L’Office de Tourisme du Portugal et la Région Nord-Portugal nous conviaient, le 23 Juin dernier, à participer aux fêtes de la Saint-Jean qui donnent lieu au plus grand évènement populaire de l’année à Porto…
Porto – située sur la façade atlantique du pays et à l’estuaire du fleuve Douro (Né en Espagne dans le Leon) – est la métropole du Nord, et la deuxième ville du Portugal après Lisbonne, sa rivale ancestrale. Au Portugal on dit : « Lisbonne s’amuse, Coimbra chante, Braga prie et Porto travaille ».
Selon la légende, Cale, l’un des argonautes grecs arriva sur le site de l’embouchure du Douro et fonda la ville. Mais le choix du site n’était pas approprié à la navigation. Les Romains changèrent l’emplacement de la ville sur la rive droite, pour construire un port, nommé Portus Cale… Ainsi fut créé le patronyme du « Portugal » !
Une vieille histoire de négoce du vin lie Porto au Royaume-Uni. En effet, les vignes environnantes de la Vallée du Douro doivent en grande partie aux Anglais la réputation du fameux vin de Porto connu et apprécié dans le monde entier ! Sur l’autre rive du fleuve, on est déjà à Vila Nova de Gaia où sont situées toutes les caves des négociants (Sanderman, Ferreira, Taylor’s ou encore Calém que nous visiterons) du célèbre breuvage qui utilisaient jadis l’embouchure du fleuve pour transporter le divin nectar jusqu’en Grande Bretagne.
Un centre historique Patrimoine Mondial de l’Humanité
La ville haute, quartier historique de Porto s’articule autour de la Praça da Liberdade, où se trouve la statue équestre de Dom Pedro. Le Centre Historique de la vieille ville a été déclaré Patrimoine Mondial de l’Humanité en 2001 par l’UNESCO. Il comprend : la Torre dos Clérigos (Tour des Clercs) réalisée par Nicolau Nasoni, le musée d’art contemporain de la Fondation Serralves, la Casa da Música (salle de spectacle possédant la meilleur acoustique du monde), la cathédrale Séavec l’évêché, le Pont Maria Pia, (construit entre 1876 et 1877 par Gustave Eiffel), le Pont Dom-Luís, reliant Porto à Vila Nova de Gaia, construit par Théophile Seyrig et la Société Willebroeck entre 1881 et 1886, le Café Majestic (café le plus ancien et le plus chic de la ville dans la Rue Santa Catarina), et la Ribeira, le fameux Vieux-Porto près du Douro. Ce quartier de la ville basse, le plus typique, offre des ruelles aux escaliers qui n’en finissent pas de grimper et des maisons couvertes d’azulejos.
Les habitants de Porto célèbrent la Saint-Jean « Sao Joào » dans la rue
« Fêtes des Saints populaires » Santos populares se célèbre la nuit du 23 juin tandis que le 24 juin est déclaré férié par la Municipalité depuis 1911. St-Jean le Baptiste est le patron de la ville de Porto. C’est aussi le saint le plus fêté au monde. Les fêtes de la St-Jean mélangent le sacré et le païen. Elles sont liées au solstice d’été. Ces traditions impliquent des rituels liés au soleil, à l’eau, aux plantes et au feu sensés apporter amour (On dit que ceux qui tombent amoureux ce jour là vivront un très grand amour !), santé, beauté et bonheur.
Chaque place, chaque rue, est décorée de guirlandes multicolores et se met sur son 23… Le marché coloré de Bolhàoenguirlandé pour la circonstance, ne désemplit pas et tous s’affairent à ne rien oublier des produits indispensables à la préparation de la fête…
Le basilic porte-bonheur que tout le monde doit toucher…
Toute une tradition s’instaure autour de cette fameuse soirée, unique au Portugal. D’abord, pour le dîner : il faut commencer par la soupe de choux et pommes de terre « Caldo Verde », délicieuse… Ensuite les sardines grillées puis l’agneau rôti. On peut aussi tester la saucisse de tripes fourrée au maïs… Mais ça ne plaira pas à tous ! Un gâteau spécial « Bolo » fait de brioche, fruits secs et fruits confits terminera le repas arrosé de Vinho Verde naturellement (Un vin blanc léger, fruité, un peu pétillant, et faiblement alcoolisé)…
Nous avons pu déguster le repas traditionnel au Restaurant D. Tonho, sur le port (Internet : www.dtonho.com). Tout le monde quittera ensuite la table pour descendre vers le fleuve à Ribeira où va se dérouler le feu d’artifice annuel, l’un des plus beaux d’Europe. L’estuaire du Douro, le long du quai de Gaia, sert de décor à cette fabuleuse pyrotechnie son et lumière qui finit en apothéose après plus de vingt minutes d’émerveillement par l’embrasement du pont de fer D. Luis.
La curieuse coutume est de brandir un marteau en plastique « martelinhos » menaçant et de cogner la tête des passants. Au début on trouve ça parfaitement crétin et puis, entraîné par la foule, on se relâche et se permet de taper aussi sur la tête des autres… Chacun y va de son gentil coup de marteau… Jeunes, vieux, enfants, classes populaires ou privilégiés… Ils ont tous droit à la tape stridente mais amicale car le marteau en plastique est aussi muni d’un sifflet… Il paraît que cette tradition serait apparue vers 1965 quand un étudiant, fils d’un marchand de plastique, aurait inventé le concept pour sauver les affaires en péril de son père…
Auparavant, on brandissait des fleurs d’ail pour obliger les fêtards à renifler leur désagréable odeur, d’autres s’attaquaient à coups de poireaux odorants, d’autres enfin avec du basilic « Manjerico », beaucoup plus agréable et dont la fragrance que l’on frôle avec les mains, est censé apporter le bonheur !
A cette occasion, Porto organise aussi, depuis deux siècles, des concours de « cascatas », genre de crèches aux références bibliques et que l’on peut observer un peu partout dans la ville, au centre du marché (notre photo) et dans les vitrines des magasins…
Le jour du 24 juin se déroulent les traditionnelles régates auxquelles participent les bateaux typiques de Porto, les « Barcos Rabelos » qui étaient jadis destinés au transport du vin. Autrefois, les tonneaux (en fait de grosses barriques de 600 litres de contenance) étaient acheminés depuis les propriétés viticoles situées dans la vallée jusqu’aux caves de Vila Nova dans ces barques à fond plat et grandes voiles qui sillonnaient le Douro pas toujours paisible… Les jours de caprice du fleuve, les tonneaux arrivaient vides… Aujourd’hui, on peut toujours admirer ces embarcations traditionnelles dans le port mais elles ne sont plus qu’une attraction touristique témoins d’un riche passé commercial.
Après les régates, nous visiterons la cave des vins Calém, sur la rive de Vila Nova de Gaia où est élevé le vin de Porto (Internet : www.sogevinus.com)
Tout savoir sur le Porto…
L’élaboration du Porto commence avec les vendanges effectuées manuellement en raison de l’étagement du vignoble en terrasses. Autrefois le foulage du raisin se faisait avec les pieds dans les « lagares » grandes cuves naturelles en granit qu’on trouve encore dans les quintas traditionnelles.
En cours de fermentation, on ajoute au moût sucré une petite quantité d’une eau-de-vie de vin, titrant 77% d’alcool. Le moment est crucial pour l’avenir du porto : trop tôt, le vin sera lourd et pâteux, et trop tard, il manquera de fruit et de rondeur. Cette opération, le mutage, a pour avantage de stopper la fermentation primaire, conservant du sucre au vin (ce qui apporte rondeur et fruité) pour lui éviter de devenir trop sec ou trop âpre. Elle renforce aussi son aptitude au vieillissement, lui conférant un corps plus puissant et un bouquet bien plus riche. Le mutage terminé, le vin rentre dans une période de sommeil qui dure tout l’hiver, lui permettant de se décanter sous l’action du froid, grâce à des soutirages successifs. Le printemps venu, le porto quitte les quintas, à destination des chais des négociants. Selon sa qualité, il va entamer un vieillissement plus ou moins long, soit en fûts, soit en bouteilles, soit selon une méthode mixte.
Il existe cinq principaux types de Porto : – Le Porto Tawny courant, un assemblage de porto ruby et de porto blanc qui vieillit au maximum de 2 à 3 ans en fûts. C’est un vin de tous les jours qui peut être agréable à boire. Il peut être bu frais sans glace, ou encore mieux chambré si on veut apprécier la richesse de son arôme. C’est le porto le plus consommé en France.
– Vient ensuite le Porto Tawny avec indication d’âge : c’est l’assemblage de plusieurs portos de différentes années. Ces coupages mûrissent dans des fûts de bois pendant 10, 20, 30 ou même parfois pendant 40 ans. Au cours de sa maturation et sous l’effet de l’oxydation, le porto perd sa couleur rubis d’origine pour acquérir au fil du temps une couleur roussâtre (Tawny en anglais).
– Le Porto Ruby est un vin jeune qui passe au maximum 2 ans en fût avant d’être embouteillé et vendu. Il conserve plus ou moins sa couleur rouge vive d’origine qui lui confère son nom. Très fruité , il se boit de préférence frais. – Le Porto blanc est fait avec du raisin blanc. Il est parfois moins alcoolisés que les autres types de portos et peut être sec ou doux selon trois variantes : extra-dry, dry et sweet. Ils doivent être bus très frais. Il n’est pas interdit de les boire frappés ou même en long drink allongés avec du tonic et une rondelle de citron (fameux !).
– Enfin, le Porto Vintage (ou Porto millésimé) est le produit d’une année exceptionnelle qui provient en général des meilleurs vignobles. Le vin reste 2 ans en fût avant d’être embouteillé. Contrairement aux autres portos, le porto vintage vieillit et se bonifie en bouteille. Il peut atteindre sa maturité au bout de 20 ans et parfois beaucoup plus. C’est un vin de très longue garde qui doit être décanté avant d’être servi chambré. Subissant une oxydation rapide, il doit généralement être consommé dans les 24 heures qui suivent son débouchage. Avant de pouvoir déclarer une année vintage, il faut que le producteur ou le négociant fasse instruire sa demande auprès de l’Institut du vin de Porto !
La Vallée du Douro, référencée aussi par l’UNESCO
L’ensemble du paysage de la Vallée du Douro, à l’instar du Centre Historique de Porto, est déclaré Patrimoine de l’Humanité de l’UNESCO. Outre la culture ancestrale de la vigne, la vallée recèle de multiples atouts comme des peintures rupestres mettant en évidence la très lointaine présence des hommes, ou encore des monastères et églises aux architectures et styles variés.
Plusieurs possibilités s’offrent pour découvrir cette belle vallée : de nombreuses croisières se déroulent sur le fleuve domestiqué mais pour un grand retour sur le passé, on peut aussi emprunter la ligne de chemin de fer du Douro. Les trains historiques composés de wagons du début du XXème siècle empruntent le plus beau trajet ferroviaire du Portugal en traversant les pentes vinicoles et toutes les « Quinta » qui sont autant de caves où s’ennoblit le précieux vin de Porto ambassadeur du Portugal dans le monde entier.
Quinta Nova de Nossa Senhora do Carmo
Nous avons pris le train entre Régua et Ferrao, un saut de puce qui nous a permis de longer le fleuve paisible pour arriver à Quinta Nova de Nossa Senhora do Carmo, Hôtel dit « rural » mais possédant tout le confort moderne. Ici, calme et sérénité sont de rigueur dans un cadre enchanteur qui domine le vignoble. Paysage vert, bretelle bleue du Douro… Un lieu magique où la table d’hôtes participera largement à la réussite de votre séjour. Et pour emporter un peu de Portugal à la maison, la boutique propose vins, huile d’olives ou confitures maison. Une belle adresse (Internet : www.quintanova.com)
Nous avons aussi visité la Quinta Do Vallado (Voir photos ci-dessus) à Vilarinho dos Freires (Peso da Régua) qui fait aussi chambres d’hôtes et Table d’Hôtes. Outre la visite des caves, nous avons pu apprécier un repas traditionnel avec le fameux « Bacalhau »(plus connu sous le nom de morue) qui fait partie des plats typiques portugais servi avec des pommes de terre « frappées »… Une fois qu’elles sont cuites dans leur peau, elles prennent un fort coup de poing pour devenir plus souples et moelleuses… ça marche ! La morue est aussi servie en petit beignets à l’apéritif « Pasteis de Bacalhau », genre d’accras délicieux.
Autre adresse « Coup de Coeur » : Près de Lamego… « L’Aquapura Douro Valley » entre les terrasses de schistes où les vignes tracent leurs rangs ordonnés. Les murs sont ceux de la Quinta de Vale Abraao, ancien manoir et exploitation vinicole au fronton blanc. L’intérieur a été entièrement restauré dans un style contemporain. Le résultat ? Un hôtel luxueux avec spa, villas privatives… et qui fait partie des « Small Luxury Hotels of the World ». A table, Philippe Bossert, crée une cuisine innovante influencée par le terroir portugais et ses multiples passages parmi les étoilés dont le fameux Restaurant « Auberge de l’Ill-Illhaüsern » près de Strasbourg. Internet : www.aquapuradouro.com
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