MAURIENNE : Rendez-vous aux Sybelles

En reliant 6 stations, les Sybelles constituent le  premier domaine skiable de Maurienne.  Gros plan sur l’un des villages, Saint-Sorlin d’Arves, version hivernale.

Dans la vallée de la Maurienne, l’or blanc a suscité moins de convoitise des promoteurs qu’en Tarentaise. Généralement les stations de ski ont su préserver leur identité et leur environnement. C’est particulièrement vrai aux Sybelles, un vaste domaine skiable situé au sud-ouest de Saint-Jean-de-Maurienne et relié par la Pointe de l’Ouillon à 2.431 mètres d’altitude. Avec ses 310 kilomètres et 142 pistes pour tous les niveaux permettant d’évoluer entre 1.100 et 2.620 mètres d’altitude, c’est le quatrième plus grand domaine français. Avis aux champions en herbe : il est possible d’emprunter uniquement des pistes bleues pour accéder à son plus haut sommet !

UNE MONTAGNE PLUS ACCESSIBLE 

A l’horizon 2022, près de 35 millions d’euros seront investis afin d’améliorer les liaisons inter-vallées et procurer encore plus de confort et de rapidité aux skieurs. Depuis décembre dernier, à la Toussuire, un télésiège de 4 places remplace un des téléskis des « 2 Croix » ce qui augmente le débit skieurs du secteur de 1.400 à 2.500 personnes par heure, afin d’accéder à l’Ouillon. Dès l’hiver prochain  ce sommet phare au domaine sera aussi accessible au départ du Corbier, par un télésiège débrayable. Destiné à remplacer deux téléskis successifs, il portera le nom de « Gaston Express », en hommage à Gaston Maulin. Disparu en 2019, il a été l’artisan de ce domaine skiable regroupant six stations à taille humaine : La Toussuire, Le Corbier, Les Bottières, Saint-Colomban-des-Villards  Saint-Jean-d’Arves et Saint-Sorlin-d’Arves.

« Cet hiver, les sociétés de remontées mécaniques des Sybelles s’engagent dans une démarche durable pour réduire leurs émissions de CO2 en s’approvisionnant désormais exclusivement en énergies renouvelables » explique son fils Alexandre. Ce dynamique quadra, PDG du groupe Maulin Ski préside également depuis peu, la chambre professionnelle des opérateurs de domaines skiables : Domaines skiables de France (DSF). Pour conjuguer haute altitude et authenticité, mieux vaut privilégier les stations villages comme Saint-Jean-d’Arves (1.550 mètres) et Saint-Sorlin-d’Arves (1.600 mètres). D’ailleurs une belle route panoramique les relie en moins de quinze minutes et permet d’apercevoir une multitude de hameaux. Rien que Saint-Sorlin-d’Arves en compte près d’une quinzaine ! Située au pied du fameux col de la Croix de Fer, un monument du cyclisme pour le Tour de France, et du glacier de l’Etendard, cette station propose toute une palette d’activité pour les non skieurs. A commencer par les raquettes, les ballades en chien de traineau et le vélo dit « fat-bike électrique ». Grâce à son adhérence et son assistance électrique, ce VTT est un bel allié pour découvrir des sentiers enneigés.

SAINT-SORLIN-D’ARVES, UN VILLAGE DE CARACTERE

Pour la petite histoire, sachez que c’est le village natal de la famille du célèbre couturier Pierre Balmain, originaire de Saint-Jean-de-Maurienne. A sa disparition, ses cendres ont été dispersées par un proche collaborateur dans la combe de la Balme, au pied du glacier du village. Pourtant un cimetière entoure la belle Eglise Saint Saturnin. Construite en 1603, agrandie en 1656 et reconstruite en 1695, cette église de style baroque se remarque par ses couronnes mortuaires accrochées à l’extérieur. Un auvent en tôle les protège du vent et des intempéries. Au début du XXème siècle, des femmes confectionnaient avec des perles de verre, des petites fleurs afin de former ces couronnes utilisées en cas de deuil. Les familles les achetaient et préféraient les accrocher au mur de l’église ou de l’ancienne mairie afin qu’elles ne soient pas abîmées par la neige l’hiver.

Toujours au cœur du village, et à gauche en descendant le chemin du Four Vieux, se dresse la Chapelle Saint Joseph fondée en 1672. Une habitation attenante à la chapelle fut construite pour loger son recteur. En 1905, cette habitation servait de classe enfantine (5 à 7 ans). Tout près, un vieux bâtiment datant de 1665 abrite le four banal où les habitants venaient pétrir et cuire leur pain à raison d’une fournée par mois. Après la 2ème guerre mondiale, le four n’a plus été utilisé.

Dans le secteur, il reste encore quelques vieux chalets. Comme l’explique une guide de la FACIM, fondation reconnue d’utilité publique, œuvrant pour la connaissance et la valorisation du patrimoine et de la culture en pays de Savoie, « les maisons étaient considérées comme des outils de travail. En Maurienne, il existe plusieurs types de constructions en fonction du climat et des matériaux. A Saint-Sorlin, des pierres sèches qui constituent les murs de bassement sont recouvertes d’un crépis composé de chaux et de sable ». A l’étage se trouve une galerie pour stocker le bois. En hiver, la famille dort dans l’écurie pour profiter du souffle chaud des animaux. Et comme souvent en montagne, les objets de valeur comme par exemple des bijoux sont stockés dans un « grenier », un petit chalet extérieur afin de les protéger des incendies.

UN HEBERGEMENT VARIE

Loin d’être une usine à ski, le village de Saint-Sorlin-d’Arves (hors hameau) abrite deux hôtels, dont l’hôtel La Balme, labélisé  « Hôtel-Chalet de Tradition ». Outre ses 26 chambres, ce trois étoiles dispose d’un restaurant gastronomique. L’an dernier, le chalet Beau Soleil a transformé ses chambres d’hôtel en six spacieux appartements. Mais il conserve son restaurant,  situé à coté d’une autre bonne table : la Petite Ferme. En haut de la station, sur la route du Col de la Croix de Fer, l’auberge des Turins s’est installée dans un chalet d’alpage du XVIIème siècle, typiquement savoyard.

Sinon Saint-Sorlin compte près de 700 appartements locatifs répartis dans une dizaine de résidences de tourisme classées trois étoiles, exploitées notamment par Odalys et Goelia. A quoi s’ajoutent près de 600 lits répartis dans des centres d’accueil, dont notamment un centre UCPA.

Profitez d’être aux Sybelles pour découvrir une spécialité savoyarde : le matafan (Notre photo). En vêtement traditionnel, Noël, grand-père et même arrière grand-père, prépare cette sorte de beignet aux pommes en s’inspirant d’une recette de sa mère. Il les propose sur les marchés, notamment sur celui de la Chal, hameau près de Saint-Sorlin. C’est formidable de retrouver les saveurs d’antan !


CARNET DE ROUTE

Quand et comment venir ?

Bien sûr, pour les séjours d’une semaine, pendant les vacances de février. Et pourquoi pas pendant les celles de Pâques lorsque les jours plus longs permettent de profiter du ski de printemps. Sur le site https://forfait.sybelles.ski, figure une offre exclusive WEB réservable jusqu’au 22 mars 2020 pour des séjours compris entre le 28 mars et le 17 avril 2020. Pour l’achat de 2 forfaits adulte 6 ou 7 jours Sybelles, 1 forfait enfant -12 ans 6 ou 7 jours Sybelles est offert. Autre formule proposée : pour 1 forfait 6 ou 7 jours adulte acheté, 1 forfait 6 ou 7 jours enfant -12 ans à -50% !

Le domaine se situe à une heure de route de Chambéry.  En train il est desservi par le TGV Paris-St Jean-de-Maurienne (4h04). Chaque samedi, les lignes de bus se rendent dans les stations des Sybelles.

Où se renseigner ?

Chacune des six stations sont dotées d’un office du tourisme. Mais le site commun www.sybelles.ski regroupe toutes les informations nécessaires pour préparer son séjour.


Reportage Martine Denoune / Photos Martine Denoune & Offices du Tourisme des Sybelles