Breakfast» jamais rencontré. A la maison victorienne de Terry, appelée «Victorian Memories». Terry, ancienne G.I’s infirmière a participé à la guerre du Golfe et tient, avec son mari Bryan, cette grande maison aux trois chambres d’hôtes. La décoration est époustouflante et vaut vraiment le détour surtout si on évoque le rituel «Royal» du petit-déjeuner ! La journée se terminait, toujours avec Donna, Stephen et Indira, par un dîner «franco-américain» à savourer mets et vins du restaurant «Bonaparte», à la «French’Touch» de notre  amie basque !


Indira, une Basque à Saint Charles

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Ses parents étaient des hippies, ils rêvaient de l’Inde… Son prénom était tout trouvé… Mais Indira n’a jamais connu son père puisque de l’Inde, il n’y est jamais revenu, y trouvant la mort à vingt ans…
– D’où t’es venue cette envie de partir aux USA ?
– «Bien sûr, après mon BTS de Tourisme, je voulais me perfectionner en Anglais et puis le rêve Américain m’interpellait… J’ai débarqué à vingt ans dans le Kentucky où j’avais un plan avec une copine… Ensuite, très vite j’ai rencontré mon futur mari et suis devenue, en l’épousant, une émigrante légale détentrice de la fameuse «Green Card». Aujourd’hui, Indira a 35 ans, est divorcé et partage, à mi-temps avec son ex-mari, la garde de son petit Yann de 9 ans. Elle a ouvert le Restaurant «Bonaparte’s» – référence à celui qui vendit le Missouri à Jefferson – à St. Charles où elle sert une cuisine franco-hispanique-américanisée. – «J’ai choisi St. Charles, dit-elle, à cause du cachet historique et européen de la ville. C’est une petite communauté et j’ai l’impression de ne pas être dans une mégapole tout en étant à une demie heure de route de St. Louis. Mon désir est de continuer à faire évoluer cette table qui attire déjà des convives assez lointains … (Il y a des menus à prix fixes et raisonnables, ce qui est assez rare aux USA)… Ici, tout est plus facile pour entreprendre et on arrive rapidement, à force de travail, à se faire une place… Cependant,il faut bien se dire que ce n’est pas parce qu’on traverse l’Atlantique qu’on arrive au paradis… Rien n’est facile non plus !». Si vous passez par St. Charles, réservez un dîner chez Indira ! (Tél : 636/ 940 94 63).

Branson, la ville du divertissement
ImageAprès avoir traversé les Ozarks Moutains et passé une nuit au bord du lac du même nom, véritable destination estivale des Américains,  nous arrivons à Branson qui offre tous les avantages d’une destination de vacances (sentiers de randonnée, pistes, cyclables, chemin équestres, golfs…) ajoutés à ceux d’une ville ludique et culturelle offrant quelque quarante théâtres et environ quatre-vingt shows chaque soir… Comédiens, magiciens, costumes délirants, néons comme à Végas, humoristes, jazz, blues, musique classique… Tous semblent avoir convergé à Branson pour notre plus grand plaisir ! Chaque année, plus de 7 millions de visiteurs viennent à Branson et ceci, en toute saisons… D’ailleurs, il paraît qu’à Branson, il y en a cinq ! Et comme en Amérique le shopping est un sport d’état, Branson dispose de trois grand centre commerciaux pratiquant des prix bradés toute l’année : Factory Marchants Branson, Tanger Outlet Center et Factory Shoppes of America in Branson Meadows. Naturellement, à l’approche de Noël, la ville devient totalement féérique !

ImageA quelques minutes du centre ville, le Parc «Silver Dollar City» offre de nombreuses attractions décoiffantes, comme le grand huit aux multi-loopings, mais aussi des espaces plus calmes, verts et agréables, où toute la famille pourra se divertir, déjeuner, écouter de la musique… sur le thème des années 1880. On appréciera aussi le savoir-faire des artisans qui confectionnent leurs produits devant le public : souffleurs de verre, potiers, vanneurs… Après «Silver Dollar City», nous apprécierons un dîner-spectacle sur le bateau à aube «Showboat Branson Belle» avec une troupe de chanteurs-danseurs dans le plus pur style U.S., puis un couple de danseurs-acrobates russes, Elena et Vadim et un ventriloque désopilant, Todd Oliver. A l’issue de la croisière, nous nous dirigerons vers le «Presley’s Country Jubilee», un show proposé par la famille Presley (rien à voir avec The King !) qui se produit à Branson depuis le tout début de sa construction, c’est-à-dire dès les années 60… Et, la cerise sur le gâteau, Mandy, notre hôte pour Branson, nous conduira au  Shoji Tabuchi Theatre où le violoniste Shoji Tabuchi, d’origine japonaise (Il est né à Osaka), mêle harmonieusement les notes du violon à la musique américane (country) et aux accents d’aujourd’hui. L’artiste a reçu un «Award» spécial en 1999 pour sa contribution à la croissance du tourisme dans le Missouri.

ImageA l’hôtel «Chateau  on the Lake», découverte du côté élégant de Branson. Ce Resort de 302 chambres (dont 57 suites) offre toutes les commodités d’un grand établissement et le look d’un palace européen des rives du lac de Genève, par exemple on se croirait presque à Montreux… avec sa marina privée, ses piscines extérieure et intérieure, ses courts de tennis. Il est situé sur la rive du lac Table Rock et à quelques minutes seulement du centre de Branson. Plusieurs restaurants offrent petit-déjeuner, déjeuner et dîner : Chateau Grille, Atrium Cafe, Sweet Shoppe, Library Lodge… Un programme spécifique est prévu pour les enfants. Nous n’aurons pas vraiment le temps d’apprécier toute la qualité de cet hôtel : demain matin nous nous lèverons aux aurores car une très grande portion de route nous attend. Internet :http://www.chateauonthelakebranson.com

En effet, de Branson, nous devons atteindre Albuquerque au Nouveau-Mexique où se déroule un grand Festival «Remember The Route» auquel nous sommes conviés… Il va falloir passer très vite le Kansas (pas grave, il n’y a que 20 km de Route 66), l’Oklahoma et le Texas car nous avons à peu près 1.200 ou 1.300 kilomètres à parcourir en une seule journée d’autant plus qu’il est impossible, aux USA, de dépasser les 110 km/heure, la police étant omniprésente et très répressive…

ImageAprès Lebanon et le fameux Motel «Munger Moss», nous filerons vers Albuquerque (A.B.Q. en américain)… Nous aurons encore à traverser Oklahoma, Texas, Nouveau Mexique et Arizona pour finalement arriver à Santa Monica sur la côte californienne… Continuez le voyage dans le reportage suivant « Route 66 » (Suite)

Infos/Liens sur le Net :
CHICAGO : http://www.choosechicago.com
ILLINOIS : http://www.enjoyillinois.com
MISSOURI : http://www.visitmo.com
SAINT-LOUIS : http://www.explorestlouis.com
SAINT-CHARLES : http://www.stcharlescity.com
BRANSON : http://www.explorebranson.com
TOUR-OPÉRATEUR : http://www.jetset-voyages.fr