Italie du Sud : Basilicata & Pouilles

L’Italie a toujours été mon second pays de cœur, racines obligent ! Aussi, c’est avec un plaisir non dissimulé que j’y retourne toujours, quelle que soit la région de destination… Aujourd’hui, nous avons rendez-vous à Metaponto, en Italie du Sud dans la région Basilicata.

ALBEROBELLO
« Trulli » dans les vignes tout près d’Alberobello

La Basilicate se trouve exactement dans la cambrure de la botte italienne. C’est une région montagneuse enclavée, autrefois connue sous le nom de « Lucanie », malgré deux façades maritimes au sud-est sur la mer Ionienne et à l’ouest sur la mer Tyrrhénienne. Cette province, enserrée entre la Campanie, les Pouilles et la Calabre, faisait partie de la « Grande Grèce ». Peuplée par des colonies grecques côtières, elle appartenait, avec la Calabre, à la région romaine du Bruttium, celle qui allait sans doute donner son nom à l’Italie tout entière. Elle fut longtemps reculée et miséreuse. Néanmoins, il reste des vestiges de cette flamboyance comme « le Tavole Palatine » de Metaponto, un Temple destiné à Hera.

MATERA
Vue de Matera

Sous le fascisme, les opposants y étaient envoyés en exil : Carlo Levi auteur du fameux roman autobiographique  « Le Christ s’est arrêté à Eboli » fut de ceux-là. Aujourd’hui encore, on peut visiter à Aliano, le village où il fut confiné, la maison où il vécut et voir sa sépulture ainsi que certaines de ses œuvres picturales. Plusieurs sites demeurent incontournables dans la découverte de la Basilicata et des Pouilles…

Matera et les « sassi »

MATERA

Matera est le chef-lieu de la province de même nom. La ville est célèbre pour ses habitats troglodytiques (les Sassi di Matera = cailloux en italien), classés sur la liste du Patrimoine Mondial de l’Humanité de l’Unesco. Ce fut aussi l’un des lieux de tournage du film de Pier Paolo Pasolini : « L’Évangile selon saint Matthieu » en 1964. Et, plus tard, celui du film de Mel Gibson, « La Passion du Christ ».

MATERA

La rivière Gravina a creusé le calcaire du plateau des Murge où s’étale Matera. De nombreuses grottes naturelles ont servi de refuge aux hommes depuis le paléolithique : ce serait l’un des plus anciens sites préhistoriques. Grecs et Romains ont à leur tour occupé les lieux, à la croisée des routes commerciales (Matera était l’une des étapes de la Via Appia).

MATERA

Le Sasso a été occupé depuis le néolithique. C’est seulement en 1953 que le dernier habitant l’a quitté. Depuis, un gigantesque projet d’aménagement  a été mis en place, confié aux meilleurs urbanistes du pays, pour créer de nouveaux quartiers, tout en essayant de préserver la sociabilité particulière des sassi. Dans les parties récentes, les façades des maisons sont construites et certains toits servent de rues aux étages supérieurs. Au cours de l’histoire de nombreuses grottes ont abrité des églises rupestres. Aux 7ème et 8ème siècles, ces grottes devinrent le refuges de moines byzantins, qui transformèrent leurs murs en chapelles. On peut ainsi y admirer des fresques byzantine.

MATERA
Curiosité, ce portail d’église aux têtes de morts !

La pièce principale du sasso, sur le devant était occupée par la famille. Les animaux domestiques étaient rentrés le soir dans la pièce du fond. La natalité était élevée dans ces quartiers : jusqu’à six enfants vivants, et tout le monde s’entassait dans une seule pièce qui servait de salle à manger, de chambre à coucher et d’atelier. Le bébé dormait souvent dans le dernier tiroir de la commode. Au XXème siècle, ni l’eau courante, ni l’évacuation des eaux usées n’avaient été installées… La balade au hasard des ruelles est une pure merveille… Il faut laisser aller son feeling dans cet enchevêtrement de pierres blanches et d’édifices plus ou moins restaurés aboutissant sur de belles places à l’italienne…

Taranto, déjà les Pouilles…

TARANTO

Bien que située à moins de 50 km de Metaponto, la ville de Tarento fait partie de la province des Pouilles. Cité puissante à l’époque de la « Grande Grèce » et divisée en deux par un pont mobile, c’est aujourd’hui une ville souriante orientée vers la mer qui s’organise entre l’ancien et le moderne. La vieille ville s’orne de quelques colonnes doriques, héritage d’un lointain passé ! Le château est une construction aragonaise avec ses tours cylindriques. Tarento fait plus fort que Copenhague puisque ce sont deux petites sirènes qui veillent sur la jetée !

TARANTO

Attention : ceux qui ont pignon sur rue à Tarento ce sont les petits délinquants… Nous en avons fait l’expérience… En parquant notre 4X4 à l’horodateur payant de l’avenue la plus chic… Nous n’imaginions pas, qu’une heure plus tard, au retour, nous serions dépouillés de notre roue de secours !!! (Qui pourtant est bien pesante !)… Même si on veut prendre l’aventure avec philosophie, ça énerve quand même…d’autant plus qu’il a fallu faire les 1300 km de retour sans roue de secours…

TARANTO
Taranto : entre colonnes doriques, modernité et linge aux fenêtres !

TARANTO

Maratea et son Christ Rédempteur

MARATEA

Pour rejoindre Maratea à partir de Metaponto, il faut emprunter la Route 106 puis la quitter juste après Polico et prendre la Route 653 qui traverse la botte pour arriver de l’autre côté, dans le Golfe de Poiicastro.

MARATEA

Maratea ressemble un peu à ces villes grecques qui offrent le « Haut » et le « Bas » ! Sa belle côte surplombant le golfe se compose de forêts de pins, calanques, et d’une eau limpide dans un port pittoresque… Et tout en haut, un très joli village de pierre accroché au Monte San Biagio (624 mètres d’altitude) dominé par ce Christ de 22 mètres qui monte la garde depuis 1965… Ce sanctuaire a été fondé dès le VIème siècle. Du promontoire, un splendide panorama marin dévoile tous ses azurs !

MARATEA

MARATEA

Alberobello et la Vallée des « Trulli »

ALBEROBELLO

On ne peut pas venir dans le Sud de l’Italie sans visiter Alberobello, village inscrit au Patrimoine de l’Humanité par l’Unesco depuis 1996. Le nom d’Alberobello vient du latin « Silva Arboris Belli » (Bel arbre), une ancienne forêt de chênes qui occupait la région.

ALBEROBELLO

On raconte que le seigneur du cru, le comte d’Acquaviva, cherchant à loger les paysans qui travaillaient sur ses terres le fit dans une ferme provisoire au toit et aux murs en pierres non jointes. Le bâtiment était facilement démontable en cas d’inspection royale alors que Ferdinand 1er d’Aragon avait interdit dans la région l’édification d’habitations stables.

ALBEROBELLO

Avec ses toits côniques en pierre grise surmontés d’une croix, marqués d’un signe païen et ses façades blanchies à la chaux, Alberobello semble sorti tout droit d’un conte de fées. Un village blanc qui n’est pas sans rappeler le village des Schtroumpfs ! Du grec « tholos », le trullo est une construction à plante centrale circulaire ou carrée réalisée à sec.

ALBEROBELLO

Au sommet, on distingue une coupole à cône réalisée en « chiancarelle » (tuiles), pierres calcaires posées elles aussi à sec, à cercles concentriques et bloquées au sommet par une pierre (serraglia) et un pinacle. La zone « trulli » en compte plus de 1000 étagés sur la colline de part et d’autre des ruelles en pente du village.

ALBEROBBELLO

Nous avons eu l’opportunité de visiter Alberobello alors que se déroulait un mariage… Le parvis de l’église, décoré d’un arc de cercle de ballons était symboliquement clos par une barrière de tulle blanc. Les mariés doivent couper – avec des ciseaux – ce passage aérien et boire le vin d’honneur aux pieds de l’escalier… Nous avons suivi ce rituel !

ALBEROBELLO

ALBEROBELLO

ALBEROBELLO