Hérault : Prendre les eaux à Balaruc-les-Bains

Reportage Dany Antonetti / Texte et Photos (Sauf indications contraires)

Thermes de Balaruc (©Emmanuel Morel)

Balaruc-les-Bains est la 1ère station thermale de France. Riche en bicarbonates et en oligo-éléments, l’eau qui y surgit est particulièrement indiquée pour la rhumatologie et la phlébologie. Déjà au 19ème siècle, des personnages comme Louis Bonaparte, Paganini, ou encore Joseph Montgolfier y venaient en cure ! Nous y sommes venus aussi pour expérimenter les nouveaux soins mis au point par l’équipe soignante !

Bouzigues
(© Olivier Maynard)

La ville est bien plus qu’une villégiature médicale et de bien-être puisqu’elle fait partie des 14 communes labellisées sous l’appellation « Archipel de Thau Destination Méditerranée » depuis 2022. Les communes concernées sont : Sète, Balaruc-les-Bains, Bouzigues, Frontignan, Gigean, Loupian, Marseillan, Mèze, Mireval, Montbazin, Poussan, Balaruc-le-Vieux, Vic-la-Gardiole, Villeveyrac… 

L’étang de Thau est la plus grande lagune d’Occitanie (19 km de long et 5 km de large). Ses 500 entreprises conchylicoles, très souvent familiales, produisent 6000 tonnes d’huîtres soit 10 % de la production nationale et plus de 2400 tonnes de moules. L’espace ainsi renommé est baigné d’un côté par la Méditerranée de l’autre par la lagune de Thau. Il est traversé par le Canal du Midi et celui du Rhône à Sète.

 

Balaruc : un espace thermal à la fois curatif et ludique

(© Agence ChIrripo/Bastien Seo)
(© Agence Chirripo/Bastien Seo)

Depuis 2015, l’originalité de l’établissement est qu’il est géré par la Société Publique Locale d’Exploitation des Thermes de Balaruc-les-Bains (SPLETH) ayant seulement 3 actionnaires : la Mairie de Balaruc-les-Bains (85% du capital), Thau Agglo (14%) et le Conseil Général (1%). Aucun capital privé n’entre dans la société.

(© Agence Chirripo/Bastien Seo)

Ici, la qualité de l’eau est reconnue depuis l’Antiquité ! Les curistes bénéficient de 4 à 5 soins par jour suivant les prescriptions du médecin thermal qui va leur proposer les différentes alternatives correspondant à leurs pathologies. Parmi les « must », le lit de diffusion de boue thermale est une innovation dont le procédé est breveté : chaque lit dispose de buses de distribution en forme de petites cornes qui versent la boue sur les articulations à traiter. Le mélange est maintenu à 42° durant les 13 minutes que dure le soin.

Autre innovation, le « Cocon Thermal » où le curiste, allongé sur le dos ou le ventre, bénéficie (suivant ses prescriptions) d’une affusion douce d’eau thermale localisée sur les membres supérieurs et/ou inférieurs, de jets d’eau à température alternée et d’une diffusion sur le corps. A l’arrivée, de multiples bénéfices : détente musculaire, anti-stress, élimination des toxines, diminution de la rétention d’eau, action drainante contre la cellulite ou bien encore action tonifiante et régénérante sur les membres supérieurs…

Le Cocon (© Agence Chirripo/Bastien Seo)

A noter aussi, la création d’un parcours « post cancer du sein » épreuve lourde en chimiothérapie ou radiothérapie parfois suivie également d’hormonothérapie ou immunothérapie (élaboré avec l’Institut Régional du Cancer de Montpellier) et qui adjoint au parcours de soins de support une cure thermale en rhumatologie et phlébologie associée à des activités physiques, de la sophrologie, de la relaxation… pris en charge à 50% par la sécurité sociale.

(© Agence Chirripo/Bastien Seo)
Caroline Perrin

Mais il n’est nul besoin d’obtenir l’assentiment de la Sécu puisque les « Escales Thermales » sont proposées à tous sous la forme d’une mini-cure de 5 jours au tarif de 249€. Ce forfait s’adresse à un public plus jeune recherchant une cure de remise en forme tout en profitant du cadre de vie exceptionnel de l’Archipel de Thau !  Par ailleurs, Balaruc-les-Bains crée une ligne de soins dermo-cosmétiques à l’eau thermale distribués dans les boutiques de la station mais aussi dans les pharmacies partenaires ainsi qu’en ligne sur balaruc-cosmetique.com

A l’issue de nos soins, nous avons pu expérimenter le cours de sophrologie de Caroline Perrin, naturopathe/sophrologue (certifiée RNCP),qui nous a totalement emportés, de sa douce voix, dans une forêt mystérieuse et enchantée où nous avons pu laisser libre cours à notre imagination ! Un moment de détente exceptionnel qui clôturait admirablement cette journée de « trempette thermale » !  Renseignements et Réservations : thermesbalaruclesbains.com


A visiter au cours de la cure thermale à Balaruc…


Une cure thermale nécessite environ 1/2 journée quotidienne ! Alors, il faut occuper l’autre demi-journée à des découvertes touristiques et ludiques aux alentours… Et il n’en manque pas dans le Bassin de Thau ! Voici, d’une manière non exhaustive quelques endroits qui ont retenu toute notre attention…

La Maison Noilly Prat à Marseillan

La curiosité du curiste sera attirée par cet intéressant musée-boutique situé au centre du joli village de Marseillan. Ici, un guide de la maison (pour nous, Pascal) vous expliquera tous les secrets du vermouth (issu d’un mot allemand signifiant absinthe) et de la saga familiale. En effet, la famille Noilly, négociants en épices venus de Lyon au début du 19ème siècle s’installe à Marseillan pour y développer son commerce puis s’associe à Claude Prat en 1837… Le succès venant, ils s’installent Rue Paradis à Marseille alors que Monsieur Prat épouse la fille de Louis Noilly, Anne-Rosine… Les deux noms sont désormais accolés en « Noilly Prat »…

Au décès de son mari en 1867, la chef d’entreprise (peu coutumier à l’époque de voir une femme dans ce rôle !) développe avec succès son négoce jusqu’à obtenir une Médaille d’Or à l’Exposition Universelle de Paris en 1878… Ses fils lui succèdent en 1902 puis l’entreprise est rachetée en 1977 par le groupe Martini & Rossi et en 1992 par Bacardi. Cela n’empêche pas le Noilly Prat de rester mythique et d’être consommé dans le monde entier et sur les plus grandes tables : n’est-ce pas Paul Bocuse, lui-même qui mis au point ses fameuses « coquilles Saint-Jacques au Noilly Prat » ?

Mais qu’est-ce-que le vermouth ? « Un vin fortifié par l’alcool, explique Pascal, et macéré qui va titrer entre 14,5 et 22°. On y ajoute la « mistelle », un moult de raisin agent sucrant naturel et diverses épices venues du monde entier comme la cardamone, la coriandre, la vanille, la camomille, la petite absinthe… un tableau explicatif résume tout ce qui se cache dans les 4 propositions de Vermouth : Extra Dry (pour les cocktails), Ambré, Rouge et Dry, le produit « phare »… toutes les propositions d’accords mets et vins sont fournies au visiteur ». A l’issue de la visite, une dégustation permet à chacun de désigner son vermouth préféré et bien sûr… de l’acheter ! Site : noillyprat.com

 

Après la visite des caves, on pourra déambuler dans Marseillan, là où le Canal du Midi rejoint la lagune. En effet, la « Pointe des Onglous » marque la fin du Canal du Midi qui se jette dans l’Etang de Thau pour déboucher sur la Méditerranée via le Canal Royal qui traverse Sète (© D. Cavailhes)

Et si le Noilly Prat a aiguisé votre appétit, un stop s’impose au Salon de Thé « Entremets & Chocolats » (2, Rue du Général de Gaulle). C’est l’histoire de deux amis ingénieurs qui se sont rencontrés lors de leurs études communes aux Arts & Métiers d’Aix-en-Provence, Thomas et Bruno, devenus pâtissiers et chocolatiers par passion ! Au menu, des classiques indémodables mais aussi des innovations pour pâtisserie, chocolats et glace 100% artisanaux. Site : entremetsetchocolats.fr

 

L’Abbaye de Valmagne ou la « Cathédrale des Vignes »

Tout près de Mèze et de l’Etang de Thau sur la commune de Villeveyrac, Raymond Trencavel, Vicomte de Béziers, fonde l’Abbaye de Valmagne en 1139. Dès lors et jusqu’au 14ème siècle, elle fut l’une des abbayes cisterciennes les plus riches du sud de la France blottie autour d’un vignoble de 75 hectares. Durant cette période faste, il fut procédé à la construction de la nouvelle église gothique, la première église romane étant devenue trop exiguë pour accueillir la communauté ecclésiastique !

Endommagée, saccagée, pillée pendant plusieurs siècles (guerre de Cent ans, guerres de Religions…), elle retrouvera sa splendeur passée en transformant son église-abbatiale désacralisée en chais après la Révolution Française.  Elle sera rachetée par le Comte de Turenne en 1838. Classée Monument historique en 1947, elle s’ouvre au public dès 1975 grâce aux descendants du Comte, la famille de Gaudart d’Allaines. 

On y découvre la surprenante nef centrale de 24 mètres de haut et son alignement de grands foudres de Russie, neufs chapelles, un magnifique cloître de style roman avec ses galeries, sa fontaine et son jardin médiéval. Ne pas rater : la dégustation des vins de la propriété en fin de visite ! L’abbaye est l’hôte de nombreuses réceptions, évènements, animations culturelles… Site : valmagne.com

 

Escale à Sète

(© F. Ambrosino)

Le curiste de Balaruc doit faire obligatoirement escale à Sète, bâtie sur le Mont Saint-Clair et offrant des panoramas incroyables sur l’Archipel de Thau et toute la côte.  1er port de pêche de la Méditerranée Française avec sa flotte de chalutiers et de thoniers amarrée en cœur de ville, Sète est aussi une ville à haut potentiel touristique avec ses canaux qui se parcourent en mini-croisière, son incontestable parti pris artistique et ses personnages célèbres comme Brassens ou Paul Valéry, sa gastronomie dérivée de ses diverses migrations italiennes, ses halles offrant tous les magnifiques produits du généreux terroir… et ses studios de TV où sont tournés les épisodes des feuilletons quotidiens de TF1 !

(©Baras)

Carnet de Route


Sète vue de Bouzigues

Hébergement : Grand Hôtel de Sète : Un hôtel 3* de charme situé dans un bâtiment du 19ème siècle et au coeur de Sète doté d’un joli patio intérieur où est servi le petit-déjeuner. La plupart des chambres ont vue sur le canal. Site : https://www.legrandhotelsete.com

Balaruc-les-Bains : Logis Hôtel Operalia les Pins, un hôtel 3* juste à côté du centre thermal. Idéal pour tous ceux qui veulent se loger « confort » au cours de leur cure. Site : https://www.logishotels.com

Où se restaurer :

Sète : « Brasserie Victor » sur la nouvelle Place Victor Hugo revisitée par des artistes qui ont un lien fort avec elle. Il s’agit de François Liguori (le parking Victor Hugo en face du magnifique Théâtre Molière devient un lieu d’exposition de ses tableaux métalliques ainsi que les « Totems » sur la place) et Jean-Michel Othoniel qui crée en surface « la Fontaine aux Fleurs Mouvantes » : “L’œuvre que j’ai imaginée pour cette grande esplanade se déploie dans l’horizontalité pour laisser place à tous les flux et à l’effervescence des jours de marché” explique l’artiste.

Sète : « F!! Art Café » (21 Quai Général Durand) : Cyril vous accueille tandis que Flore est aux fourneaux ! Une ambiance sympa, des plats concoctés avec des produits locaux et une addition modérée, le tout avec une terrasse sur le canal… Ils ont reçu, en janvier dernier, le label Tables et Auberges de France dans la catégorie “Table Bistronomique”. Que demander de plus à Sète si touristique ? Vraiment une bonne adresse !

Bouzigues : « La Côte Bleue », un motel-restaurant 3* offrant une superbe vue sur l’étang de Thau.  Une adresse familiale spécialisée dans coquillages, crustacés et poissons. Site : la-cote-bleue.fr

Balaruc-les-Bains. : « Le Grand large », un restaurant de fruits de mer qui sert une cuisine régionale dans un cadre moderne avec vue sur l’étang de Thau. Huîtres, moules, palourdes, escargots…tout droit sortis du bassin ! Une large carte de poissons mais aussi de viandes. Site : legrandlargebalaruc.com

Plus d’infos pour préparer votre séjour : https://www.archipel-thau.com

*** MERCI à Marie-France Parra, Attachée de Presse «Archipel de Thau » pour l’organisation de ce reportage et à Emilie sa collaboratrice ; Laetitia, Directrice Marketing et Laurie du service communication des Thermes de Balaruc ainsi que Nathalie, Directrice du Développement Thermal et Anne Perthuis, au Service de Pressse des Thermes de Balaruc-les-Bains.