LANGUEDOC : La Grande Motte
Située sur la côte languedocienne, à moins de 20 km de Montpellier, La Grande Motte a été créée sur un marais en 1963 par l’architecte Jean Balladur. La ville au patrimoine architectural harmonieux a reçu, en 2010, le label « Patrimoine du 20ème siècle » qui la propulse « destination culturelle ». On y accède par deux voies rapides de 20 km chacune qui la relient à l’A9 et aux villes de Montpellier, Lunel et Nîmes. Aujourd’hui, un « Pasino » innovant vient ajouter sa silhouette inédite au paysage urbain. Nous sommes allés à la découverte de ce patrimoine le temps d’un court séjour « gambling and fun » !
« L’histoire de la Grande Motte, dit Richard, s’inscrit dans celle de l’aménagement du littoral au cours des années 60. A cette époque, la population française commence à accéder aux biens de consommation et à partir en vacances. La Côte d’Azur est déjà saturée par un tourisme plutôt élitiste. Le plan qui est adopté dès 1963 pour le Languedoc-Roussillon s’appelle « Mission Racine » du nom de son concepteur. Il s’agit d’urbaniser toute cette frange littorale qui n’est alors que marécages, petites dunes et nids à moustiques ! Le premier but est de ramener sur nos côtes les vacanciers séduits par les jeunes stations espagnoles en pleine expansion. Plusieurs architectes sont désignés pour plancher sur le projet et finalement c’est celui de Jean Balladur qui est retenu.
Jean Balladur (cousin d’Edouard !) est né en 1924 et fit des études de philosophie (avec Sartre comme professeur puis ami) avant de se diriger vers l’architecture. (Il est mort en 2002 et est enterré à La Grande Motte). Arrivé sur les lieux en 1962, il est immédiatement confronté à la réalité du terrain : le sable, les vents, l’eau salée qui ronge tout… Il fait d’abord creuser le port et répands les remblaiements sur les terres. Ensuite, l’eau douce est apportée par un canal du Rhône. Son choix s’est fixé sur des immeubles pyramidaux (aux sommets tronqués) inspirés par les pyramides précolombiennes de Teotihuacan (Mexique) et de la ville de Brazilia où règne le béton du déjà culte Oscar Niemeyer qu’il a pu admirer lors d’un récent voyage au Brésil.
À la Grande-Motte, Jean Balladur crée des terrains de sports, un Palais des Congrès, des commerces, une plage bordée d’un simple chemin piéton, un plan de desserte des plages en peigne, des façades perpendiculaires au littoral… Il élimine la hiérarchie entre les appartements avec vues et les logements mal exposés.
En juillet 1975 est posée la première pierre de l’église Saint Augustin dont une des cloches du 17ème siècle, provient de la cathédrale de Nîmes et en arbore d’ailleurs les armes : le fameux crocodile attaché à son palmier. Deux paraboles montent vers le ciel pour former un ovale, dans lequel est installée la cloche qui porte l’inscription « Mon ton appelle le peuple ».
La mairie est inaugurée en décembre 1982. Sur le sol de la place est dessiné un labyrinthe en dallage rouge et une fontaine jaillit, source de vie aux bouches daliennes qui crachent leurs eaux limpides. Nous sommes sur la « Place des Trois pouvoirs » : pouvoir temporel avec la Mairie, pouvoir spirituel avec l’église et enfin pouvoir des jeux et du rassemblement avec la Salle Polyvalente. Cette place, appelée aussi « Place du 1er Octobre 1974 », date de la création de la commune. C’est un hommage à celle de Brasilia. Côté mobilier urbain, les luminaires sont des « chapeaux de fées » en hommage à la fée électricité, encore récente à l’époque ! Un référendum est organisé afin de choisir le nom des habitants : ils seront « Grands-Mottois » ! Les constructions d’immeubles se sont étalées sur les vingt années suivantes ».
Le Palais des Congrès : Jean Balladur veut lui donner une forme différente et s’inspire d’un galet. Il est inauguré en janvier 1983. Ses ellipses, qui ressemblent à deux tonneaux, sont des « puits de science » où s’abreuvent les congressistes. « J’ai voulu, dit-il, que l’enfermement des auditeurs de concerts ou des participants aux congrès et aux conférences, ces prisonniers volontaires, apparaisse à l’angle du port comme le signe de leurs passions ou le réservoir de leur appétit de connaissances. La forme visible du bâtiment emprunte ses proportions et ses courbes aux théâtres antiques ». Notre guide est intarissable sur la jeune histoire de La Grande Motte !
Le nouveau Pasino de La Grande Motte
Nous sommes ici à l’invitation du Groupe Partouche pour venir inaugurer sa dernière création. Le casino de la Grande Motte a quitté le front de mer et fait totalement peau neuve. Ce nouveau « Pasino » a été confié à l’architecte Yves Raynal, aux décorateurs Pascal Bodin, Alexandra Elléna et Marie Mallet et au plasticien Alexis Tricoire pour la mise en scène végétale. Ce dernier a imaginé une planète végétale géante au-dessus de la réception. Le lobby est superbe, très large, haut en couleurs avec des lustres multicolores et des sources de lumière.
L’espace restauration n’est pas encore achevé (Projet d’un espace « gastronomique ») mais déjà on peut apprécier une carte variée à la « Pizzeria Brasserie » où officie Le Chef Antoine Leroyer qui travaillait jusqu’ici au Pasino d’Aix-en-Provence. Le restaurant des Jeux « Le Paz » permet de se substanter tout en continuant à jouer.
Le Pasino offre plusieurs salles à l’étage pour réunions, réceptions, séminaires ainsi qu’une salle de concert de 1.800 m2 qui peut aussi se transformer en salle de banquets (1.260 places) pour différents événements ou des soirées à thème. La programmation des spectacles propose des artistes de renom pour le dernier trimestre 2012 : Patrick Fiori, Julien Clerc, Jamel Debbouze, Roch Voisine, Ary Abitan, Alain Souchon, Christophe Willem… La grande salle des jeux réunit 200 machines à sous, 3 roulettes Anglaises, une roulette électronique, 3 tables de Black Jack, une Bataille, 3 tables de Boules, 10 tables de Texas Hold’em poker et un espace « fumeur » de 200 m2. Un espace de jeux a été également conçu pour les enfants de 3 à 7 ans. Le concept global « Entertainment » du « Pasino » rappelle celui des casinos de Las Vegas… Ville, elle-même construite « nulle part », un peu comme La Grande Motte !
La soirée inaugurale se déroulait en présence de M. Ari Sebag, Directeur Général du Groupe Partouche accompagné de son staff. « Manolo et ses Gypsies » (Notre photo ci-dessus) assuraient brillamment la partie variétés du dîner-spectacle réalisé, côté cuisine, par l’équipe du Chef, Antoine Leroyer. A l’issue du dîner, les quelque 350 invités allaient tenter leur chance dans les salles de jeux !