PORTUGAL : LA ROTA VICENTINA A VTT

Dans notre précèdent article sur le Portugal nous vous avions fait découvrir Porto. Aujourd’hui, c’est le sud-ouest du Portugal que nous allons explorer. Tout particulièrement un chemin de randonnée de Santiago do Casem au Cap St-Vincent. Pas moins de 200 kilomètres que nous nous apprêtons à parcourir à VTT et en 4 étapes. Nous allons parcourir que 200km des 1000km dédiés aux VTT.

Les sentiers de la Rota Vicentina

Ils se composent de plus de 750 km de chemins balisés et entretenus. Vous aurez le choix, jour après jour, de découvrir cette région côtière européenne impressionnante. La balade est organisée en étapes de 10 à 33 km et parfaitement balisée. Vous allez pouvoir alterner entre le chemin historique et le chemin des pêcheurs.

Avec nos VTT, des petites parties du sentier du pêcheur sont impraticables ou interdites pour préserver la flore et la faune. Ceci étant dit, toutes les fois où cela est permis vous allez pouvoir vous rapprocher au plus près de la côte et des falaises. Tout comme pour les randonneurs, les spots les plus remarquables s’offriront à vous. Depuis 2016, le chemin historique a rejoint le groupe des meilleures destinations de randonnées d’Europe décerné par ERA (European Ramblers Association).

Présentation de la SemanaID

Organisée du 26 mars au 1er avril pour 2023 la « Semaine des idées » propose autour d’un agenda copieusement garni de découvrir ce que peut vous offrir la Rota Vicentina. C’est lors de la présentation officielle, à Santiago do Casem, que nous avons eu l’occasion de rencontrer la présidente et toute l’équipe de l’association ainsi qu’un certain nombre de partenaires de celle-ci.

Nous sommes arrivés malheureusement trop tard pour visiter Santiago do Casem ! Il est déjà l’heure du transfert dans le premier hébergement partenaire qui n’est qu’à 700 mètres de notre point de départ.

Première étape : le Fort Possegueiro à Monte de Corça Nova

C’est l’étape la plus courte. D’après l’enregistrement de Strava nous avons effectué 31,65 km pour 479 mètres de dénivelé positif. Mais avant de commencer à pédaler nous avons pris le temps de visiter le fort Possegueiro construit au centre de l’ile de Possegueiro par Philippe II en 1603. Pendant la guerre de restauration le fort a été le lieu de nombreuses attaques de Castillans. À la fin 17ème siècle, sous le règne de Dom Pedro II, une nouvelle fortification a été construite. Elle est complètement détruite aujourd’hui.  Sur la côte il reste de cette époque encore des bâtiments de garnison. C’est cela que nous  visitons aujourd’hui.

 

Et, c’est parti pour notre première liaison en direction de notre prochain hébergement. Un petit peu de bitume beaucoup de Gravel et une dose de MTB dans un paysage ponctué de forêts d’eucalyptus, de chênes-lièges et de pins maritimes. Nous passons de zones totalement naturelles à d’autres créées par l’homme. L’eucalyptus est destiné à la pâte à papier. Les chênes-lièges typiquement méditerranéens sont très répandus ainsi que dans les terres de l’Alentejo. Le liège est récolté sans aucune mécanisation à l’ancienne et ici et là il y a de grandes plaques séchant à l’air libre.

Après un petit pique-nique, nous finissons notre première étape. Le temps d’une douche, nous voilà partis découvrir à pied les falaises tourmentées par l’érosion qui nous offrent un spectacle visuel à la hauteur de la réputation des côtes de l’Alentejo.

Pendant la dernière glaciation, une grande partie de la faune est venue se réfugier dans la partie la plus au sud du continent. Cela a permis à une flore plutôt vivace de ne pas disparaître. Ainsi, trouve-t-on dans la région une flore spécifique et unique. L’association Rota Vicentina protége la faune et la flore pour que les générations à venir puissent encore en profiter.

Merci à nos guides qui pendant une heure ont pris le temps en Anglais et en Français de nous parler de leurs terres. Vous pouvez les trouver toute l’année : ils sont partenaires et ont un  établissement d’hébergement « Casa do Lado« . Après cet excellent repas et le temps de se dire au revoir, nous voilà déjà en route en direction d’une autre maison partenaire « Monte da Casa Nova » pour y passer la nuit.

De la Monte da Corça Nova à la Casas do Moinho

Après un copieux petit déjeuner et la préparation de notre pique-nique nous voilà repartis pour la plus longue étape toujours en utilisant Strava. Pour comptabiliser notre progression, à la fin de l’étape nous avons parcouru 67,56 km pour 616 mètres de dénivelé positif. Notre objectif est de longer le plus possible la zone côtière avec troix points d’intérêts à Almograve, Zambujeira, la distillerie de Junior-Jaques et un final à Odeceixe.

Notre prochain hébergement est un complexe hôtelier d’un nouveau genre. Il occupe une grande partie des maisons du haut du village d’Odeceixe. Imaginez que vous achetez les maisons mitoyennes d’une rue, que vous reliez toutes les maisons par les jardins et que chacune d’elle est transformée en chambre d’hôtel : cela donne Casas do Moinho. Ajoutez à cela deux restaurants et un Chef réputé, Hugo Nascimento, et vous avez le point de chute idéal pour vos vacances.

Petite rencontre avec Hugo Nascimento l’un des Chefs de Hell’s Kitchen Portugal.  Une de ces stars qui se lèvent pour être en place a 7 heures du matin. Nous avons pu apprécier la qualité de la cuisine de son restaurant le Assador Altinho.

De l’entrée au dessert, il n’y a eu aucune fausse note. Le restaurant est composé d’une équipe aussi efficace que jeune. Demain, on va devoir pédaler encore plus !

 

De la Casas do Moinho à Casa Fajara de Carrapateira

Encore une très belle étape aujourd’hui c’est l’avant-dernière et elle promet d’être attrayante et longue. En effet, Strava a relevé 53,16 km et 621 mètres de dénivelé positif. Il nous faut parcourir ces 53 km complètement dessinés au fond d’une vallée pour finalement arriver sur les plages de Carrapateira (les tiques en Français). Oublions que la ville porte le nom d’un insecte que nous n’apprécions pas ! C’est aussi au Portugal l’un des spots le plus connus pour la pratique du surf.

Nous avons rendez-vous avec une partie du staff volontaires de l’association Rota Vicentina qui – en moins de 2 km à pied – prendra le temps de vous faire prendre conscience de notre impact négatif ou positif sur la nature. Marcus est tombé amoureux de l’Alentejo et l’Algarve et il a rejoint Rota Vicentina. Il est très proche de la nature et avec ses mots il vous fera voyager dans un monde plus respectueux. Par la même occasion, nous avons pris le temps de repeindre les balises sur un beau chêne-liège. Juste ce qu’il faut pour que nous apportions notre contribution à l’aventure.

Après cette expérience, il est temps de reprendre nos montures mécaniques. Comme à chaque fois tout est prêt : nos vélos et notre équipement nous attendent. Les VTT sont propres et révisés pour assurer le bon déroulement de l’étape.

Sur le chemin nous faisons une étape pour visiter le château classé d’Aljezur. Construit par les Arabes au début du 10ème siècle. Des fouilles prouveraient que le site était déjà occupé à l’âge de bronze. Le château fut le dernier à se rendre aux armées chrétiennes commandées par D. Paio Pires Correia en 1249 sous le règne de D. Afonso III. Le fleuve qui entoure la ville a été navigable jusqu’au 16ème siècle mais aujourd’hui il est ensablé. Après sa conquête le château a été cédé à l’ordre militaire de Siantago. Il n’en reste que les fortifications externes.

Après ce détour dans l’histoire, nous repartons sur la Rota Vicentina en direction de Carrapateira. On en profite pour découvrir un nouveau partenaire de l’association qui se trouve sur notre parcours où nous attend notre pique-nique préparé par Hugo Nascimento le matin-même. C’est encore une maison splendide prête pour accueillir les vacanciers à quelques kilomètres d’une très belle plage de surf et de baignade.  La « Barranco da Fonte » est orientée « famille » avec tous les équipements nécessaires pour occuper les enfants : il y a même un service de Babysitting.

Nous profitons de la terrasse ombragée du restaurant le 44 pour nous rassasier et nous finissons notre pique-nique par une très bonne salade de fruits préparée par notre hôte. Le temps de remplir à nouveau nos gourdes et nous poursuivons notre périple à VTT en direction de la côte.

Nous y sommes, il ne nous reste plus qu’à traverser la ville et gravir une grande montée pour atteindre les plages de surf. Au bout de ce dernier effort nous découvrons une plage qui longe une lagune et au loin les rouleaux qui font la notoriété du site. Beaucoup trop fatigués nous nous contentons d’observer de loin ces petites fourmis qui surfent sur les vagues. Nous longeons la côte avant de retrouver le chemin de la Casa du soir.

De façon optionnelle la Casa Fajara propose un repas pour ses convives. Ce soir c’est un repas orienté végétarien pour satisfaire l’un des participants. Nous avons eu droit à des salades exotiques  à l’orange, par exemple, et un chili qui a su faire oublier qui n’y avait pas de viande !  Ce fut un moment d’échange et de convivialité agréable qui nous a fait oublier la fatigue de l’étape.

Demain, c’est la fin du monde qui nous attend ou l’extrémité sud-ouest du continent. Sur notre programme c’est 36 km. Mais depuis le début de l’aventure sur la Rota Vicentina les kilométrages annoncés sont toujours un petit peu sous-estimés !

De la Casa Fajara à Memmo Baleerira à Sagres

C’est notre dernière étape : nous quittons le calme absolu de la Casa Fajara pour rouler jusqu’à la ville de Sagres avec une étape importante au Cap St-Vincent. Strava à la fin de la journée est passé des 36 km annoncés à 53,97 km pour 467 mètres de dénivelé positif ! Nous finissons pas penser que toutes les distances ont été évaluées à vol d’oiseau ! Ceci dit, on est venu pour rouler et 10 ou 20 km de plus n’auraient pas changé notre enthousiasme !

On roule depuis un peu plus de 8 km dans une zone inondable au creux d’une vallée quand nous faisons une pause de quelques minutes dans le village Pedralva qui lui aussi a été transformé en complexe hôtelier : le Aldeia de Pedralva. À l’origine c’était un village d’agriculteurs qui a perdu presque tous ses habitants… En 2006, il n’y restait que 9 âmes et des maisons en grande partie en ruines. Après le rachat des maisons par un regroupement de 200 investisseurs, il a été possible de commencer le processus de reconstruction aussi proche que possible de l’original. Le résultat est impressionnant avec une capacité de 90 adultes et 30 enfants. Vous pouvez profiter de tous les services modernes : une piscine, deux restaurants, un bar… Le complexe est aussi un des partenaires de l’association Rota Vicentina.

 

C’est reparti pour  15 km de plus ! Un petit café au bar municipal de Villa Do Bispo : celui-ci est mitoyen à une halle traditionnelle où les poissonniers se partagent les stands avec les primeurs. Nous avons l’impression que le temps s’est mis en pause pour nous attendre…

Il n’y a plus que 19 km qui nous séparent du Cap St-Vincent.  C’est la fin du voyage : on a jeté toutes nos dernières ressources dans une folle course de VTT  pour enfin arriver devant ce phare du bout du monde. Un symbole plus qu’un vrai point géographique européen. C’est un peu plus tard dans la journée que nous l’avons découvert sur son plus bel angle :  le cap St-Vincent est clairement plus beau vu de l’océan.

On est en retard sur le programme, le clou de la journée est prévu sur un bateau qui nous attend au port de Sagres. Ca roule vite et on avale les 9 km qui nous séparent du zodiac en un temps record. Une équipe de biologistes marins de Mar Ilimitado investi dans la conservation des océans qui est chargé de nous faire découvrir tout ce que l’on peut observer. La suite en images : la côte portugaise est vraiment belle et offre un spectacle unique !

 

 

Le séjour se termine avec ce finish à la hauteur. Nous avons rendez-vous dans un très bel établissement le Memmo Baleeira pour notre dernière nuit au Portugal en attendant un transfert à l’aéroport de Faro. Encore quelques photos de la Rota Vicentina sans oublier de belles vidéos pour garder en mémoire ces 4 étapes… Il est temps de se dire au revoir !

Merci

Nous allons en oublier c’est certain ! Mais on va se lancer… Merci à : Marta, Diogo, Irene, Carlos, Marcus et Tiago désolé pour ceux que j’ai oubliés. Merci pour votre organisation qui nous a fait passer 4 jours parfaits !

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 Texte et Photos : Patrice Branchereau