PORTUGAL : PORTO, PATRIMOINE DE L’HUMANITE

Porto est située sur la façade atlantique du pays et à l’estuaire du fleuve Douro (Né en Espagne dans le Leon). C’est la métropole du Nord et la deuxième ville du Portugal après Lisbonne, sa rivale ancestrale. Au Portugal on dit : « Lisbonne s’amuse, Coimbra chante, Braga prie et Porto travaille ». 

Porto… à l’origine du mot « Portugal » : Selon la légende, Cale, l’un des argonautes grecs arriva sur le site de l’embouchure du Douro et fonda la ville. Mais le choix du site n’était pas approprié à la navigation. Les Romains changèrent l’emplacement de la ville sur la rive droite, pour construire un port nommé Portus Cale… Ainsi fut créé le patronyme du « Portugal » !

Aujourd’hui, les compagnies aériennes Low Cost (Ryanair par exemple) programment la destination en direct depuis de nombreuses villes de province (dont Marseille) d’où l’afflux impressionnant de touristes Français venus profiter d’un court séjour dans la belle portugaise ! Nous avons fait comme eux et succombé au charme de la belle inscrite au Patrimoine de l’Humanité depuis 1996 !

Nous avons eu la chance de dénicher un superbe appartement « Oporto Chic & Cozy – Batalha II (sur booking.com) à deux pas de la Place Batalha en plein centre historique. De là, toutes les découvertes se font à pied… Même si la ville est fournie en collines, escaliers redoutables descendant vers Ribeiro la rive bariolée du fleuve… Juste ajuster ses baskets et se perdre dans les ruelles au feeling…

Sur la Place Batalha, l’église Saint-Ildefonse (1739) de style proto-baroque est une petite merveille avec sa façade couverte d’azulejos.

Quelques mètres plus loin, on pénètre dans la Rua Santa Catarina, la plus commerciale (et piétonne) où l’on ira prendre un café à l’incontournable « Café Majestic ». Inauguré le 17 décembre 1921 sous le nom de « Café Élite » celui-ci devint rapidement le lieu de rendez-vous des « people » de l’époque, écrivains et artistes. Resté à l’abandon de nombreuses années, il a été déclaré patrimoine culturel en 1983 par l’état portugais. Rouvrant ses portes en 1994, il est devenu une véritable institution !

Après la pause, en route vers le Marché de Bolhão (Mercado do Bolhão) inauguré en 1914. Une belle halle néo-classique entièrement restaurée où se côtoient tous les produits du terroir portugais : fruits et légumes, fleurs, viande, morue (bacalhau)… et les spécialités culinaires que l’on peut déguster sur place !

De l’autre côté du fleuve, le Marché « Beira-Rio », à côté des caves, offre les mêmes avantages.
Le site du Monastère de Serra do Pilar offre un beau panorama sur la ville. Son église a une forme ronde unique au Portugal. Le monument, inscrit au Patrimoine de l’Unesco, appartient au régiment d’artillerie de l’armée portugaise.

En continuant l’exploration, nous voici à la gare de Sao Bento. C’est l’une des plus belles du monde (la plus belle du Portugal) avec son immense Salle des Pas Perdus aux panneaux de carreaux peints à la main par Jorge Colaço en 1914. Plus de 20.000 azulejos retracent l’histoire et la vie quotidienne à Porto. Impressionnant !

Nous arrivons à la cathédrale (toujours dans le quartier de Batalha). Construit sur la partie la plus haute de la ville dès le 12ème siècle, « Sé do Porto » est l’édifice religieux le plus important de la ville. De style roman, la cathédrale fut remaniée aux 17ème et 18ème siècles ajoutant des aspects gothique et baroque. A côté des murailles protégeaient autrefois la ville. D’ailleurs l’extérieur de l’édifice ressemblerait plutôt à une forteresse.

Maintenant, empruntons le dédale de rues pour descendre vers le fleuve. Connaissez-vous Arnaldo de Sousa Dantas da Gama ? La statue de ce journaliste et écrivain portugais (1828-1869) auteur de romans historiques est érigée sur la « Muralhas Fernandinas » l’ancienne ceinture médiévale de Porto. Ses romans, très populaires, se concentrent sur le romantisme portugais. Il fut influencé par l’écrivain français Eugène Sue. De là, des escaliers vertigineux conduisent à Ribeira où il fera bon se poser… pour déguster une bonne cervesa (bière) ou selon l’heure, un verre de… Porto !

Pour aller à Gaia depuis Porto, vous n’aurez qu’à traverser le Pont Louis 1er (aussi appelé Pont Dom-Luis). Il a une structure métallique à deux niveaux pour desservir la population de la partie haute et la partie basse de la ville et traverse le Douro vers la ville de Gaia. Il fut édifié entre 1881 et 1886 par le Belge Théophile Seyrig, l’un des collaborateurs de Gustave Eiffel (ça se voit !) ! Porto compte 6 ponts sous lesquels passent les promenades touristiques.

Le Porto est l’un des grands vins classiques de l’Europe

Evidemment, lorsqu’on est de passage à Porto, quelques explications s’imposent sur le vin éponyme !

Le Porto est un vin fortifié auquel on ajoute de l’alcool alimentaire ou de l’eau de vie, à une étape de son élaboration appelée« mutage ». Il est produit dans la région du Haut-Douro à une centaine de kilomètres de la ville de Porto. Il existe depuis l’Antiquité mais ce n’est qu’au 17ème siècle qu’apparaît l’appellation « vin de Porto » lorsqu’un marchand anglais a l’idée d’en augmenter le degré en y ajoutant de l’eau-de-vie de vin pure. La différence entre le vin de Porto et les autres vins est que la fermentation est interrompue avec l’ajout d’eau-de-vie. Ainsi, il présente la douceur d’origine du raisin tout en conservant un taux élevé d’alcool. Jusqu’au milieu du 20ème siècle les tonneaux de vin étaient acheminés depuis les vignobles vers le littoral dans les barques appelées « rabelos », un type d’embarcation à fond plat, sans quille et doté d’un mât portant une voile carrée. Arrivés à destination, ils étaient entreposés dans les chais des maisons de porto, en face du centre historique, en attendant d’être assemblés, puis mis en bouteilles et expédiés. Le porto est désormais dégusté dans le monde entier tandis que les « rabelos » ont repris du service pour le plus grand plaisir des visiteurs !

Parcourir Porto à vélo électrique

La meilleure façon d’avoir un aperçu de la ville pour se familiariser avec ses différents quartiers est celle de louer des vélos avec un guide accompagnateur qui saura vous orienter vers l’essentiel. C’est ce que nous avons fait pour la découverte du centre historique (balade de 3 heures) puis récidivé le lendemain (3 heures aussi) pour celle du front de mer. La difficulté est évidemment moindre avec l’assistance et le parcours jusqu’à l’Océan Atlantique est vraiment chouette : on passe le pont Arrabida pour arriver à l’estuaire du Douro. Le partage des eaux ne se fait pas sans tumulte : l’air est vivifiant comme le vent qui souffle déchaînant les eaux douces et salées mélangées… (Site location : bluedragon.pt)

Ne pas oublier un concert de fado !

Evidemment, on ne va pas quitter Porto sans s’offrir un concert de fado incontournable de la culture portugaise ! Nous avons choisi la « Casa da Guitarra » (Av. Vimara Peres 49) qui est à la fois un magasin d’instruments de musique et un lieu de concerts traditionnels. « Ce qui compte, c’est de sentir le fado. Parce que le fado ne se chante pas, il se ressent. Il ne se comprend pas et il ne s’explique pas » disait Amalia Rodrigues la reine incontestée du genre ! N’oublions pas que le Fado en sa qualité de « chant traditionnel portugais » a été déclaré « Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité » en 2011 et il le mérite largement… Court entracte pour déguster un p’tit coup de Porto… What else ? Site : casadeguitarra.pt

La Fondation Serralves : Art contemporain et balade dans les arbres !

Après le patrimoine et le sport, un peu de culture : le bus 207 mène directement à la Fondation Serralves dans le quartier de Foz.

La Fondation – institution culturelle européenne dont la mission est de promouvoir l’art contemporain et son environnement – possède un précieux patrimoine historique et culturel comprenant le Musée (projet de l’architecte Álvaro Siza), la Casa de Serralves, un exemple unique d’architecture Art Déco, et le Parc conçu par l’architecte français Jacques Gréber récompensé en 1997 par le « Prix Henry Ford pour la préservation de l’environnement ».

Le Musée de Serralves a été inauguré en 1999. Dès lors, il a abrité de nombreuses expositions temporaires où sont présentées les œuvres de nombreux artistes avant-gardistes. Il est harmonieusement intégré dans l’environnement urbain et dans les espaces des jardins, du Parc et de la Casa de Serralves qui domine le parc. Exemple unique d’architecture Art déco des années 1930, cette Maison a vu intervenir les grands noms de l’époque : Marques da Silva, Charles Siclis, Jacques Émile Ruhlmann, René Lalique et Edgar Brandt. Le parc de Serralves s’étend sur 18 hectares et se compose d’une grande variété d’espaces magnifiques interconnectés : jardins à la française, bois et une ferme traditionnelle. C’est une référence unique dans le patrimoine paysager du Portugal.

Original, le « Treetop Walk » Serralves

Et pour ceux qui ont toujours voulu grimper au-dessus des arbres mais qui redoutent l’accro-branches (moi en l’occurrence !)… un parcours a été créé, à un niveau élevé au-dessus du sol, à côté de la cime des arbres, qui permet une expérience impressionnante d’observation et d’étude de la biodiversité du parc de Serralves. La Fondation Serralves, en collaboration avec le Fonds environnemental de l’État portugais, a promu la construction d’une « promenade dans les arbres ». La mise en œuvre de ce projet, conçu par l’architecte Carlos Castanheira en collaboration avec l’architecte Álvaro Siza Vieira, a un fort impact en termes de sensibilisation à l’environnement et de respect de la conservation de la nature, du patrimoine naturel et de la communauté scientifique, tant au niveau national qu’international. Même pas peur d’évoluer sur ces passerelles de bois sécurisées. Site : serralves.pt


Reportage Texte & Photos Dany Antonetti – Copyright Février 2023


BONS PLANS DE VOYAGE

Y ALLER : Les compagnies Low Cost proposent des vols directs en provenance de nombreuses villes de province dont Marseille.

Pasteis de Nata : les délicieux gâteaux portugais

HEBERGEMENT : Nous avons loué (sur booking.com) cet appartement « Oporto Chic & Cozy – Batalha II » (Rua de Alexandre Herculano 385) très lumineux en plein centre historique au prix de 76€/jour comprenant une terrasse, un grand séjour + cuisine équipée, 2 chambres et 2 salles de bain. Tout le confort nécessaire. Un seul bémol pour les personnes ayant du mal avec les escaliers : 2 étages à monter… Nous étions donc au 2ème étage appartement 4. Formidable !

SE RESTAURER : Nous avons particulièrement apprécié la Pizzeria Osteria di Porto (Rua de Augusto Rosa 57) qui nous a régalées 3 soirs de suite avec ses bonnes pizze et sa pasta al dente !

– Pizzeria Il Latini Rua Santa Catarina (499) : sympa pour un petit en-cas à l’heure du déjeuner.

La Francesinha (Petite Française), c’est le croque-monsieur version portugaise.

 

– Restaurant Douro-Velho à Gaia (de l’autre côté du Douro : Avenida Diogo Leite 302) : un restaurant de cuisine portugaise traditionnelle et un Chef, Joao, qui a fait ses études à… Lausanne !

– Se procurer la PORTO CARD qui donne accès aux transports en commun ainsi qu’à certaines gratuités et réductions pour les monuments et musées (Merci à Rui Amaro) Site : turismodeportugal.pt

 

Casa Portuguesa à Gaia : un joli lieu où toutes les spécialités gastronomiques portugaises peuvent être dégustées
Les canards portugais sous la douche : j’adore cette image prise dans les jardins de la cave de Porto. Veulent-ils évacuer les effluves du vin ?