CALIFORNIE : Palm Springs et le Désert (1)

Après presque douze heures d’avion pour atterrir à Los Angeles, des formalités douanières paranoïaques, la prise en possession de la voiture de location négociée sur Internet (faut encore trouver la navette « shuttle » à la bonne porte… et qui va au bon endroit)… Ne pas se laisser avoir par le loueur qui veut vous coller une catégorie supérieure et une rallonge de prix de 200 $ prétextant que vous avez choisi un véhicule minable qui ne résistera pas au désert… Et tout cela avec un décalage horaire de neuf heures qui vous déphase complètement… Faut la mériter la Californie ! Mais c’est pas fini… Encore faire face au trafic surréaliste de la mégapole, s’insérer sur des autoroutes à dix voies et ne pas se tromper aux bretelles de sortie… Los Angeles et ses villes satellites s’étalent sur plus de 100 km de long et comme notre destination – Palm Springs – est à environ 180 km, nous roulerons en accordéon et souvent au pas (surtout à San Bernardino) pour plus de la moitié du trajet ! Le facteur nuit (complète à 17 heures au mois de novembre) se rajoute encore à la fatigue du voyage…

Palm Springs, la perle du désert

Palm Springs

Finalement, il aura fallu patienter encore quatre heures au volant pour atteindre Palm Springs et la Coachella Valley. Palm Springs est la première des « Resort Cities » surgies du désert dès la fin du 19ème siècle. Déjà en 1890, des palmiers-dattiers algériens étaient plantés sur le sol californien ! Neuf villes se succèdent dans cette accueillante vallée : Desert Hot Springs, Palm Springs, Cathedral City, Rancho Mirage, Palm Desert, Indian Wells, La Quinta, Indio et Coachella. La montagne qui s’élève à 2555 mètres (on la gravit en téléphérique « Aerial Tramway » à Palm Springs) protège la vallée des influences climatiques  de l’Océan Pacifique.

Palm SpringsJadis, les Indiens Cahuilla vivaient dans leurs canyons-oasis fertilisés par les eaux abondantes descendues des San Jacinto Mountains. Ils bénéficiaient aussi de sources d’eaux chaudes aux bienfaits thérapeutiques. Les premiers Espagnols qui colonisèrent la région les baptisèrent « Agua Caliente » (Eau Chaude) et ce surnom leur est resté ! Très tôt, ces Indiens agriculteurs, chasseurs et pacifiques trouvèrent un terrain d’entente avec la nouvelle autorité américaine et un traité de 1876 leur octroya la terre de leurs ancêtres… Dès lors leur communauté se structura. Aujourd’hui, outre un Hôtel-Casino haut de gamme « Agua Caliente Casino », ils possèdent une grande réserve naturelle appelée « Indian Canyons », gorges encaissées arborées de palmiers éventails, fraîches vasques aux eaux limpides, cascades dégringolantes… Des sites aménagés pour la randonnée équestre ou pédestre et la balade : Palm Canyon, Andreas Canyon et Murray Canyon (Droit d’entrée : 8$)… L’éprouvant voyage « France-Californie » est alors complètement oublié ! Il fait 30° à Palm Springs le 15 novembre et le ciel est encore plus azur que le bleu de Provence…Ils ont bien raison les séniors américains de venir finir leur vie ici… Plus près du paradis en somme ! Internet :http://www.indiancanyons.com

VillageFest à Palm Springs
Palm Springs
Depuis 16 ans, tous les jeudis, une grande « kermesse » est organisée dans la rue principale de Palm Springs, Palm Canyon Drive, débarrassée des voitures. Cette manifestation est un véritable inventaire à la Prévert à ne pas manquer si vous passez par là : toute la vallée arrive en force pour un shopping hebdomadaire pas comme les autres.
Palm Springs
Septuagénaires liftées et botoxées (Palm Springs est « Number One » pour la chirurgie esthétique) véritables caricatures peroxydées au petit chien (de marque, mais je sais pas laquelle !) greffé sur l’avant-bras et « pomponné » entre les deux oreilles ; des papis en short et chemisier «Bahamas » donnant la main à Madame ; des jeunes mamans à la Britney Spears maquillage et total look ; des couples gays des deux sexes (les communautés homosexuelle et lesbienne sont très importantes) ; un travesti déguisé en Marilyn ; la police qui vend des tee-shirts, l’armée qui fait la « manche » ; le fan-club d’Hillary Clinton ; un rabbin vendant ses prestations pour le shabbat ; des golfeurs enfin débarrassés de leurs « clubs » (Des dizaines de parcours internationaux jonchent la vallée) ; des masseurs asiatiques rudoyant leurs patients ; des gros chiens-toutous déguisés en Père Noël pour la photo avec les enfants ; des musiciens pour tous les goûts : rock, country, blues…
Palm Springs
Et bien sûr comme toujours en Amérique de la nourriture (food ?) à profusion avec des producteurs locaux (fruits et légumes) mais aussi tout ce qui se mange en priorité ici : pop corns, chips, gâteaux aux couleurs extravagantes et cookies de toutes sortes, BBQ, hot dogs (même casheer !), jus de fruits… Les restaurants, tout au long de la rue, affichent complet dans un brouhaha sympathique et convivial.
Palm Springs

N’oublions pas aussi la culture : l’Art Museum offre l’entrée libre le jeudi tandis que de nombreux artisans exposent leurs créations dans la rue : peintres, sculpteurs, potiers, ferronniers, artisanat indien… Il paraît aussi (c’est écrit dans la revue de la ville « Desert Guide ») que cette fête est le lieu propice aux rencontres amoureuses et qu’un grand nombre de couples de la vallée lui doivent leur bonheur ! Internet : http://www.palmspringsvillagefest.com

Joshua Tree National Park
Joshua
A environ 60 km de Palm Springs, on rejoint ce parc (285.000 ha) dont les formations rocheuses et les arbres de Josué (genre de yuccas) ont fait la réputation. Situé entre le haut et le bas désert, Mohave et Colorado, il possède une faune et une flore extrêmement riches. Les montagnes aux sommets déchiquetés et les monolithes de granite exposés à l’air témoignent des forces énormes de la terre.
Joshua

Les arroyos, les playas, les cônes d’éboulis, les bajadas, les frontons, le vernis du désert, les granites, l’aplite et le gneiss agissent les uns sur les autres pour former une mosaïque désertique gigantesque complexe et remarquable. Paradoxalement, le désert n’est jamais… désert ! Tout au contraire il recèle une vie abondante entre cette végétation qui sait se prémunir contre la sècheresse et cette faune grouillante pour qui prend le temps de vouloir l’observer. Le parc offre neuf terrains de camping surprenants de beauté et de charme (avec tables, barbecues et toilettes) qu’on aurait bien envie d’expérimenter, histoire d’interroger les étoiles…

Joshua
Qui pouvons-nous rencontrer ici ? Le coyote, le plus habile opportuniste du désert qui mange tout ce qui lui passe sous la dent ; le hibou fouisseur qui abrite sa progéniture dans le terrier abandonné des rongeurs ; le lézard nocturne yucca qui peut passer toute sa vie sous l’écorce protectrice d’un arbre de Josué pourrissant ; la tarentule, spectaculaire araignée du désert non venimeuse ; le lièvre à la robe terne, pour mieux se protéger des prédateurs ; l’aigle doré au regard perçant, le rat kangourou appelé ainsi à cause de ses hautes pattes arrières ou encore le sidewinder, petit serpent à sonnettes qui tend des embuscades aux petits rongeurs… (Prix d’entrée par véhicule : 15 $. Cependant si lors de votre voyage vous pensez visiter plusieurs parcs nationaux, il est plus économique d’investir dans le « pass » annuel au tarif de 80 $). De nombreux chemins  de randonnée parfaitement balisés parcourent tous les parcs américains. Internet : http://www.joshuatree.org
Joshua