STAR FLYER : Escale à Panama

Nous allons embarquer sur le Star Flyer à la Marina de Panama, sur l’île Flamenco, tout au bout du « Causeway », une longue jetée de 6 kilomètres. Mais avant, faisons escale à Panama ce petit pays de 4 millions d’habitants qui tirerait son nom… d’un arbre (Notre photo). Un pays à la population métissée, la végétation luxuriante et dont la fortune vient (entre autres)… du Canal de Panama, justement !

Panama City ou Ciudad, capitale du pays du même nom se situe sur la côte Pacifique et à l’entrée du Canal de Panama. Lorsqu’on arrive de l’aéroport dans un vacarme indescriptible de véhicules klaxonnants, pétaradants, de vieux taxis vrombissants et de puissants 4×4 rutilants aux vitres teintées, on observe déjà le contraste… Y a qu’à jeter un oeil vers le ciel !

 

En effet, la ville de Panama comptabilise plus de 250 gratte-ciel dont 21 de plus de deux cents mètres de hauteur. C’est la ville d’Amérique Latine qui en compte le plus au monde après Sao Paulo (Brésil). D’ailleurs on l’appelle le « Dubaï Latino » ! Parmi les plus emblématiques, la F & F Tower, cette tour tordue comme une vis appelée « Tornillo » par les locaux, haute de 243 mètres dont on visiterait bien un appartement… juste pour voir sa configuration, tordue ou pas… Ou encore la Trump Ocean Club International Hotel & Tower de 70 étages et 293 mètres de haut en forme de « D » à l’initiale de son bouffon de propriétaire… Qui dit puissance économique, dit, évidemment, paradis du shopping… Des dizaines de « malls » à l’américaine attendent le touriste que ce soit en Prada, Chanel ou autres Viton…

Les vestiges de Panama la Vieja…

Panama la Vieja (la vieille ville) fut fondée par le conquistador Pedro Arias Davila en 1519. Premier établissement européen sur la côte Pacifique, le village de pêcheurs devint un point de transit pour l’or et l’argent vers l’Espagne.

La vieille ville fut incendiée par les pirates Anglais avec à leur tête Henry Morgan en 1671. L’invasion de plus d’un millier d’hommes détruisit tout laissant seulement des ruines et des cendres ! Depuis 2003, le « Site archéologique de Panama Viejo et district historique de Panama » est reconnu Patrimoine Mondial de l’Unesco. La ruine la plus significative, est celle de la cathédrale dont il reste encore une tour. On peut y grimper pour admirer un panorama magnifique !

 

… et la création du Casco Viejo

Après cette lourde défaite, les Espagnols décidèrent de recréer leur ville un peu plus loin (à 8 km) et plus à l’abri. Ainsi, édifient-ils en 1673, la « Nueva »…  en se servant des pierres  des anciens édifices pour dresser la cathédrale ! Depuis 1997, cette vieille ville re-nommée « Casco Viejo » (ou Casco Antiguo) est aussi inscrite au Patrimoine Mondial de l’Unesco : c’est l’un des plus beaux quartiers historiques d’Amérique Latine qui englobe le quartier colonial de San Felipe et une partie de celui de Santa Ana et du Chorillo. Depuis les années 2000 c’est devenu un lieu branché au grand dam des habitants qui voient les investisseurs prendre possession des lieux à leur détriment ! Les prix flambent et la population ne peut pas suivre…

La façade de la cathédrale, encadrée de deux tours néoclassiques est constituée des pierres ramenées de Panama Viejo (il faut pas confondre les deux !).

L’ancienne Place d’Armes a été rebaptisée « Plaza de Francia » en 1922 pour rappeler la contribution de la France au percement du canal. Derrière la jolie maison qui abrite l’Ambassade de France, celle de Ferdinand de Lesseps, le célèbre ingénieur qui mit sa pierre à l’édifice. Au milieu de la place, une colonne de pierre surmontée d’un coq fait aussi référence à l’hexagone !

Le Biomusée réalisé par Frank Gehry

Le Biomuseo est situé sur la chaussée d’Amador, au début du « Causeway ». Il a été conçu par l’architecte américano-canadien de renommée internationale (l’un des architectes majeurs du 21ème siècle), Frank Gehry (auteur, entre autres, du musée Guggenheim de Bilbao) dont l’épouse est Panaméenne. Les 4.000 mètres carrés du Biomusée contiennent huit galeries d’exposition permanente. Nous y rencontrons Deyanira qui sera notre guide : « Le bâtiment raconte, explique-t-elle, comment l’isthme de Panama est sorti de la mer, unissant deux continents, séparant un vaste océan en deux et modifiant à jamais la biodiversité de la planète ». Très pédagogique et ludique, ce musée moderne et interactif, nous apprend les mouvements incessants des profondeurs de la planète… Les couleurs vives de l’édifice rappellent celles du toucan, oiseau bariolé de l’Amérique Tropicale. Le musée comprend un atrium public, un espace pour les expositions temporaires, une boutique, un café et de nombreuses expositions extérieures dans le parc botanique qui l’entoure. Site : biomuseopanama.org

Le Pont des Amériques, vu du Biomuseo

Le Pont des Amériques « Puente de las Américas » est le pont routier situé au-dessus de l’entrée côté Pacifique  du Canal de Panama. Construit en 1962, par les USA, il coûta vingt millions de dollars et était le seul pont permanent connectant l’Amérique du Nord et du Sud jusqu’à l’ouverture du Pont du Centenaire en 2004. Cette vue panoramique est celle que l’on observe du Biomusée.

Le Canal de Panama relie 160 pays

Aussitôt que les Espagnols furent arrivés à l’isthme (début du 16ème siècle), l’idée germa d’édifier cette route qui réunirait Atlantique et Pacifique ! Les premières tentatives échouées furent celles des Français (1880) qui se heurtèrent aux maladies et aux problèmes financiers… Des milliers d’ouvriers périrent avant que les Américains réussissent l’exploit en 1914. Le canal resta sous administration US jusqu’en 1999, date où le Panama en reprit la gestion.

Le Canal de Panama est un raccourci maritime long de 80 km qui fonctionne grâce à un système d’écluses. D’importants travaux ont été effectués cette dernière décennie et le canal agrandi de deux écluses, doublant sa capacité, fut inauguré en 2016. Aujourd’hui, la voie interocéanique relie 144 routes maritimes qui arrivent à 1.700 ports dans 160 pays positionnant Panama comme un centre logistique, de transports et de services. Le « Centre des Visiteurs » à l’écluse de Miraflores comprend un musée sur toute cette intéressante histoire et les hommes qui l’ont faite. Site (Espagnol ou Anglais) : visitcanaldepanama.com

Rando au Parque Metropolitano

Nous sommes dans la ville…et pourtant aussi dans une forêt tropicale ! C’est l’heureux paradoxe de ce parc, véritable poumon vert de la ville de Panama. Nous y avons suivi les sentiers balisés qui répercutent dans leur quasi-totalité le bruit incessant du trafic… mais nous n’avons pas eu la chance de voir la faune espérée : un petit iguane égaré ou un gros rat, genre raton laveur dont le nom m’échappe… pas l’ombre d’un singe, paresseux… ou pas… ni d’un oiseau migrateur sensé être de passage… Au bout de plus de deux heures de randonnée sous une moiteur tropicale, nous avons renoncé à chercher les habitants des lieux pour reprendre un taxi cabossé…

La « Skyline » vue du mirador du Parc Métropolitain

Site Officiel de l’Autoridad de Turismo de Panama (ATP) : visitpanama.com

A SUIVRE / STAR FLYER : du Canal de Panama à Saint-Martin


Reportage : Texte de Dany Antonetti / Photos de Gérard Antonetti


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