MAROC/DAKHLA : Le désert au bord de la mer

Lagune de Dakhla : à  la rencontre du Sahara et de la Côte Atlantique

Le Sahara Occidental, cette destination m’a toujours tentée. J’adore l’hospitalité marocaine et apprécie le proche désert mauritanien. Fin février, le Conseil Régional de Dakhla Oued Eddahab convie, pour un week-end prolongé, quelques journalistes venant d’Europe, dans cette extrémité désertique de l’extrême sud du Maroc bordée par l’Océan Atlantique. Dakhla se situe à 2.300 kilomètres de Casablanca et à 4.600 kilomètres de Paris ! Par une desserte non stop au départ de Paris, il faut 4h15 de vol pour atteindre ce paradis de la glisse.

Sortie des sables il y a une quinzaine d’années, cette ville aux rues rectangulaires et sans caractère s’étend sur une presqu’île. Un côté, abrité des vents, donne sur un splendide lagon. Et l’autre, plus exposé, s’étire face à l’Océan. A la différence du surf qui se pratique sur les vagues de l’Océan, le kitesurf réclame une mer étale. Mais ce n’est pas tout. Pour les sportifs, la mise à l’eau s’avère plus facile sur de spacieuses plages et s’ils ont pied sur une longue distance. Autant d’atouts réunis à Dakhla et dans ses environs. Le spot se trouve à une trentaine de kilomètres au nord de cette localité. Comme la station balnéaire constitue l’une des étapes du championnat du monde de kitesurf, les spécialistes s’y rencontrent régulièrement. Des écolodges sont aménagés le long de la côte pour les amateurs de sports de glisse, qu’ils soient débutants ou confirmés.

Le Sahara marocain
Entre 1975 et 1991, la « guerre des sables » a opposé le Maroc et la Mauritanie au Front Polisario. Ce conflit éclate à la suite du retrait de l’Espagne du Sahara espagnol. Le 14 août 1979, le Maroc récupère la province d’Oued ed Dahab, dont Dakhla est le chef-lieu. En 1991, le Front Polisario, un mouvement indépendantiste sahraoui signe un accord de cessez-le-feu avec le Maroc. Tenue par les forces royales marocaines, la zone est globalement sécurisée.

A perte de dunes…

Ce « Sahara côtier » combine mer et désert. Un duo assez rare sur la planète. Afin de découvrir les immensités de sable et se ressourcer dans leur fabuleux silence, il est possible de marcher avec des dromadaires ou de parcourir les pistes en 4×4.

Pour arpenter les grands espaces, mieux vaut s’adresser à une agence de voyages locale qui mettra à votre disposition un véhicule avec chauffeur. Inutile de s’y aventurer seul. L’incontournable reste la fameuse dune blanche : dressé au milieu du lagon, ce site sauvage accueille aussi des flamants roses. Un endroit idéal pour se promener le long de la lagune, vous baigner et pique-niquer.

Autre excursion à ne pas rater, cette fois en voilier ou en catamaran :   l’île du Dragon qui se dresse au milieu de la baie, comme un mirage à l’horizon. Avec un peu de chance, vous croiserez des dauphins et des oiseaux migrateurs marins. Les eaux de la lagune sont également parmi les plus poissonneuses au monde. Les prises de courbines peuvent mesurer jusqu’à 2 mètres et peser jusqu’à 80 kilos. Quelque 650.000 tonnes de poisson transitent chaque jour par le port de Dakhla, ce qui représente 35% de la « production marocaine ». Une bonne partie de ces prises sont exportées en étant congelées ou traitées sous forme de conserves. La pêche attire aussi des vacanciers marocains. J’ai croisé une famille de Casablanca qui a loué un bateau pour pêcher et ramener des poissons… par avion !

Entre les sports de glisse et la découverte du désert, les loisirs sont variés dans cette région réservée à quelques initiés. Loin du tourisme de masse, c’est un endroit à conseiller aux sportifs bien sûr, mais également aux familles. Celles que j’ai rencontrées ont confié leurs ados à un club de sports nautiques. Et les parents en profitaient pour se balader à pied ou en 4x 4. Pas d’urbanisme sauvage dans ce secteur encore militarisé. Le tourisme en est à ses balbutiements : Seulement 117.000 nuitées enregistrées l’an dernier, contre 40.000 nuitées en 2012. Toujours l’an dernier, quelque 40.000 Français y ont séjourné. Ils sont suivis par 10.000 Espagnols.

Entre les hôtels et les écolodges, la station ne compte que 580 chambres. Les autorités locales courtisent des investisseurs marocains et étrangers pour créer près de 400 chambres supplémentaires d’ici 2020. Même avec ces nouveaux hébergements, la destination conservera son lagon intact et sa nature à l’état pur.


Texte : Martine Denoune / Photos : Martine Denoune et le Conseil Régional de Dakhla Oued Eddahab


CARNET DE VOYAGE

Climat : été comme hiver, le climat est agréable avec des températures moyennes comprises entre 15 et 27 degrés.

Desserte : tous les jours, au départ de Paris et de province, des vols de Royal Air Maroc via Casablanca. Toujours au départ d’Orly, un vol non-stop hebdomadaire de Transavia en saison.

Hébergement : version luxe, le Palais Rhoul, un Boutique Hôtel, au bord de la mer.

Hébergement avec stages sportifs : deux camps avec une base nautique se trouvent à proximité de la dune Blanche et à quelques encablures de l’île du Dragon. Avec un confort relativement sommaire le camp Dakhla Attitude. Et celui plus chic et abrité des alizés atlantiques, Océan Vagabond.

L’UCPA propose des stages d’initiation ou de perfectionnement de kitesurf aux 18-55 ans, à Dakhla.

Restaurant : face à la mer, l’Hacienda pour ses poissons, huîtres et spécialités marocaines ( couscous, tagine et pastilla).