PÉROU : Cuzco et le Machu Picchu

De Puno à Cuzco : 389 kilomètres d’un itinéraire enchanteur !

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mirador4413La beauté des paysages mérite le trajet de jour ! (De nombreux cars le font de nuit) Le passage le plus élevé du parcours se trouve au col de La Raya (4.470 mètres d’altitude), qui représente la division entre la zone andine et l’Altiplano ainsi que la limite entre les provinces de Puno et Cuzco.

Cuzco, le « Nombril du Monde » !

Capitale historique du Pérou, de l’Amérique Latine et de l’Empire Inca, Cuzco (perché à 3.326 mètres) veut dire en Quechua : « le Nombril du Monde ». C’est aujourd’hui le premier centre de tourisme du Pérou qui a été proclamée par l’UNESCO Patrimoine Culturel de l’Humanité.

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Cusco a été fondé, selon la légende, par Manco Capac et Mama Ocllo entre les 11ème et 12ème siècles. Ceci après avoir émergé des eaux du lac Titicaca à la recherche des terres idéales pour la ville dédiée au sacre du Dieu Soleil.

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Au cœur de Cusco, le Coricancha (quartier en or) n’est pas la plus imposante des constructions Incas mais pour être le Temple du Soleil, elle est très respectée. Ses murs – les plus parfaits de l’architecture Inca – faits en pierres sont si bien assemblées qu’ils semblent composés d’un seul élément. Le couvent de Santo Domingo a été bâti par-dessus par les Espagnols.

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Curiosité : tous les dimanches, sur la magnifique Place d’Armes (sans doute la plus belle des Amériques !) il y a un défilé civique des différentes institutions : écoles et universités, armée, banques, pouvoir judiciaire…

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Cuzco possède aussi un grand centre d’artisanat où tout se négocie et des marchés authentiques (de fruits et légumes) qui ne sont pas visités par les touristes. Tout à côté de « chez nous », il y avait celui d’Huancaro (le samedi matin) où s’échangent toutes les marchandises comestibles… Encore un bonheur pour nos objectifs !

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Dès qu’on arrive à Cuzco, il faut aussi acheter le « Boleto Tursitico » (150 sols/personne) qui donne accès à un certain nombre de site archéologiques (Saqsayhuaman, Q’enqo, PukaPukara et Tambomachay entre autres)… Ils ne sont pas tous intéressants mais ceux qui valent le détour en font partie…Le « Pass » inclus aussi les entrées à Pisac, Ollantaytambo, Chinchero et Moray, au Musée d’Arte Popular, au Musée Historique Régional ainsi qu’un spectacle folklorique du Centro Qosqo de Arte Nativo… Il y a aussi un « Boleto Religioso » pour visiter la cathédrale et divers autres monuments religieux…Franchement exagéré…Mais c’est encore mineur comme arnaque à côté du site du Machu Picchu !

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Chez Arnaud & Evita à Cuzco

Dans les chambres d’hôtes, ce qui fonctionne encore – outre les forums de voyageurs sur internet – c’est le « bouche à oreille »… En fait, nous avons été dirigés chez Arnaud par Julie d’Arequipa… Tous deux s’envoient mutuellement leurs hôtes de passage qui font le circuit traditionnel des hauts lieux du Pérou. L’histoire d’Arnaud est celle d’un expatrié qui a fait de multiples expériences à l’étranger avant de s’établir à Cusco.

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Mais laissons-le nous expliquer son parcours atypique :  » Je suis Breton (La quarantaine) d’origine et ingénieur de formation. Après mes études je suis parti vivre aux USA pendant 6 ans pour travailler dans un bureau d’études, d’ingénierie et de recherche. Puis je suis revenu en France où j’ai travaillé 2 ans à Grenoble et 4 ans à Rouen. Après douze année de travail, j’ai eu besoin de faire un break, prendre une année sabbatique… J’avais découvert Cusco quelques années auparavant… J’y suis revenu dans le cadre d’un séjour touristique organisé car j’aimais déjà cette ville. Puis j’ai voulu passer une année sans stress et y ai appris l’Espagnol. Ici, les écoles de langues sont réputées pour les étrangers. A une semaine de rentrer en France, j’ai rencontré Evita et je ne suis plus reparti ! Nous nous sommes mariés puis je l’ai emmenée en France pour lui faire découvrir notre culture et notre pays qu’elle ne connaissait pas. L’idée de la chambre d’hôtes est venue afin qu’elle puisse s’imprégner de la culture française à travers les gens que nous recevons. Nous avons commencé en Juin 2010 et j’ai trouvé mes premiers hôtes sur internet. Puis, ça a fait boule de neige avec les messages sur le forum… Le Guide du Routard est venu nous visiter et désormais j’y suis répertorié. Nous avons 7 chambres toutes avec SDB privées. Nous ne proposons pas seulement un hébergement mais aussi un appui logistique grâce à notre connaissance de la région, de la langue… Nous tenons compte des centre d’intérêt de chacun…Nous sommes aussi là pour aider à résoudre les problèmes : administratifs ou de santé (altitude !), par exemple… Bien plus qu’un hébergement, nous voulons contribuer à la réussite du séjour de nos hôtes ! ».
Pour notre part, nous devons dire que nous avons littéralement été séduits par cet accueil, cette gentillesse et cette disponibilité… Oui, sans aucun doute, « Chez Arnaud & Evita » est la meilleure adresse de Cuzco : deux appartements (comprenant 7 chambres d’hôtes) dans un bel immeuble bourgeois, sécurité, conseils, tarifs très doux, petit-déjeuner succulent servi dans la belle salle à manger parquetée… Que demander de mieux qu’une telle attention ? Alors, si vous comptez séjourner à Cuzco, prenez vite contact… L’agenda d’Arnaud se remplit très vite… (Mail : alagadec@yahoo.com)

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Cuzco : le Palais de Justice

Nous avons choisi de découvrir Cuzco et la Vallée Sacrée avec – comme camp de base – la chaleureuse maison d’Arnaud & Evita. Nous y passerons dix jours au total (excepté le soir où nous dormirons à Agua Calientes pour monter très tôt le matin au Machu Picchu) pour sillonner Cuzco et la Vallée Sacrée. « El Valle Sagrado » qui comprend toute la région située entre Ollantaytambo et Pisac. C’est le cœur de l’empire Inca où tout se décidait, d’où tout partait et vers lequel affluent tous les cours d’eau.

Les quatre sites archéologiques au-dessus de Cuzco

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Cuzco : la Place d’Armes

Il suffit d’une journée pour visiter ces sites dont le plus spectaculaire est Sacsayhuamán (“le lieu où repose le puma” en quéchua). C’est une forteresse qui s’élève à 2km au-dessus de Cusco. Elle se compose de trois plateformes superposées qui communiquent par le biais d’escaliers et portes d’accès en pierre. Ce complexe monumental est considéré avec la ville de Cusco comme la première des 7 nouvelles merveilles du monde. Parfait exemple du degré de maîtrise de la construction par les Incas, les énormes blocs de pierre qui la forment ont été assemblés de façon parfaite sans usage de ciment ou mastic et peuvent peser jusqu’à 125 tonnes. Initiée sous l’Inca Pachacutec, sa construction a nécessité plus de 70 ans employant 20.000 personnes. Le 24 juin, on y célèbre toujours l' »Inti Raymi » ou fête du soleil Inca.

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Le Christ qui s’élève au-dessus de Cuzco et à proximité des vestiges

Q´enqo (“labyrinthe”ou “zigzag” en quéchua) est situé à 3km de Cusco. On pense que ce fut un lieu d’adoration à la mère terre (« Pacha Mama »). Il se compose d’un énorme bloc de pierre de 5,90 m de haut ayant l’apparence d’un puma. Un labyrinthe de tunnels creusés dans le sol débouche sur une grande chambre souterraine abritant un autel de pierre.

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PukaPukara (« rouge tourelle » en quéchua) à 6 km de Cusco était un poste de contrôle sur le « Chemin de l’Inca ». Centre administratif et militaire, c’était aussi un lieu stratégique formé de plateformes, escaliers, couloirs et tourelles. Il servait de lieu de repos et de relais pour les messagers (chaskis) de l´Empire.

Tambomachay, à 7 km de la ville et 3.600 m d´altitude, est connu comme “le bain de l’Inca”. Il est considéré comme un lieu de culte à l’eau où s´exprime à nouveau le haut degré de maîtrise inca de l’ingénierie hydraulique.

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Chinchero, Moray et les Salines de Maras

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Aujourd’hui, c’est dimanche et Arnaud nous recommande de visiter Chinchero, ses ruines et son marché, moins touristique (mais beaucoup plus authentique !) que celui de Pisac. Il y a, devant la Mairie immaculée de Chinchero, un rassemblement de femmes… On ne saura pas si c’est « una protesta » (une manif’) puisque nous n’avons pas osé nous renseigner… Mais la photo est significative de la façon de se vêtir des villageoises !

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L’artisanat proposé (bonnets, gants, mitaines, écharpes, poupées, couvertures, bijoux, instruments de musique traditionnelle…) est de bonne qualité et relativement peu onéreux. Les vendeuses (Très peu d’hommes) sont installées à même le sol, avec leurs plus jeunes enfants, au milieu de leurs belles couleurs. On voudrait tout ramener… Mais la législation aérienne est de moins en moins généreuse sur le poids des bagages… Hélas ! Il faut faire des tris drastiques sur le volume des souvenirs…

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La rue principale (pavée) de Chinchero grimpe – par des escaliers de pierre – au sommet de la colline jusqu’à un plateau où est érigée une petite église coloniale. On découvre alors les vestiges Incas : le village était l’une des portes d’entrée de la Vallée Sacrée ! Grands murs et belles terrasses offrent un charmant lieu paisible et champêtre. Les terrasses expriment toute l’ingéniosité de leurs bâtisseurs !

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En quittant Chinchero, on prend la route vers la Laguna Huayopo au décor agricole. Ici, le soc et la charrue tirés par deux bœufs tracent des sillons immuables. La vie pastorale est rythmée par les saisons et nous sommes au printemps en ce mois de novembre de l’hémisphère sud ! Un luxe incomparable quand chez nous c’est l’hiver…

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En continuant la balade, on arrive à Moray (3.500 mètres), autre site de terrasses en amphithéâtre et ancien centre de recherche agricole des Incas. La position des terrasses crée une série de microclimats : la température est plus élevée au centre mais diminue en fonction de la distance. Chaque niveau est accessible par un système d’escaliers de grosses pierre incrustées dans le mur d’environ deux mètres de haut : périlleux et épuisant !

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On pense que Moray – Le site a été re-découvert en 1932 – a servi pour prévoir les rendements agricoles, non seulement dans la Vallée Sacrée mais aussi dans d’autres partie de l’Empire Inca. Les terrasses sont constituées de murs de soutènement, de terre fertile, et d’un système d’irrigation complexe permettant de cultiver plus de 250 espèces de plantes. On se sent ridiculement petit au milieu du cercle concentrique…

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A quelques kilomètres de là, les Salines de Maras, pré-incas, sont impressionnantes par leur taille et leur agencement en terrasse. Elles furent édifiées à flanc de montagne par les Incas, puis par les Espagnols qui canalisèrent le ruisseau vers des bassins en terrasses. De nos jours, c’est la communauté du village de Maras qui gère ce site (3.352 mètres d’altitude) avec ses 3.600 bassins. L’extraction fonctionne sous forme de coopérative.

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Pisac, son marché et ses vestiges

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PISACLe marché dominical de Pisac est le plus connu du Pérou… Nous choisissons d’y aller le mardi pour éviter les flux touristiques… Effectivement, Arnaud nous avait avertis : les bonnes affaires, c’est pas là ! Tout y est plus cher et de moindre qualité (surtout par rapport à celui de Chinchero). Même l’imposant four à pain s’emballe sur les tarifs des empanadas (pains fourrés de viande, de légumes ou de fromage) !

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Néanmoins, le village vaut le détour d’autant plus que la visite du marché se combine à celle du site Inca…Le site archéologique (entrée incluse dans le « Boleto Turistico ») est juché sur les hauteurs du village, entouré de gorges impressionnantes et de cultures en terrasse.

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Les belles couleurs naturelles des pigments végétaux pour teindre la laine d’alpaga !

Le Jour des Morts à Cuzco
« El Dia de todos los santos » ou « Dia de los muertos »

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Le 2 Novembre est le jour des défunts pour la religion catholique. Mais au Pérou, ce culte des morts se combine à la culture ancestrale Inca pour devenir une manifestation très colorée, intrigante pour les non initiés. Nous avons vécu cette matinée à Cusco – sur les conseils d’Arnaud, notre hôte – au cimetière San Jose Huancaro. Nous étions les seuls occidentaux à déambuler au milieu de cette foule bariolée, recueillie mais paradoxalement pas triste…

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Dès le matin, la rue d’accès au cimetière est bloquée par la police et sur les trottoirs se sont installés des marchands ambulants proposant de la nourriture, des boissons, une profusion de fleurs, des icônes religieuses et divers bibelots à déposer sur les tombes… Au préalable, les gens ont assisté à la messe et ensuite toute la famille s’est dirigée vers le cimetière avec diverses offrandes dont le « picante de cuy » c’est-à-dire le cochon d’Inde épicé, plat de fête à Cusco.

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On porte aux morts les plats qu’ils aimaient, des gâteaux aussi avec la fameuse brioche des morts « Tanta Wawas » (Traduction en Quechua de « pain bébé ») faite de farine, de sucre, d’œufs, de lait, ornée d’un ange en sucre. Ensuite, tous s’installent autour de la tombe et commencent à manger, sortir la cerveza (bière), le coca cola ou le vin suivant les goûts des disparus…

Certains s’offrent aussi les services de musiciens pour de mini-concerts sur les sépultures ! Tout cela engendre une joyeuse ambiance : on jette des confettis sur les tombes enjambées par des vendeurs de barbe à papa rose fuchsia… L’occasion aussi de prendre bien soin des monuments funéraires : les nettoyer, les fleurir… Non, décidément, le rapport à la mort n’est pas triste ici !

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Une ambiance quasi festive règne le 2 Novembre dans les cimetières péruviens
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Les Chicharrons : des morceaux de porc frits
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Le « Tocto » : la peau du porc frite à l’huile
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Le fameux « Pain des Morts » à gauche sur la photo (Marché de Cuzco)

Ollantaytambo : en route vers le Machu Picchu…

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Nous voici arrivés au moment le plus intense du voyage : nous partons pour le Machu Picchu ! Toujours avec notre voiture qu’il faudra laisser à Ollantaytambo (Parking payant, cher…) car Aguas Calientes, village appelé aussi « Machu Picchu Pueblo » n’est accessible qu’en train…

Ollantaytambo impressionne par l’immensité de ses blocs de pierre. Tout a été planifié dans cette construction de manière à inspirer le respect, voire la crainte. On se demande comment les Incas ont fait pour monter aussi haut des monolithes aussi lourds. Pour accéder à la forteresse royale, il faut gravir un escalier en roche aux marches irrégulières…Au sommet, le Temple du Soleil fut construit pour être inaccessible à tout intrus : dix-sept terrasses étaient censées leur barrer la route ! Malheureusement, aujourd’hui les cieux ne sont pas cléments et la pluie qui commence à tomber contrarie le photographe…

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Une fois la voiture abandonnée à la vigilance des gardiens du parking de la gare, nous pouvons prendre place à bord du train « le plus cher du monde » ! En effet, nous avons payé exactement 80 $/Personne pour faire 40 km (Distance entre Ollantaytambo et Agua Calientes) à bord de « Perù Rail »… Un monopole extravagant aux tarifs surréalistes… Le Machu Picchu : ça se mérite aussi économiquement ! Il faut savoir que les billets d’entrée sur le site coûtent 55 $/personne (achetés quelques jours à l’avance à Cuzco) et qu’il faut encore y ajouter le tarif de la navette… Moins cher toutefois que sur le site internet du gouvernement péruvien… Enfin, malgré cette exagération des autorités, on ne peut pas voyager au Pérou sans visiter le Machu Picchu !

Aguas Calientes et le Machu Picchu

Le train mettra une heure trente pour parcourir le fameux « Chemin de l’Inca », l’un des treks les plus prisés au monde… Rappelons, que même à pied, il est impossible d’échapper au « péage » : il est interdit d’y randonner sans encadrement (Il faut donc choisir son agence avec minutie) !

aguas_calienteA l’arrivée à Aguas Calientes, nous sommes réceptionnés par une employée de l’hôtel que nous avons réservé… La gare donne carrément dans… le bazar d’artisanat, histoire de continuer à profiter au maximum du touriste… L’hôtel s’avèrera particulièrement crasseux et délabré (Chez John) avec des marmites et serpillières recueillant les eaux de pluie qui dégringolent de partout… Mais nous devons nous lever à 4 heures du matin pour prendre la première navette, alors ne soyons pas difficiles… Il semble qu’il y ait deux catégories d’hôtels à Aguas Calientes : les minables relativement peu chers et les « luxueux », inabordables ! Le village est joli, enserré entre les montagnes, mais les rabatteurs tous azimuts en gâchent vraiment le paysage…

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Nous voici donc, au petit matin humide, dans la file d’attente cosmopolite des heureux détenteurs du « sésame » pour la montagne sacrée ! Moment d’émotion…
Nous allons entrer en « live » dans la « carte postale » qui nous interpelle depuis si longtemps !

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Le Machu Picchu se trouve à 112 km au nord-ouest de Cusco (Le terme signifie « montagne ancienne » en quechua). Dominant (2.400 mètres d’altitude) et contrôlant la vallée de l’Urubamba dans la forêt amazonienne, la citadelle constituait un centre productif, administratif, religieux et militaire. C’est l’expression la plus achevée de la perfection de l’architecture inca et le monument emblématique du Pérou et de toute l’Amérique du Sud inscrit par l’Unesco au Patrimoine Culturel de l’Humanité.

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Le Sanctuaire couvre 32.592 hectares, coupés par la vallée de la rivière Urubamba qui descend des sommets enneigés des Andes au-dessus des 6.000 mètres. A l’intérieur, on se trouve dans un réseau sophistiqué de chemins pavés, de bâtiments censés abriter les classes moyennes et les voyageurs, de postes de contrôle et aussi de terrasses agricoles (en plates-formes) et d’ingénieux systèmes d’irrigation.

Le site fut re-découvert par hasard, en 1911, par l’archéologue Américain Hiram Bingham qui cherchait d’autres vestiges (Un livre intitulé « La Fabuleuse Découverte de la cité perdue des Incas » relate l’aventure)… Cette année, le Pérou célébrait les 100 ans de l’événement d’où l’inflation exorbitante des tarifs correspondant à la forte demande des visiteurs du monde entier…

Nous arrivons à la Citadelle à 6 heures du matin après une vertigineuse grimpette d’une demi-heure à bord d’un bus bondé flirtant avec le précipice… Une file d’attente… Une seconde… Enfin, l’entrée du site… Une épaisse brume enrobe tout le décor et nous n’arrivons même pas à deviner la silhouette emblématique… Grosse frustration momentanée… Heureusement, le jour avançant, les nuages se dissipent peu à peu et le Machu Picchu s’offre enfin à nos yeux ébahis, majestueux et mystérieux ! Nous sommes entrés dans la « carte postale » ! Emotion, bonheur éphémère d’être là, au « centre du monde » pour gravir ces pierres agencées puis empruntées par cette brillante civilisation. Au fond, peu nous importe la réalité historique… Chacun a le droit d’imaginer l’histoire à sa manière !

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Au-delà de l’attrait culturel, le site est unique par son environnement, cette rivière encaissée qui sinue au fond de la gorge, ces montagnes au climat amazonien, ces blocs de pierre minutieusement ordonnés, ces terrasses irriguées, ces lamas qui broutent l’herbe encore fraîche de rosée, et ces temples qui ont dû abriter de cruels sacrifices… L’atmosphère magique contraste avec le jacassement des groupes de touristes… Mais l’espace est immense et il y a moyen de s’isoler ! La balade vers le « Pont de l’Inca » (environ 20 minutes) permet justement de sortir des sentiers battus et d’arpenter une corniche panoramique. Désormais inaccessible (jugé trop dangereux), ce fameux pont fut construit à même la falaise par les Incas. Le chemin s’arrête sur un éperon rocheux qui le domine.

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Derrière la cité Inca, le Huayna Picchu, est une autre montagne mystérieuse (qu’il faut payer à nouveau), plus petite. Nous avons renoncé à son ascension vertigineuse !

La journée est passée comme dans un rêve… Le temps s’est arrêté au Machu Picchu mais il faut revenir à la réalité : reprendre la navette pour Aguas Calientes, monter dans le train pour Ollantaytambo, y récupérer la voiture… Et enfin, faire route pour Cuzco ! Oui, la visite du Machu Picchu restera figée dans nos mémoires !

Départ de Cuzco pour le chemin du retour…

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Nous quittons à regret la maison d’Arnaud et Evita ! Urubamba, un dernier tour dans la Vallée Sacrée pour, une dernière fois, en apprécier toute la beauté. Demain matin nous entamerons notre retour par la Cordillère des Andes !

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La Place d’Armes d’Urubamba : un beau printemps de novembre !

D’abord atteindre Abancay, derniers kilomètres de macadam avant de débuter la piste…Destination : Andahuaylas (138 km) puis traversée de la Cordillère au Nord avec comme étapes probables : Ayacucho, Huancayo et retour à Lima. Nous avons quatre jours pour boucler la boucle…

route_coupeeAbancay est une ville-étape que nous atteignons en fin de matinée… Nous sommes déjà impatients de « bouffer de la piste » pour atteindre Andahuaylas où nous ferons étape. Nous voilà attaquant la montée dans des paysages incroyables sur une piste assez étroite mais roulante. Notre progression est sans problème lorsqu’arrivés pratiquement à destination (à 35 km d’Andahuaylas) nous trouvons un rassemblement sur la chaussée qui est obstruée par d’immenses rochers… En fait, c’est une « protesta » (manifestation) de locaux qui luttent contre les deux usines de traitement du cuivre de Huaraccopata et de Tocctopata qui polluent dangereusement leur eau ! Une déclaration d’état d’urgence est même faite pour les bassins, les micro bassins, les sources et les tourbières pollués par l’exploitation minière… Le sujet est grave… Et les manifestants juchés sur la montagne avec leurs pioches n’ont pas l’intention de faire des dérogations aux touristes… Nous sommes donc contraints au demi-tour pour refaire, à nouveau, les trois heures de piste qui aboutissent à Abancay ! Notre traversée de la Cordillère est neutralisée… Nous sommes obligés de reprendre le chemin de l’aller : Nazca, Paracas puis Lima par la Panamericaine !

La Réserve de Paracas : où la mer flirte avec le désert !

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Finalement, nous prenons le problème avec bonne humeur… La route est magnifique et en sens inverse, nous ne ferons pas le même voyage ! Après l’étape d’Abancay et celle de Nazca, nous voilà de retour à Paracas où nous n’avions pas pu – au départ du voyage – visiter la « Réserve Nationale» à cause du mauvais temps. Cette fois, les cieux sont avec nous et nous allons pouvoir profiter d’une belle journée !

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Le mot « Paracas » signifie « pluie de sable » en Quechua à cause des vents violents qui souvent balaient la péninsule. Cette réserve est un site protégé désertique qui abrite une faune et une flore exceptionnelles : plus de 200 espèces d’oiseaux recensées… Pélicans, goélands gris, sternes incas, cormorans, flamants roses, manchots, otaries, lions marins… la flore marine est riche en phytoplanctons et en algues : plus de 250 espèces y ont été comptabilisées !

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A partir du poste de contrôle et du Centre des Visiteurs (En travaux lors de notre passage), il est possible de faire une boucle qui permettra d’apprécier toute la beauté des lieux : plage rouge, plage blanche, falaises, un adorable port de pêche « Lagunillas » où vous attendent des restaurants de la mer… Des dunes aux ocres contrastés, une vue dégagée sur toute la péninsule, le point de vue de la « Cathedrale » où s’élevaient des rochers concaves faisant penser aux coupoles des cathédrales… Malheureusement, le 15 août 2007, un terrible tremblement de terre (7,9 sur l’Échelle de Richter) a précipité le monument naturel dans l’océan…Les restes de la structure (Beaucoup moins évocateurs) se retrouvent entre les plages de Yumaque et de Supay.

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Retour à Lima… La boucle est bouclée après 32 jours de voyage, 4.800 km parcourus dont plusieurs cols dépassant les 4.500 mètres d’altitude et plus de 2.500 clichés répertoriés ! Le sentiment d’avoir traversé, à notre rythme, un beau pays héritier d’une tradition et d’une culture qui font toujours rêver les voyageurs… Se souvenir des couleurs et des joyeux groupes folkloriques mus par la musique traditionnelle inca… Se souvenir des chapeaux, des costumes des femmes et de leurs si longues nattes, des enfants rieurs aux cheveux et regards noirs, des odeurs des marchés, de l’authenticité des fruits et des légumes cultivés de façon ancestrale, des paysages de mer, de prairies, de montagne… Des lamas, des alpagas, des vigognes qui dessinent l’altiplano de leurs paisibles ombres bienveillantes… Se souvenir aussi de tous ces anonymes qui nous ont remis si gentiment sur notre chemin chaque fois que nous l’avions quitté fortuitement ! Nous n’oublierons pas le Pérou !
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Remerciements : à tous nos lecteurs et aux internautes, habitués des forums de voyageurs et qui nous ont bien aidés à préparer notre voyage. Merci aussi à tous ces gens chaleureux que nous avons croisés au Pérou : Julie, Arnaud…Mais aussi Jenny à Puno ou encore Malisa à Lima…

En revanche, un grand « Prix Citron » au Service de Presse du Pérou à Paris (Grand Bureau spécialisé dans le Tourisme et aux multiples budgets, qui se reconnaîtra !) auquel j’avais demandé une aide très relative pour ce reportage (Entrées gratuites sur les sites archéologiques) et qui – après leur avoir fourni nos numéros de passeports, de vols, itinéraires, cartes de Presse – nous a fait « patienter » plus d’un mois pour nous répondre finalement que « Notre support n’intéressait pas le Pérou » ! Le même Service de Presse qui continue à nous envoyer des infos rédigées sur la destination au cas où nous serions adeptes du « Copier/Coller »…La question reste posée : à quoi peut bien servir un « Service de Presse » ?


CARNET DE ROUTE ET COUPS DE CŒUR…

coyoteVoici les coordonnées de tous les hébergements dignes d’intérêt que nous avons fréquentés lors de notre séjour :
LIMA : Hôtel 3B Barranco’s Bed & Breakfast
Internet : http://www.3bhostal.com

LIMA : AQUISITO B&B/Tout à côté de l’hôtel 3B Barranco’s, cette chambre d’hôtes nous a été proposée (à notre retour) suite à une erreur de réservation. Nous avons été ravis de rencontrer Malisa et de découvrir sa maison. Une bonne adresse : Internet/ http://www.aquisito.com.pe

PARACAS : Nous avons aimé notre hôtel du retour : « Hostal Refugio del Pirata » avec les baies vitrées sur l’océan. Mail : refugiodelpirata@hotmail.com

HUACACHINA : HOSTERIA SUIZA tout au fond de l’oasis. (Pas de site mais vendu sur booking.com).

AREQUIPA : CHEZ GIULIANA FLORES /Mail : chezjulieauperou@yahoo.com
CANYON DE COLCA/CABANACONDE : HOTEL KUNTUR WASSI/Internet : http://arequipacolca.com

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PUNO : KUSILLO’S POSADA/ Mail : kusilloposada@yahoo.es
CUZCO : Chez ARNAUD & EVITA/ Mail : alagadec@yahoo.com
URUBAMBA : AMARU VALLE HOTEL/ Internet : http://www.amaruvallehotel.com
NAZCA : HOTEL ORO VIAJE/ Vendu par booking.com ; hotels.com ou expedia.fr


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