Do Benracassa, artiste aixois

Do (Dominique) Benracassa vit à Aix-en-Provence. Après des études d’art, l’artiste va consacrer son énergie à redonner ses lettres de noblesse à la création artistique sous toutes ses formes au sein de l’Éducation Nationale. Il mènera de front pendant plus de 35 ans un travail d’artiste et d’enseignant. Plusieurs publications sur ses activités verront le jour, dont celle intitulée : ‘‘L’image manipulée’’, probablement la plus importante, où Do Benracassa dénonce dans un projet artistique et pédagogique unique et innovant, dès 1990, le manque total d’éducation à l’image où cette dernière prend plus que jamais une place prépondérante, omniprésente et incontournable dans notre quotidien.

 

Depuis 1980 toutes ses démarches se sont construites autour du dessin, de la création visuelle et plastique. En 1991, l’informatique vient enrichir sa palette créative avec l’art digital : « Il m’aura fallu plus de 35 ans, dit-il, pour le maîtriser suffisamment et pouvoir laisser libre cours à mon imagination.  J’ai rapidement commencé à détourner des images, des peintures, des vidéos… J’ai fabriqué tout un tas de ‘‘Vrais/Faux’’ . J’ai passé une grande partie de ma vie à travailler l’image, certes dans un projet artistique , mais aussi dans une action pédagogique plus vaste intitulée : ‘‘ L’image manipulée ’’ manipulés que nous sommes en permanence par celles-ci. Elles circulent sans qu’on les voit s’introduisant dans nos corps et nos esprits sans qu’on les autorise à nous pénétrer conditionnant nos pensées et nos actes ». 

Aujourd’hui l’artiste se consacre exclusivement à son art, où le dessin, décliné sous toutes ses formes, est au centre de son activité. Il explore de nouveaux univers plastiques et esthétiques combinant et déstructurant ses créations traditionnelles au crayon, ou à l’encre par des remodelages numériques. 

Dernière oeuvre : Les « Anachromies » en liaison avec le covid…

« Nous subissons en permanence des diffusions d’images qui circulent à notre insu et s’introduisent dans nos vies, nos corps et nos esprits. Elles s’immiscent et s’infiltrent dans nos cerveaux sans qu’on les y autorise. Elles nous pénètrent et conditionnent nos pensées et nos actes ». Les Anachromies sont des œuvres réalisées pendant le Covid qui se présentent sous la forme de variations lyriques, psychédéliques, comme des icônes virales vues au microscope. Dans cette diffusion d’images permanentes, les ‘’Anachromies’’ disposeraient du pouvoir de changer les choses pour un avenir holistique plus serein et plus lumineux. 

« C’est en analysant l’image du virus du Covid que je me suis posé la question des mutations de ce dernier, de ses transformations visuelles que j’ai regardées, comme des oeuvres d’art. ‘‘Rien ne se perd, rien ne se crée tout se transforme’’’ nous dit Lavoisier. Les mutations des virus et du vivant font de nous ce que nous sommes. Pendant le confinement j’étais en compagnie d’une chanteuse lyrique et il est incontestable que les éléments interagissent dans notre monde. Les Anachromies sont nées de cette réflexion et de cette rencontre lyrique imprévue. J’ai joué avec les formes et les couleurs comme un musicien improvise avec son instrument. Un peu à la manière de Kandinsky qui comparait sa peinture à un morceau de jazz… je joue ! 

Picasso disait : ‘’Je ne cherche pas je trouve’’, je suis sur le chemin d’un virus artistique ‘‘variant’’ qui en se métamorphosant sous ma main et mon imagination multiplie ses formes et ses couleurs au gré du temps et de mon étonnement. C’est en 1991 que l’informatique est venu compléter ma palette d’outils. Après avoir détourné, inventé des mondes, créé tout un tas d’ images, je reviens ici avec ces ‘‘Anachromies’’, à mon fil rouge : le dessin, qui au travers de l’outil numérique m’ouvre des univers infinis… Do Benracassa expose au Parc Floral à Paris jusqu’au 3 décembre.

Lien avec le site de l’artiste afin de connaître le lieu des expos programmées : do-benracassa.com